Bloody rose

Chapitre 2: Nouvelle

Je viens de rentrer chez moi, j'ai fait le plus vite possible. En rentrant, Anju m'accueille à bras ouverts et je la serre dans mes bras. Quoi qu'il arrive, je veux protéger ma sœur , elle est plus faible que moi.

« Papa veut que nous nous habillions de façon présentable, déclara Anju.

- Allons y alors ou il va encore s'énerver. »

Anju et moi sommes jumelles, de vraies jumelles. Lorsque nous sommes côte à côte, seuls nos yeux nous différencient. Mon œil gauche est rouge, le droit est un mélange de bleu et de violet. Quant à ceux de ma sœur, son œil droit est aussi bleu-violet, mais le gauche est bleu-vert.
Nous sommes toutes deux blondes, mais mes cheveux vont plus sur le blanc.

Pour rajouter de la ressemblance, nous nous habillons de la même façon.

Pour ce soir, nous nous sommes parues toutes deux d'une robe courte, noire et violette. Des rubans courent le long de notre poitrine et une rose, bordée elle aussi de ruban, est cousue sur le côté de notre ceinture.

Néanmoins pour nous différencier, j'ai attaché mes cheveux en une tresse que j'ai enroulée autour de ma tête. Je l'ai ensuite cachée sous une couronne de fleurs. On dirait que j'ai les cheveux courts grâce aux mèches les plus petites que j'ai laissées en dehors de la tresse.

Anju, quant à elle, a juste attaché ses cheveux ondulés en une queue de cheval haute, ce qui rajoute à son charme innocent.

Une fois prêtes, nous sommes descendues, main dans la main, dans le salon afin d'aller à la rencontre de notre père.

« Père nous voici, nous exclamons nous en cœur.

- Vous en avez mis du temps. Allons y et dépêchons nous. »

Jamais notre père ne nous a montré de l'affection, ou quelque signe de complicité que se soit. Non, jamais. A croire qu'il ne nous aime pas. Peut être est-ce le cas ?

Nous arrivons dans un restaurant très huppé. Peu de monde est présent ici.
Mon père demande notre table tandis que ma sœur et moi nous regardons, mal à l'aise. Nous n'aimons pas ce genre d'endroit où seule une minorité de personnes peu accéder à ce qu'il y a de mieux.

Une serveuse jeune et dynamique nous conduit à notre table, nous sommes isolés et avons une vue imprenable sur la ville illuminée en ce soir de décembre.

Nous nous asseyons et le silence prend place. Je vois notre père loucher sur sa montre très souvent, comme si quelqu'un l'attendait ou qu'un rendez vous approchait.

« Père, puis-je vous demander ce que vous attendez avec tant d'impatience ? Osai-je.

- Tu le découvriras bien assez tôt. «

Notre père est toujours froid et cru dans ses paroles, surtout lorsqu'il nous parle.

Nous commandons des boissons, un cocktail sans alcool pour Anju, un verre de vin rouge pour notre père et un thé glacé pour moi.

Au moment où nos boissons arrivent, un homme approche. Ses cheveux sont blancs, ils portent des lunettes noires et un costume.

Son aura ne me dit rien de bon. Je jette un œil à Anju qui ne semble pas l'apprécier non plus.

Nous nous levons en même temps, notre père se lève également et serre la main de cette homme.
Sa voix est grave, très grave. Sur son visage, nous distinguons un air sérieux mais il n'en est rien dans ses yeux qui sont emplis de malice et de perversité.

« Anju, Yuki, je vous présente Tougo Sakamaki, aussi appelé Karlheinz. Dans notre monde, il est connu comme étant un célèbre politicien mais dans le monde des démons, il est en réalité le roi du royaume, expliqua notre père. »

Anju et moi nous inclinons devant cet homme. Son âme est souillée de mal, cela me donne la nausée.

« Tu ne m'avais pas dit qu'elles sont aussi belles tes filles. Je suis heureux d'avoir conclu ce contrat ! S'exclama Karlheinz.

- Je vous prie de m'excuser mais de quel contrat parlez vous ? Demanda Anju.

- Oh qu'elle est polie cette petite ! En fait votre père ....

- Je vais leur expliquer ne vous donnez pas cette peine voyons. Yuki, je t'ai offerte en fiançailles à cet homme, Monsieur Sakamaki ou Karlheinz.

- À votre préférence ma chère et tendre fiancée, renchérit Karlheinz.

- Quant à toi Anju, tu deviens sa servante. Mais pour garder un peu d'honneur, tu pourras choisir un de ses fils et te marier avec.

- Crois moi que c'est un honneur, compléta Karlheinz. »

Anju et moi nous regardons , catastrophées. Notre père nous a lâchement vendues et trahies pour cet homme pervers et, qui plus est selon la lueur de ses yeux, un véritable sadique.

J'ai promis que je protégerai ma sœur, je le ferai quoi qu'il m'en coûte.

« IL N'EN EST PAS QUESTION ! Nous sommes dans une société où le mariage arrangé n'est plus pratiqué, je refuse de me marier à un monstre tel que lui ! Hurlai-je, excédée.

- Redescend de ton piédestal, tu te penses intelligente mais il n'en est rien. Tu ignores sûrement que, essentiellement dans la société vampirique, le mariage arrangé est quelque chose de courant. Alors tais toi et écoute seulement ce que e te dis, misérable souillon, me rabaissa Karlheinz. »

En disant cela, il m'a giflée si brutalement que j'en suis tombée au sol.
Face à moi, notre père me regarde sans me venir en aide.

« Excuse la mon cher, ce n'est qu'une simplette.

- Je veux bien te croire mais je saurais l'éduquer crois moi. »

Notre avenir était déjà tracé, comment faire pour l'entraver ?