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C'était ma chambre. Même que ça serait ma chambre pendant encore un bon bout de temps. D'ailleurs, la sorte de boîte aux lettres accrochée au mur m'indiquait qu'on pouvait recevoir du courrier. Mais bon, je supposais que le papier n'était pas l'unique moyen de communiquer désormais.
Je remarquai aussi la serrure sur la porte ce qui me fit rappeler que je n'avais pas reçu la moindre clé et en tentant d'ouvrir naïvement la porte, il fallait bel et bien une clé. J'allais encore une fois retourner voir ce mec désagréable à l'administration. Rien que d'y penser me faisait soupirer... Mais bon, je n'avais pas le choix.
Alors que j'étais sur le point de partir, une adolescente est-asiatique m'interpella.
— Hé ! On m'a dit qu'une terminale dormirait avec moi, je suppose que c'est toi.
— Je crois bien...
On s'échangea un bref sourire et immédiatement, elle sortit une clé de son manteau pour ouvrir la porte. Sans hésiter, elle me montra mon lit et où je pouvais installer quelques-unes de mes affaires. Nous avions chacune une petite pièce composée d'un lit, une armoire et un bureau ; ainsi qu'une salle d'eau commune. Juste le strict minimum pour vivre. Et rien de bien enthousiasmant.
— Hum... Au fait, je suis Hikaru, se présenta-t-elle simplement.
— Diana.
— Peut-être que je devrais te laisser ranger tes affaires. On pourra faire connaissance après... Enfin, si tu veux.
— Avec plaisir.
Je n'avais certainement pas envie de m'engueuler avec elle. Déjà, elle n'y était pour rien pour ma situation, et ensuite, je me verrais mal passer une année avec une personne que je déteste. Alors, autant bien s'entendre.
Alors qu'elle était sur le point de partir, je la retins :
— Au fait, les dortoirs sont vraiment séparés par genre ? demandai-je, au moins pour mettre les choses au clair.
— Oui, et ça fait des années. Ils pensent que ça va arrêter certaines personnes de se sauter dessus, mais d'après ce que j'en entends, ça ne marche pas du tout.
— Et les personnes homo, bi ou pan, ça n'existe pas pour eux ? plaisantai-je plus ou moins sérieusement.
— Oui, leurs règles sont complètement connes... et je crois qu'on va bien s'entendre toutes les deux.
Elle m'adressa un bref clin d'œil avant de quitter la pièce et me laisser ranger mes quelques affaires. En effet, il y avait de grandes chances qu'on s'entende bien. Au moins, on était d'accord sur un point et c'était déjà ça. Peut-être que tout n'était pas perdu pour cette année....
*
Juste avant le repas, je venais tout juste d'installer mes principales affaires dans ma chambre. La plupart resteraient là pour toute une année. À moins que je n'arrive à fuir cet endroit assez rapidement.
Alors que j'étais sur le point de quitter ma chambre, je m'arrêtai devant celle de Hikaru.
— Ça te dit qu'on mange ensemble ou tu avais déjà prévu quelque chose ? lui demandai-je avec quelques hésitations.
— Pourquoi pas !
Elle écrivit rapidement quelque chose sur son ordi portable, le referma et le posa sur son lit avant de quitter celui-ci.
— D'ailleurs, je ne suis pas censée avoir une clé ? m'enquis-je alors qu'elle enfilait une veste.
— Ah oui c'est vrai ! J'avais oublié ce détail ! Enfin, ce n'est pas un détail... Je te la passe tout de suite.
Elle se dirigea vers son bureau et fouilla brièvement dans un pot pour me tendre un exemplaire.
— Voilà ! Ça te sera toujours utile !
— Merci.
Je rangeai les clés dans la poche de mon manteau et elle m'invita à quitter les lieux, ou cette sorte de mini-appartement comme je pourrais l'appeler.
— Pourquoi t'es venue dans ce lycée ? me demanda-t-elle en fermant la porte derrière nous. Enfin, si ce n'est pas trop indiscret...
— C'est une longue histoire, mais pour faire simple, c'est à cause de mes parents.
— Les parents... Je connais ça. Pareil pour moi.
Elle m'indiqua alors le chemin jusqu'à la cafétéria et durant le bref trajet, on en profita pour faire connaissance, ou du moins, s'apprécier un minimum. En tout cas, le feeling passait plutôt bien entre nous et j'étais persuadée qu'elle pourrait rapidement devenir une amie proche. D'ailleurs, j'avais l'impression qu'elle parlait avec beaucoup d'aisance et n'avait aucune inquiétude à mon sujet. En fait, je passais vraiment pour une lycéenne quelconque, ce qui était un étrange sentiment. J'ignorais depuis combien de temps on ne m'avait pas considérée comme "banale"... Et bizarrement, ce n'était pas si déplaisant que je l'aurais cru.
Après avoir traversé la cour extérieure, on arriva devant le bâtiment entièrement consacrée à la restauration. Une géante cafétéria organisée sur plusieurs étages. Au moins, c'était un bon point par rapport à Independance où on se bousculait tous pour ne serait-ce qu'avoir une place, aussi pourrie soit-elle.
D'ailleurs, en jetant un coup d'œil aux personnes aux alentours, toutes semblaient très disciplinées et comme prévu, nous avions tous la même tenue : la même stupide chemise blanche et le même horrible pantalon noir. Les uniformes... Sûrement des pires manières de combattre le harcèlement.
Puis, parmi la foule, je repérai Sani et ses cheveux ébouriffés. Lui aussi me reconnut immédiatement, bien que j'ai un look très différent de mes habitudes.
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Le Spleen du Cygne
Novela JuvenilLe quotidien de Diana Kane alterne entre les querelles avec les professeurs - pour lesquelles elle n'est jamais punies - et les autres élèves du lycée qui ne se gênent pas pour juger le moindre de ses faits et gestes. Pour la plupart, Diana est une...