Chapitre 22

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- Alors on va où ? Répétai-je encore une fois.

- Viens. Dit-il en me prenant le poignet.

On se dirigea vers l'arrière de l'internat.

- On fait quoi ici ? Demandai-je.

Il sortit de sa poche de son pantalon des clés de voiture.

- Tu as une voiture toi ?

- Ça te surprends. Dit-il en souriant.

- Un peu oui.

Il ouvrit sa voiture et on monta dedans.

- Il fait beaucoup plus chaud que dehors. Dis-je alors qu'il avait allumé le chauffage.

Il fit ronronner le moteur en me souriant.

- Fait pas trop le beau. Dis-je. Tu as une voiture c'est tout.

Il rit et il commença à rouler. On roulait depuis plusieurs minutes sur une route totalement déserte, vu l'heure qu'il était et surtout dans cette ville paumée, c'était normal.

- On est bientôt arrivé ? Demandai-je.

Il ouvrit la fenêtre et alluma une cigarette qu'il se mît à fumer.

- Tu vas arrêter de poser des questions. Renchérit-il en souriant.

- Lorsque tu me diras où on va, j'arrêterai. Dis-je.

- On est pas encore arrivé. Répondit-il. Sois patiente, c'est une surprise.
•••
Une heure de route après, je vis qu'Aaron prit des routes beaucoup plus étroites et qui montaient en altitude. Au bout d'un moment, il arrêta enfin le moteur mais laissa allumer les phares de la voiture.

- On est arrivé. Dit-il en souriant.

J'ouvris la portière et sortis. Une brise froide vint sur mon visage et je fus surprise du froid qu'il régnait.

- Il fait froid. Dis-je simplement.

- C'est parce qu'on est haut, c'est pour ça que je t'ai pris la veste.

J'avançai devant moi et je pouvais voir où je mettais les pieds grâce aux lumières de la voiture. J'avançai quelques mètres jusqu'à arriver au vide. On était sur une falaise et un grand vide s'offrit à moi. J'avais l'impression d'être au dessus du monde, de pouvoir contempler l'invraisemblable. Il s'approcha de moi et on resta silencieux quelques temps. Je relevai la tête du vide et tombai sur une vue magnifique. On pouvait voir notre petite ville éclairée, avec les quelques routes qui la coupaient. Et un peu plus loin, les collines noires qui la séparaient du monde. J'avais l'impression que notre ville était si petite vue d'en haut, qu'au final, on n'était pas grand chose face au vaste monde. On s'assit tous les deux, au bord de la falaise, nos pieds dans le vide.

- Tu aimes ? Me demanda-t-il.

- C'est magnifique. Dis-je.

On admirait la vue en silence.

- Pourquoi as-tu arrêté le football ? Demandai-je finalement doucement.

Il me fixa longuement en cherchant ses mots.

- Ce n'était pas facile de continuer avec tous ce qui m'arrivait là-bas. Dit-il. Si je suis ici c'est... pour m'en sortir tu vois ?

- Oui je comprends.

Un silence s'installa entre nous, un silence reposant.

- Tu sais...Commença-t-il doucement.

Je tournais la tête vers lui.

- Je ne te l'ai encore jamais dis mais tu es vraiment belle. Finit-il par dire.

Je lui souris sincèrement.

- Et tu.. tu me plais vraiment.

Je ne savais plus quoi dire, ça me faisait tellement plaisir qu'il me dise ça. Au fond, mon cœur avait raté quelques battements. Mais c'est quand il s'approcha de moi, qu'il battu encore plus vite. Une de ses mains se mit sur ma joue, et il fit une petite pression pour m'approcher de lui. Lorsque nos lèvres se touchèrent, dans mon ventre il y eut comme un feu d'artifice. Notre baiser dura un temps que je ne pouvais calculer tellement que je n'avais plus la tête sur terre. Quand on s'éloigna, on sourit tous les deux comme deux débiles.

- C'était aussi magnifique que cette vue. Dit-il en me fixant.

Je ne savais pas si on était ensemble mais ce qui était sur c'était que je n'avais pensé plus à rien durant ce baiser. Je m'étais sentis aussi déconnecté du monde que cette ville, ce que je souhaitais au final, être loin de tout. Et pourtant, je n'avais jamais autant sentis être quelqu'un qu'à ce moment là. Et cette sensation d'exister était vraiment la plus belle.

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