12 - Rencontre imprévue

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Chapitre 12 

Rencontre imprévue

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Adaeze poussa la porte d'entrée de la petite maison qu'elle partageait avec Irine et Vanà et enleva ses chaussures de travail avec un soupir de soulagement.

Elle travaillait tous les jours dans une des boutiques des Bannis, dans un atelier spécialisé dans la confection de bougies.

L'ancienne reine créait des bougies pour toutes les occasions : pour les fêtes, pour éclairer les demeures, pour les cérémonies, pour les rituels. Elle confectionnait des bougies parfumées, des bougies colorées, des cierges, des chandelles, des bougies de toutes les formes et pour tous les besoins. Elle aimait son travail, jouer avec les matières et les senteurs, mais elle était bien contente de rentrer chez elle, le soir après avoir passé toute la journée à piétiner dans la boutique ou dans l'atelier.

Aujourd'hui, Flostre n'avait pas eu cours ce qui signifiait qu'il avait passé son temps fourré entre ses jambes à lui poser mille et une questions (dont certaines auxquelles elle s'était retrouvée bien incapable de répondre) et à toucher à tout.

Ah, les joies d'avoir un apprenti de dix ans !

Il s'était pris d'une passion pour les bougies, depuis que sa mère l'avait déposée un jour dans la boutique d'Huilion, où travaillait Adaeze, pour qu'elle le surveille le temps qu'elle aille au marché et qu'elle récupère ses autres marmots.

Depuis ce jour, un peu plus de deux ans auparavant, il passait tout son temps libre à l'atelier et Ada n'avait pas le cœur de lui refuser un apprentissage lorsqu'il le lui avait demandé.

Ses parents étaient des Bannis comme Ada, Irine et Vanà mais le gamin n'en avait presque aucun souvenir, ce qui n'était pas plus mal.

Les Bannis s'étaient assez bien adaptés à leur nouvelle vie en ville, en tant qu'elfes libres, malgré quelques a-coups dans les premiers temps. La bonne nouvelle était que, contrairement à ce qu'avaient prétendu Lailaith et Aranrùth lorsqu'elle les avait espionnés dans les bois, sa population ne mourrait pas de faim. En fait, la plupart des gens étaient même heureux du règne de Dagnir, ce qui ne plaisait pas vraiment à Adaeze. Le seul problème était l'armée royale. Sans elle pour tenir les rênes ils avaient un peu trop de temps libre et les conflits étaient régulièrement réglés par l'intervention des gardes. La violence civile avait augmenté de manière disproportionnée depuis son Bannissement, mais elle comptait bien y mettre un terme avec son coup d'état.

Les Bannis avaient ouvert quelques boutiques, comme celle où travaillait Adaeze, et s'étaient infiltré un peu partout, que ce soit dans le personnel du château ou dans quelques guildes comme celles des tisserands et des joailliers.

Certains travaillaient le bois, ou la terre dans des fermes à proximité de Laïmé, ou dans des ateliers de potiers. Ils taillaient la pierre, ils soignaient des gens, ils volaient, ils servaient à manger, ils nettoyaient...

Après quatre ans passé dans la Capitale, à attendre leur heure, ils s'étaient infiltrés dans les moindres recoins de la société.

Et Ada savait que le moment qu'ils attendaient depuis si longtemps était presque à portée de mains, elle le sentait dans ses os et dans son sang.

À chaque battement de son cœur elle l'entendait qui murmurait « bientôt, bientôt » depuis quelques semaines déjà. Bientôt...

Elle s'adossa contre la paroi fraîche du couloir et se frotta la nuque dans l'espoir de chasser la vague de fatigue qui venait de s'abattre sur elle.

Le retour de l'Oubliée (ELT tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant