Cinquante-sixième Partie

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Point de vue de Willem :

  ‹‹ Je suis rentré ! ››, je m'écrie avant de pousser la porte de mon appartement pour y entrer.

  Quand je mets un pied à l'intérieur, je suis un peu frustré de ne pas voir Layla courir vers moi pour se jeter dans mes bras. C'est vrai que ça ne fait pas très longtemps qu'elle et moi vivons ensemble mais je me suis vite habitué à l'enlacer chaque fois que je rentre du boulot. Sentir ses cheveux parfumés au shampooing pomme et la tenir près de moi arrive toujours à me détendre. Et là, j'en ai plus que besoin. Je me sens épuisé et surtout, je suis sur les nerfs suite à la visite de mon père.

  Malgré moi, je grimace à ce surnom alors que je m'enfonce dans l'appartement. Après avoir déposé mon sac sur le canapé, je remarque qu'il y a, sur la table basse, une tasse de café au un quart entamé et je souris. Ça ne peut être que les oeuvres de Layla. Tout en retirant ma veste en jean, je dépasse le salon et part dans la cuisine.

  ‹‹ Layla ? ››, je fais en fouillant un peu dans le frigo.

  Je referme celui-ci en m'apercevant qu'il n'y a rien de bien appétissant dedans. Puis, machinalement, mes pieds me portent jusqu'au couloir que j'emprunte pour me diriger vers la chambre.

  ‹‹ Layla, est-ce que tu es... ? ››

  Lorsque j'ouvre la porte de la pièce, je me stoppe net. Mon regard se pose sur Layla et je fronce instinctivement les sourcils. Elle est par terre, avec quelques feuilles éparpillées autour d'elle. Layla fixe les feuilles, dos à moi. Je me rapproche d'elle naturellement et m'abaisse à son niveau. Après quoi, je passe mes bras autour d'elle.

  ‹‹ Hey, Layla. Est-ce que tu vas bien ? ››

  Je crois qu'elle prend enfin connaissance puisqu'elle tourne la tête vers moi. Cependant, mon souffle se coupe lorsque je capte ses yeux larmoyants. Mon coeur stoppe toute activités durant un instant, parce qu'il ne supporte pas cette vision. Je n'ai jamais vu Layla aussi vulnérable, je ne l'ai jamais vu dans un état pareil.

  Instinctivement, mes mains viennent se poser sur ses joues pour qu'elle plonge dans mes iris. Pourtant là, je n'aperçoit rien dans son regard. Il est complètement vide. J'ai mal de la voir comme ça.

  Et puis, tout à coup, Layla retire brutalement mes mains de son visage avant de s'éloigner de moi. Ce geste comprime mon coeur. Mais qu'est-ce qu'elle a ?

  ‹‹ Ma chérie..., je tente. Qu'est-ce qu'il se passe ? ››

  Ma voix se fait douce et rassurante alors que j'avance vers elle pour pouvoir à nouveau la tenir dans mes bras.

  ‹‹ Ne t'approche pas ! ››, ordonne t elle en reculant de nouveau jusqu'à cogner le lit.

  Quelque peu frustré, je lui obéis et l'observe de loin. J'attends qu'elle m'explique pourquoi elle est dans cet état. Layla ramène ses jambes à elle et se met à fixer les feuilles par terre. Et, après un moment, elle me les désigne du menton et dit :

  ‹‹ Tu m'explique ? ››

  Je porte à mon tour le regard sur les feuilles et me dirige vers elles. Je les récupère, toutefois en appréhendant. Mes yeux parcourent la première feuille, puis la seconde et là, je percute. Je relis encore et encore le mot qui capte le plus mon attention et je crois qu'à cet instant, je comprends que j'ai tout perdu. Je tourne la tête vers Layla qui me regarde sans émotions apparentes. De ce fait, mon coeur rate littéralement un battement face à ses yeux toujours larmoyants.

DISTINCTS (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant