Dans le hall d'entrée de l'appartement du joker, nous semblions assister au départ d'un vieil ami qui partait après un bon repas convivial.
-Je n'avais jamais rencontré d'adversaire aussi coriace que toi, nous avoua-t-il en prenant ses clés et sa veste. Enfin si mais je les avais tous tués.
Je serrai mes poings jusqu'à ce que mes jointures deviennent blanches. Impossible de décontracter ma mâchoire, on aurait cru que j'allais imploser.
-Enfin, see you soon ! chantonna-t-il en nouant une écharpe autour de son cou.
Puis il enfila son manteau et ouvrit la porte d'entrée. Il allait sortir lorsque tout à coup, son visage vira au rouge et il se tourna vers moi.
-Mais je n'oublie rien, et je te le ferai payer, ça tu peux en être sûre, gronda-t-il.
Enfin, il sortit. Les talons de ses chaussures claquaient contre la pierre des escaliers. Ainsi, nous pûmes suivre sa descente tandis que le claquement s'éloignait de plus en plus.
Nous restâmes silencieuses jusqu'à ce que la porte d'entrée du hall se ferme, résonnant dans tout l'immeuble.
-Nous devons rentrer, m'informa Elisabeth. Et j'entends par là que nous devons rentrer à la clinique, reprit-elle.
-Mais... tu vas te faire renvoyer, murmurai-je.
-Bah, je suis vivante, c'est pas mal non, ricana-t-elle en haussant les épaules.
Mais ses yeux mouillés témoignaient de son chagrin. Elle les essuya rapidement, et avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, elle sortit de l'appartement. Avant de la suivre, je jetai un dernier coup d'œil à l'appartement. Le rose... Je crois que je n'ai plus jamais vu cette couleur de la même façon depuis cette nuit. Et lorsque mon regard se posa sur la poupée aux yeux arrachés je ne pus m'empêcher de frissonner. J'aurais juré voir son sourire morbide s'élargir d'un millimètre. Je claquai la porte en sortant, et courus dans les escaliers pour vite m'échapper de ce monde abominable.
***
"Désormais nous serons davantage attentifs, et tes appels téléphoniques seront surveillés. Tu seras constamment avec un adulte durant ces temps.
J'étais de nouveau dans ma chambre d'hôpital, en compagnie de ma nouvelle infirmière référente, Noémie. Les cheveux gris et noués en un chignon serré, elle me récitait mes nouveaux droits et devoirs. Nous étions le lendemain de notre combat avec le joker et le soleil tendait ses rayons à travers la vitre de la pièce. En rentrant nous avions découvert un escadron de voitures de polices garées à l'entrée de la clinique.
-C'est elle ! avait beuglé le collègue d'Elisabeth en nous pointant du doigt lorsque nous étions rentrées dans le parking.
Cette dernière avait à peine ouvert sa portière qu'un policier l'avait plaquée au sol ! Je m'étais précipitée dehors et m'étais mise à genoux en mettant mes mains en évidence. Mais l'infirmier m'avait pris par le bras et poussée en direction du bâtiment. La dernière chose que j'avais vu avant de retourner dans cette prison dorée avait été les menottes qui scintillaient aux poignets d'Elisabeth.
-Qu'est devenue Elisabeth ? interrogeai-je.
-Ce n'est pas ton problème, rétorqua Noémie.
-On va m'interroger ?
-Sûrement. Mais pas avant demain.
-C'est moi qui ai demandé à sortir, ne la punissez pas je vous en prie.
-Ce qu'elle a fait est strictement interdit par la loi. Elle va être jugée, et tu ne la reverras plus.
Je compris à cet instant que j'avais peut être gagné la guerre, mais perdu une énième bataille. Combien de sacrifice allais-je devoir encore faire ? Comment aurais je-pus savoir à cet instant que le pire restait encore à venir ?
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Jeu de cartes
ParanormalPrisonnière d'un cauchemar mortel, Margot doit, pour y échapper, obtenir quatre as lors d'épreuves saugrenues. Sans ces cartes, il est impossible de sortir de ce parc d'attraction où le mot "enfer" prend un sens. A chaque victoire, un as en plus. A...