Retour à la case départ

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-Tu verras tu seras bien ici, me promit ma mère en déposant une main sur mon épaule.

Je me dégageai de son emprise et répliquai:

-Ce sera toujours mieux que de vivre avec vous.

Une valise à la main, un sac sur le dos, nous étions dans l'ascenseur qui nous conduisait jusqu'à mon nouveau chez moi. La clinique Sognea.

À Paris, après avoir été escortés jusqu'au commissariat, le policier qui nous avait découverts nous avait réclamé des explications. S'étaient ensuivies des présentations, et des histoires tout droit sorties de notre imagination, où nous relations nos envies d'indépendance, d'évasion, notre sentiments de ras-le-bol... Puis le représentant de l'ordre nous avait avoué :

-C'est une dénommée Natacha qui nous a informé de votre présence douteuse à Paris. On a pas eu trop de mal à vous retrouver grâce à ses indications et heureusement car il est facile de se faire agresser, voir pire, dans une grande ville comme celle ci. Vous pouvez la remercier. Vous allez avoir un entretien avec une psy du service, pendant que nous contacterons vos parents, et les postes de police de votre ville. Puis vous rentrerez dès aujourd'hui chez vous, escortés par deux officiers.

Durant l'heure passée avec la psychologue, je n'avais pas dit un mot. Pas un son n'était sorti de ma gorge.

-Tu as besoin d'aide, Margot, déblatérait la professionnelle. Laisse moi te l'apporter.

Je n'avais rien répondu. Qu'aurais-je pu dire ? Que j'étais, avec une bonne centaine de citoyens français, prisonnière d'un jeu saugrenu venu de nulle part ? Où l'on devait accomplir des épreuves abominables pour pouvoir s'en échapper ?

Nous avions été forcés de rentrer à la maison, constamment suivi par deux gendarmes. Durant le voyage, nous n'avions pas échangé un mot, fixant nos chaussures ou alors le paysage.

Arrivés au commissariat de notre ville, nos parents s'étaient rués sur nous, nous couvrant d'horrible caresses et baisers. Mon père, resté en retrait, s'était avancé et m'avait à peine regardée. Puis nous étions allés dans une pièce où siégeaient deux fauteuils. Nous nous étions installés, Gabriel et moi, et avions attendu des heures durant que nos parents s'occupent des formalités nécessaires .

-Lorsque je me suis réveillé, expliquait Gabriel, ils m'ont directement envoyé au commissariat et ils étaient en train de te réveiller. Mais ils ne voulaient pas que l'on puisse se parler. Je pense que c'est le moment, chuchotait-il.

Je m'étais penchée vers lui.

-As-tu remporté une carte cette nuit ? avais-je murmuré.

-Oui, ce n'était pas évident. Et toi ?

J'avais hoché la tête.

-Qu'est ce que l'on fait maintenant ? avait-il questionné.

-Je ne sais pas. Je crois que l'on devrait tout faire pour sauver nos peaux et oublier les autres.

Gabriel s'était relevé, et, les yeux pleins de surprise et d'incompréhension, s'était exclamé:

-Laisser les autres ? Tu es folle ?

-Que veux tu faire d'autre ? Il ne me reste plus qu'une carte à obtenir et une fois que... avais je commencé.

-Une fois que tu l'auras tu m'abandonneras ? Ainsi que tous les autres concurrents ? beuglait-il sans retenue.

-Non ce n'est pas ce que je voulais...

A cet instant, la porte s'était ouverte , dévoilant mon père qui était rentré , m'avait saisie par le poignet et tirée à l'extérieur sous le regard ébahi de Gabriel qui n'avait pas eu le temps de s'interposer. Déjà, j'étais dans notre voiture.

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