Moi : Une proposition ?
Mika : Oui, demain nous partons pour Milan.
Moi : Pardon ?!
Ayant toujours cette délicieuse pâtisserie dans la bouche, je manque de m'étouffe. La main de mon ami vient se poser sur mon dos, afin que je finisse de déglutir l'aliment sans mourir. Une fois ma dernière heure reculée pour quelques années j'espère j'ouvre de nouveau la bouche.
Moi : Je n'ai pas l'impression que ce soit une proposition dit comme ça.
Mika : Effectivement tu as vu juste inspecteur Gadget ! Si je te l'avais proposé tu n'aurais jamais accepté.
Moi : Mais qui te dit que je vais partir avec toi.
Il commence à débarrasser la table, saisi mon assiette et finit par se diriger vers l'évier. Sans broncher d'un mot. Mais cette conversation n'est pas finie.
Moi : Je ne pars pas pour Milan avec toi.
J'essaie de garder un ton neutre et calme. Sauf qu'il ne réagit même pas. Préférant ouvrir le robinet, retrousser les manches de son pull et observer l'eau défilant sous ses yeux.
Moi : Je ne peux pas partir.
Mika : (sans me regarder) Louise, il faut que tu te changes les idées.
Moi : Tout est très clair là-haut. (du bout du doigt je viens toucher ma tête) Puis j'ai rattrapé mes heures de sommeil ma part du contrat est remplie. Je vais bien, arrête de t'inquiéter pour moi. S'il te plaît.
Puis pourquoi je me sens obligée de me justifier devant lui. Il sait que c'est impossible pour moi d'abandonner la capitale avec ma famille prête à imploser.
Mika : Non Louise, je ne suis pas d'accord. Depuis que tu es rentrée, tu n'as pas quitté le chevet de ta mère. C'est Eugénie qui t'a forcé à venir prendre l'air et tu as fini par atterrir ici. J'ai pu constater moi même l'étendu des dégâts. Depuis deux jours, oui tu as rattrapé ton sommeil mais observe toi deux minutes ! Tes cauchemars te hantent, ce qui t'empêche de te reposer clairement. Tu vas même jusqu'à sortir à n'importe quelle heure ! Regarde le résultat ! (Il pointe de son doigt mon bras) Puis ce n'est pas la seule chose, tu as véritablement l'allure d'un croque mort ! Ton visage a perdu toutes traces de vie, tu as des cernes gigantesques, tes joues sont creusées.
Il se rapproche de moi, mais je recule d'un pas. Je ne veux pas qu'il me touche. Je retiens les larmes qui me montent aux yeux. Non je ne vais pas pleurer devant lui, je suis assez forte pour les contenir. Il comprend le message et n'essaie plus de rapprocher sa main de mon bras.
Mika : Louise, je ne veux pas te voir te détruire comme çà. Personne ne le veut. Je sais que tes sœurs sont très inquiètes pour toi, ainsi que tes frères. Ce n'est pas seulement ton corps que tu abîmes à cet instant, c'est ton avenir que tu mets en jeu. Je tiens à toi, nous tenons tous à toi. S'il te plaît reviens nous comme avant. Une jeune fille pleine de vie, de joie, prête à m'engueuler si je fais une connerie, prête à me rassurer quand je panique sur le choix d'une paire de chaussures. Prête à croquer la vie à pleine dents de nouveau. Je sais, je me répète beaucoup mais tu dois comprendre qu'aujourd'hui c'est nous qui sommes présents. Que je suis là pour toi.
Moi : Mais ma mère. Elle a besoin de moi également, tu ne comprends pas.
Je sens ma gorge se serrer et se mettre à trembler du trop-plein de larmes que je me force à retenir.
Moi : Eugénie va devoir repartir, Alex construit sa famille, Jérémy n'est pas ici et Léa n'est pas assez mature encore. Mon père ne passe quasi jamais à la clinique, il ne me parle presque plus. Il a trouver un nouveau moyen de communiquer en utilisant Clément comme porte-parole, plutôt que de venir me dire les choses en face. Il n'est même pas venu me voir tout à l'heure lorsque nous avons raccompagné Eugénie ! Il est resté dans son bureau !
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Ma Bohème T2
Fanfiction« Louise Marie Aude Valéry, 23 ans, habite Paris, originaire d'un charmant petit village au cœur de la Normandie. Fraîchement diplômée de l'École Supérieur des Beaux-Arts de Bruxelles (avec la mention Bien ! Héhé). Je pars pour une durée d'une année...