Chapitre 54 : Pas le choix

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[Musique : Marina and the diamonds - Oh No!]

À peine le soleil s'était levé que ma mère m'avait tiré du lit. Elle m'avait forcé à m'habiller "correctement" et elle s'était ainsi rendu compte que ma garde-robe ne correspondait pas à ses idéaux. Elle avait pu en profiter pour critiquer tout mon mode de vie sans jamais s'y intéresser et je n'avais pu répliquer que par quelques sourires sarcastiques.

Je détestais cette situation. Et je n'avais pas le choix, ce qui était probablement le pire dans tout ça.

— Heureusement que tu auras un uniforme, avait-elle lâché sans la moindre gêne en me tendant mes vêtements les plus horribles.

Une chemise blanche et un jean bleu clair. Autant dire que je serais bien ridicule avec ce genre de tenue. Je devrais également penser à les brûler étant donné leur atrocité visuelle, et aussi, surtout parce que ma mère semblait apprécier ces trucs horribles.

Ensuite, elle ne m'avait certainement pas laissé le temps de me maquiller, parce qu'elle savait que "j'en ferais trop de toute façon". Il était évident qu'elle allait encore me démonter pendant de longues heures...

En tout cas, je ne prévoyais pas de rester dans cette maison bien plus longtemps. Heureusement, j'avais le privilège de me faire de l'argent facilement et de partir en quelques mois. Heureusement...

Sans même que j'ai le temps de riposter, je m'étais retrouvée dans la berline de ma mère et elle avait déjà commencé à conduire vers un coiffeur de prestige. Il était évident que peu importe sur qui je tombe, il ou elle ne se gênerait pas pour commenter mes cheveux, les jugeant probablement mal entretenus avec une couleur plus ou moins bien faite. Mais bon, j'avais toujours fait mes décolorations et colorations seules, seulement aidée de quelques tutoriels internet. Le moindre coiffeur m'aurait pompé tout mon argent pour pas grand-chose. Et je n'avais pas de l'argent pour tout.

Comme je m'en doutais, l'établissement était très luxueux et la moindre coiffure devait coûter plusieurs bras. Immédiatement, ma mère s'entretint avec un coiffeur et comme toujours, je n'avais vraiment pas mon mot à dire. J'en avais vraiment marre qu'on se fiche de mon avis à ce point.

— Je reviendrais quand ça sera terminé, annonça ma mère.

Bien évidemment, elle n'allait pas rester à mes côtés. Elle avait forcément quelque chose de bien plus important à faire. Elle avait même une excuse : soi-disant qu'elle avait des courses à faire. Que ce soit vrai ou faux, je m'en fichais tellement.

Dès son départ, le coiffeur s'approcha de moi, sceptique. Il n'avait pas l'air d'apprécier ma couleur faite-maison. Mais bon, je n'avais pas que ça à faire de perdre mon temps et mon argent chez un coiffeur. Je serais à peine étonnée qu'il me fasse la morale uniquement par peur de perdre son métier alors que je me retrouverais probablement chauve à la fin de la journée.

— C'est possible de faire semblant de couvrir le rose ? demandai-je instantanément alors qu'il continuait de me dévisager de haut en bas.

— Ce n'est pas ce que voulait ta mère, rétorqua-t-il.

— Ce sont mes cheveux quand même...

Il tenta de masquer son soupir, mais je l'avais remarqué. Visiblement, il ne fallait pas le faire chier. Dommage pour lui, j'allais être cette cliente chiante.

— Tout ce qu'elle veut, c'est que ça paraisse naturel. On s'en fiche si ça tient ou pas, continuai-je.

C'était mon seul moyen d'espérer avoir du rose qui ressorte après quelques shampoings. Ma mère allait probablement me ramener chez ce coiffeur avant la rentrée et j'allais encore faire le même coup sans la moindre gêne.

Heureusement, il finit par céder et accepta également de ne rien dire à ma mère. Il me proposa également de raccourcir mes cheveux en me proposant un carré long. J'avais hésité quelques instants avant de me dire "pourquoi pas". Après tout, je n'allais jamais chez le coiffeur, même pour couper les cheveux.

Pendant la pose du produit, il m'avait proposé quelques magazines qui ne me donnaient clairement pas envie. En même temps, ils étaient tous très "hétéros" et proposaient constamment des tests pour savoir si monsieur était "l'homme de sa vie". Vraiment ridicules ces magazines. Je me contentais de mon portable. Au moins, je n'aurais pas à subir ces tests débiles et je pouvais traîner sur Facebook.

Le réseau social n'était pas très intéressant en temps de vacances. Beaucoup s'affichaient dans des photos montrant les destinations de rêve qu'ils visitaient tandis que d'autres spammaient tous les jeux disponibles pour occuper le temps. Et moi, je regardais ce qu'il se passait. Peut-être qu'on devait être beaucoup à regarder la vie des autres, au moins pour s'en tenir informé et s'assurer qu'ils étaient encore en vie. Dans le fond, ça avait un côté assez rassurant.

À la fin du séchage, j'étais complètement méconnaissable. J'avais même du mal à m'assurer que c'était bien mon reflet dans le miroir. Ça faisait si longtemps que je n'avais pas eu les cheveux aussi courts. Mais bon, vivement que le rose ressorte.

Ma mère arriva une dizaine de minutes après que le coiffeur avait fini pour le règlement. Elle semblait très satisfaite du résultat, presque comme si j'étais enfin digne d'être sa fille. Mais ce n'était que des apparences. Elle était juste contente que je puisse enfin entrer dans le moule.

Vivement que je sois adulte indépendante pour faire ma propre vie...


[NDA : Et oui ce week-end, j'ai fail mon challenge ;-;

Mais c'est pas grave, on continue pour la fin de novembre. x')

J'ai aussi une autre nouvelle, je me rapproche vraiment de la fin... du tome 1. Et oui, je prévois déjà un tome 2. :D Surtout parce que je suis incapable d'abandonner Lucine et Diana aussi rapidement <3 ]

Le Spleen du CygneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant