De retour à son appartement, je lâche sa main que je serrais fortement depuis qu'il m'avait libéré des mains de cet homme. J'ai honte... Je savais très bien ce qui m'attendait en sortant à ce genre d'heure, enfin peut être pas totalement... Mais ces cauchemars me perturbent tellement... L'état de ma mère, Léa qui refuse venir la voir et de rentrer à la maison, mon père déboussolé et Jérémy, Alex, Eugénie qui reprennent un semblant de quotidien. Je crois que je n'arrive pas trop à accepter la situation. J'ai cette perpétuelle brûlure si intense au cœur qui ne me quitte plus ! Ça fait tellement mal. Non... je m'enfuis une nouvelle fois dans la salle de bain, je ne veux pas qu'il voit une fois de plus mes larmes couler. De plus mon corps me répugne, mes chairs gardent encore le passage de ces horribles mains perverses. Comment j'ai pu laisser ce type m'approcher, si Mika n'était pas arrivé il aurait pu faire tellement pire...
Mika : (derrière la porte) Louise ?
Sa voix est si douce. Les larmes me brûlent les yeux, comment j'ai pu être aussi stupide et naïve ! Imaginer de nouveau les lèvres de cette brute.... Sa langue qu'il est venu enfoncer si brutalement dans ma bouche, son corps puant cette vieille odeur d'alcool venant se frotter contre moi. Repenser à cela me donne la nausée !
Mika : (toujours derrière la porte) Louise je vais entrer...
Il laisse sa phrase en suspend et finit de tourner la poignée. Je n'ai pas verrouillé la porte cette fois. J'ai honte de ma situation oui, mais je n'ai pas le courage, ni la force de le repousser...
Mika : Oh mon dieu Louise !
Mon état doit être pire que pitoyable à son regard... Il finit de s'approcher de moi pour me prendre une énième fois dans ses bras...
Moi : Aieeee !
Je n'arrive pas à retenir ce cri de douleur. Mon agresseur ne m'a pas seulement traumatisé psychologiquement, je crois aussi qu'il m'a cassé le bras ! Ne pas paniquer mais P-U-T-A-I-N il m'a cassé le bras ce salaud !
Mika : Qu'est-ce que tu as ?! Je t'ai fait mal ?!
J'attrape mon bras gauche de ma main droite,pour lui montrer l'origine de ma douleur. Je ne peux même pas le soulever toute seule.
Mika : Je peux ?
Il tire légèrement sur ma manche, ce qui finit de déchirer mon pull. De toute façon je l'aurai jeté. Il commence à examiner mon bras en posant délicatement ses doigts agiles et doux, sensation mille fois plus agréable que ceux de ce fou qui m'ont fait ces horribles marques.
Mika : (de son air le plus sérieux) Je ne pense pas qu'il soit cassé mais il n'est pas dans un super état. Tu devrais le faire examiner par un médecin.
J'acquisse d'un signe de tête mais toujours en silence. Je demanderai à Johanna, l'infirmière qui s'occupe de ma mère. Une perle cette petite dame. Avec son accent des îles et son jolie teins caramel, elle apporte toujours une note de gaieté malgré le temps gris et la tristesse qui règne ces derniers temps dans notre famille. C'est presque une deuxième petite maman quand je suis à l'hôpital. Elle est toujours à mes petits soins en plus de ceux de ma mère.
Mika : Louise ? Tu es toujours avec moi ou le dieu du chocolat vient de te rappeler à lui.
J'esquisse un sourire.
Mika : Voilà la forme que doit prendre ta jolie bouche !
Moi : Ne dis pas ça. Ma bouche n'a rien de jolie bien au contraire. Mes lèvres ont la trace de cet homme.
Inconsciemment je passe mes doigts dessus. Je baisse de nouveau la tête, ce sentiment de honte prend encore une fois la tête de la course contre mes amis confiance en soi et dignité. Ce qui fait resurgir ces souvenirs encore bien trop frais dans ma mémoire.
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Ma Bohème T2
Fanfiction« Louise Marie Aude Valéry, 23 ans, habite Paris, originaire d'un charmant petit village au cœur de la Normandie. Fraîchement diplômée de l'École Supérieur des Beaux-Arts de Bruxelles (avec la mention Bien ! Héhé). Je pars pour une durée d'une année...