Chapitre 15: bourgeons de rose

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Moi: Anju ! Mère ne serait pas fière de toi si elle te voyait ! Elle qui voulait que tu sois sa jeune rose, prenant sa succession !

En entendant le mot rose, j'aperçois Subaru lever la tête.

Anju: gomen gomen gomen ! Maman était vraiment gentille, j'aimerais lui ressembler...

Moi: Anju, comprend bien qu'entre nous deux la rose blanche c'est toi, pas moi. Tu ne peux pas sans cesse te reposer sur moi.

Subaru semble crispé tandis que ma sœur s'excuse à nouveau, la tête baissée.

Par la suite, Reiji me montre enfin ma chambre et je vais m'installer. Ma chambre est belle, dans les tons rouges et blancs, un lit à baldaquin est placé à gauche de la porte d'entrée. En face, un bureau sur lequel est posé une pile de livres et de cahiers. À côté du bureau, deux étagères se dressent fièrement, contenant d'innombrables ouvrages que je n'ai pas encore lu de ma vie.
Sur la table de chevet, un vase vide, me laissant le choix de la fleur à déposer. Une grande fenêtre donnant sur un balcon se place au bout du lit, à gauche. Je l'ouvre et me dirige sur le balcon. D'ici j'ai une vue magnifique du jardin de roses et de la fontaine.

De vieux souvenirs viennent me hanter en voyant, à côté du jardin de roses, cette tour dressée tristement. Cette tour dans laquelle ma mère aurait pu vivre, enchaînée par le fer mais aussi par ses crises de folie. Ma mère, la rose blanche.

Je retourne dans la chambre et sort la photo de ma mère. L'une des seuls que j'ai. On la surnommait la rose blanche car elle était d'une grande beauté. Tout le pays la convoitait mais c'est mon père qui a eu sa main. Ses cheveux, blancs comme la neige, ses yeux rouges comme les rubis, son visage, doux et simple. Ma mère était naturelle et magnifique, pourtant ni Anju ni moi ne lui ressemblons. Quand on y pense, nous ne ressemblons ni à notre père, ni à notre mère. Nous pensons avec Anju que nos cheveux et yeux nous viennent de nos grands parents ou arrière grands parents.

J'admire à nouveau l'élégance de ma mère sur la photo que je tiens. Est ce une nouvelle journée emplie de l'odeur nostalgique des roses qui se dessine ? Qu'en sais je ? J'adorais ma mère et elle est morte soudainement, nous n'en avons jamais su la cause réelle.

Pour contrer les larmes qui me menacent, je me lève et finis de ranger mes affaires. Une fois fini, je saute du balcon pour atterrir dans le jardin. J'y sens une aura mais je préfère ne pas aller voir qui est là. Me balader me fera un bien fou.

Au loin, alors que j'avance dans la longue allée de roses rouges, j'entends une douce voix et des notes de piano. En faisant un détour et passant près d'une tonnelle, je perçois la plainte d'un violon et un soupir de frustration. À nouveau, je me dirige vers les roses, blanches cette fois. Autant affronter mon passé qui menace de me trouver.

En approchant de la pureté des roses blanches, je distingue le son de l'argent tintant sur le sol ainsi qu'un sanglot étouffé. Ces sons je les connais, ils sont la clé de ma tristesse. Pourquoi la mère est morte ? Pourquoi a t-elle été poignardée par une dague en argent ? Ces sanglots étouffés, ces pleurs refoulés, j'ai l'impression de m'écouter.

Pourtant ce n'est pas moi et je le sais. En arrivant au pied de la tour qui est entourée de roses blanches, je vois la silhouette mélancolique de quelqu'un qui souffre. Ce quelqu'un c'est Subaru. A ses pieds, une dague en argent.

Les roses blanches doivent lui rappeler sa mère sûrement... Pour les enfants, les mères représentent toujours la pureté et la beauté, comme les roses. Nous apprenons en grandissant à trouver une nouvelle image du monde qui nous entoure mais peut être que Subaru a gardé, comme moi, l'image pure de sa mère.

Même si je ne devrais pas, même si je me l'étais promis, même si ma mission me l'interdis, je m'approche de lui et pose une main dans son dos. Il sursaute vivement, comme pour protester il s'apprête à prendre la parole, mais il s'aperçoit alors qu'il n'est pas seul à pleurer le passé. Nos larmes se rejoignent à nos pieds tandis que finalement, il me laisse poser ma main dans son dos et que nous restons ainsi, murés de silence mais réconfortés par la présence de l'autre.

C'est alors que j'entends à nouveau le chuchotement. Il me dit cette fois : « mes bourgeons de rose. Regardez avec votre cœur pas avec vos yeux ». En levant la tête vers les barreaux de la tour, j'aperçois le blanc d'une chevelure s'éloigner.

Le passé est souffrance et le futur bonheur. Du moins c'est ainsi que nous voyons les choses. Nous sommes seul maître de notre existence. Parfois nous ne percevons que le côté négatif de la vie, il faudrait apprendre à voir avec le cœur et non avec les yeux. Nous sommes des roses fleurissantes au milieu des épines de la vie, des bourgeons s'ouvrant uniquement lorsque les conditions sont propices. Mais pour avoir la plus belle des roses il faut couper les bourgeons qui l'entourent.
Yuki 🥀

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Ohayo ! J'ai jamais écrit autant de mots je crois 😂 on doit arriver à 2000 ou 3000 en tout aujourd'hui. Que pensez vous de ce chapitre ? J'ai adoré l'écrire en tout cas, j'adore l'histoire de Subaru et celle des jumelles.

Au fait j'ai pas eu de questions pour la FAQ donc je n'en fait pas 😏 par contre je ne ferai plus de tags (j'ai surtout la flemme en fait)

Je vous aime tous mes petits vampires !

Miss Sakamaki 💕🌙

Bloody roseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant