Partie 17

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    Sans le savoir, Alexis pria pour que rapidement, les coups de fouets cesse dans son dos. Elle inspira et expira tandis que les enfants rigolaient de la voir être ainsi martyriser. La soeur Marie continua de la fouetter, ayant attaché ses poignets à la chaise. Alexis retint ses cris et ses larmes tandis que soeur Marie l'insultait à tord et à travers.

- Sale merde au cheveux roses ! Inféconde et instable ! Désobéissante ! Merdeuse ! Tas de merde ambulant ! gronda la soeur, continuant de porter des coups sur le dos de la jeune fille qui serrait les dents et retenaient ses larmes.

" J'arrive plus à me rappeler quand est-ce que j'ai été jolie pour quelqu'un "

- Quand comprendras-tu que cette nuance est l'œuvre du diable ! Hein ?! Je t'ai dit de les cacher et tu les exposes ! cria sœur Marie.

" C'est rien.. elle finira par s'arrêter.. "

Oui, Elle finissait toujours pas s'arrêter, poser son fouet, détaché son exutoire et le balancer dans la cave comme un déchet. Perdue dans cet humidité, Alexis faisait tout pour se soigner, aidé de son élément protecteur, le vent ou encore les chats qui venaient la voir. C'était tout ce qu'elle avait après tout.

*

- Immonde pourriture ! Bouge-toi ! hurla la sœur Marie, lui donnant un coup de fouet sur ses anciennes blessures.

Alexis sursauta aussitôt. Elle s'éveilla et se redressa, exposant sa poitrine à la vieille femme. La sœur Marie, jalouse de cette beauté innocente, grinça des dents et colla son visage au sol.

- N'expose pas ta laideur à une femme pure, vermine. Dépêche toi de t'habiller ! Le père Laurent attends ta confession, gronda la sœur, moqueuse.

- Je n'ai pas de confession à faire, Sœur Marie, avoua Alexis.

- Une bête comme toi a toujours des confessions à faire. Dépêche toi de t'habiller et d'aller à l'église. Et ne lambine pas ! Le comte Phantomhive vient saluer les enfants alors dépêche toi ! Je refuse qu'un noble aussi parfait voir la bête que tu es ! vociféra la sœur Marie.

Alexis fut rapidement laissé seul. Elle s'habilla de son pantalon marron, de ses bottes chauffés près du poêle et de sa chemise en lin blanc qu'elle ferma rapidement avec les bouton. Elle gémit un peu en sentant le tissu effleurait ses blessures. Pour masquer sa chevelure rose, elle récupéra parmi les vieilleries de la cave, une vieille casquette ou elle dissimula ses cheveux. Puis elle quitta la cave et se fit rembarrer par les enfants pour sortir par l'arrière. Apparemment, le jeune comte était arrivé.

La jeune fille se dirigea vers la cuisine. Elle s'apprêta à passer la porte quand un homme l'ouvrit et apparut. Elle se figea et se mordilla la lèvre. Elle était foutue. Elle n'osa le regarder, cachant ses yeux et sa frange rose par la casquette qu'elle tenait fermement.

- Oh ? Bonjour mademoiselle.

La politesse de l'homme et sa voix douce lui fit relever son regard vers lui. L'un comme l'autre se turent alors que le temps se suspendit. Le vent sembla comprendre et entoura la véritable bête enchaîné du comte et celle qu'on appelait ainsi pour la belle nuance rose de ses cheveux.

- Eh bien ? On a perdu sa langue, miss ? Taquina l'homme.
- Non.. Non.. Je dois partir. Excusez-moi..

Alexis le poussa et fila rapidement. Elle devait se calmer. Ses yeux rouges brillants et pourtant bien glacés, ses cheveux noirs, dont deux mèches entourant un visage séduisant mais sans expression. Une peau pâle et une grande taille. Ainsi qu'un vêtement de majordome, totalement noir. Il était l'élégance et l'élite des serviteurs. Et il l'avait appelé mademoiselle. Alors que pour ceux qui la voyait, c'était plutôt la bête, le poison rose ou encore la sorcière. Alexis courut comme elle put, manquant de tomber mais constamment rattrapé par le vent.

Non, aujourd'hui, elle n'irait pas au confessionnal. Elle n'irait pas au port ou encore en ville. Aujourd'hui, quitte à y passer la nuit, elle se rendrait là-bas. Pour être sur d'échapper aux injures, aux moqueries et insultes. Pour ne pas voir ce prêtre qui osait se confesser à elle sans pudeur tout en se touchant ou encore pour ressentir la jalousie et la furie de sœur Marie qui avait perdu de sa fraîcheur par trop de dévotion envers le seigneur. Tout cela, Alexis le payait plus que les enfants.

Recueils de tout les diablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant