Nouveau départ TOME 1

Chapitre 10

Lorsque la sonnerie retentit, on sortit de la classe et j'expliquai vite fait à Lysa pourquoi j'étais arrivée avec Aaron. Je lui dis qu'en gros il m'avait fait des excuses mais que pour l'instant, au fond de moi, je lui en voulais toujours. Alors qu'elle était en train de me répondre, je vis passer Greg comme une fusée.

- Hé attends. Dis-je en le rattrapant et en prenant son bras pour l'arrêter.

Il se retourna et me fixa sans rien dire.

- Pourquoi tu fais la gueule ? Demandai-je.

- Je fais pas la gueule. Répondit-il l'air blasé.

- Tu te fous de moi ? Tout montre le contraire. Tu fais une de ces têtes alors que depuis qu'on se connaît, je ne t'ai jamais vu faire la gueule.

- Ecoute c'est pas contre toi c'est juste que ça m'a grave saoulé.

- Quoi ? Aaron ? Demandai-je.

- Oui, tu me sors qu'il t'a fait du mal et maintenant tu lui parles. Je ne te
comprends pas. Dit-il.

- Il n'y a vraiment rien avec Aaron.

- Si tu le dis. Répondit-il.

- Tout ce que je te dis moi, Elsa, fais juste attention quand même. Me dit Lysa en s'approchant.

- Ne t'inquiète pas. Répondis-je.

•••
J'étais à l'internat avec Lysa, la journée s'était plutôt bien finit. Je m'étais un peu expliquer avec Greg et ça allait beaucoup mieux, j'avais retrouvé son côté humour. Alors que nous mangions notre repas du soir, je vis passer Aaron à côté de moi, il s'arrêta et se baissa à ma hauteur.

- Apres que tu aies finis, rejoins moi dans ma chambre. Dit-il. Je t'attendrais.

Sans même que je me contrôle, mon cœur se mît à battre plus vite. Pourquoi ? Je ne pourrais le dire, peut être qu'il soit proche de moi alors que nous ne l'avions jamais été avant. Je le regardai et lui sourit. Il partit s'asseoir à une table vide et je me mis à le fixer.

- Tu es sûre qu'il n'y a vraiment rien ? Demanda Lysa une fois que je la regardai de nouveau.

- Oui. Dis-je doucement.

Elle me sourit en me fixant.

- C'est ce qu'on dit toujours.

Je lui sourit en retour.
A la fin de notre repas, on partit de la cantine mais avant de sortir, je jetai un regard à la table où était Aaron, il n'y était plus. Lysa partit dans notre chambre et sans savoir vraiment pourquoi je pris le chemin du dortoir des garçons. Je ne pourrais dire ce qui me pousser mais j'en avais envie. Je toquai à sa porte et quand elle s'ouvrit, je tombai sur un Aaron souriant. Il me laissa entrer et on s'installa sur son lit.

- Pourquoi tu m'as demandé de venir ? Demandai-je hésitante.

- Je ne sais pas, j'avais envie de te voir. Seul à seul, comme ce matin.

On se fixait sans rien dire et j'avais l'impression que mes joues rougissaient. Je détournais le regard pour qu'il ne remarque rien.

- Où est Greg ? Demandai-je quelques secondes après pour changer de sujet.

- Je ne sais pas, peut être avec Alex, je sais pas si tu le connais mais c'est un pote à lui.

- Oui je le connais. Répondis-je.

- Tu te plais ici ? Demanda-t-il quelque temps après.

- Oui ça va. Les gens sont beaucoup plus gentils. Dis-je sans réfléchir.

Je le vis baisser les yeux, mais j'avais dis ça comme ça. Je ne faisais pas référence à mon lycée d'avant.

- C'est pas contre toi. M'empressai-je de rajouter.

Il releva ses yeux sombres sur moi et mon cœur s'accéléra une nouvelle fois. Je ne comprenais pas pourquoi, ça me faisait ça. Mon regard tomba sur sa commode et j'avais une forte envie de lui parler des lettres. Mais je me retins, pour ne pas le vexer vu comment il avait été quand il m'avait vu avec.

- Et toi, tu te plais ici ? Demandai-je.

- Oui. Répondit-il du tac au tac.

- Pourquoi tu es partis ? Pourquoi tu es venu ici ?

- C'est compliqué. Dit-il simplement.

- Plus compliqué que moi. Renchéris-je en souriant.

- Non, mais c'est différent. Mais si je suis là, c'est pour que je m'en sortes mieux.

- Pourquoi tu es en terminal ? Tu n'as pas redoublé, si ? Demandai-je.

- J'ai pas passé mon bac. Tu vois, tu
n'es plus venu en cours à partir du mois de mars peut être, bah moi j'ai arrêté les cours quelques temps après. Expliqua-t-il.

- Pourquoi ?

- Je ne sais pas, je ne m'y sentais plus à l'aise. Répondit-il.

- Tu as arrêté le sport aussi ? Je me souviens que tu étais quand même très douer au football.

- J'ai laissé tomber, je crois que je voulais complètement me détacher de tout ça. J'avais besoin de, je ne sais pas, d'un nouveau départ. Tu comprends ?

De ce que j'avais vécu, oui je comprenais parfaitement ce qu'il voulait me dire. Vouloir oublier notre passé et partir à des centaines de kilomètres pour faire genre que tout ça n'avait jamais existé. Faire comme si tout aller bien, dans notre vie, comme si tout tenait droit. Mais ce n'est qu'une facette, car il ne suffit d'un rien pour nous faire tomber ou pour nous relever. Je pensais que le fait de revoir Aaron allait me détruire et pourtant, je n'avais jamais été aussi proche de lui que maintenant. On parlât encore longtemps, à un moment Greg était rentré dans la chambre mais il est directement partit se coucher. Et nous on continua encore, même après le couvre-feu. On avait jamais parlé autant, et pourtant on avait tellement de choses à se dire. Quelquefois, je regardai l'heure défilait sur son réveil et je me disais qu'en sa présence, le temps était moins long. On dût à un certain moment s'arrêter car il devait être 3 heures du matin et aucun de nous deux n'allaient assumer demain en cours. Il voulait me raccompagner devant ma chambre au cas où je tombai sur un éducateur. Il me raccompagna donc même si ça ne devait être que 100 mètres à faire. Une fois devant ma porte, on se regardai comme si nous n'étions pas encore prêts à nous quitter.

- Merci. Dit-il finalement.

- De ?

- Je crois que c'est une de mes meilleures soirées depuis que je suis ici. Répondit-il en souriant.

Je lui souris en retour et ouvris ma chambre.

- À dans quelques heures Aaron. Dis-je.

- À tout à l'heure Elsa. Répondit-il en se retournant et en partant.

Je le regardais s'éloigner et je me demandais si c'était normal de passer autant de temps avec quelqu'un qui m'avait fait du mal. Mais j'avais surtout l'impression, qu'aujourd'hui, il me donnait le contraire. Je me sentais bien, à l'aise, comme je ne l'avais jamais été.