Je me posais tellement de questions. Deux jours étaient passés, pourtant je ne connaissais pas encore l'expéditeur de ces lettres. Greg me disait qu'il essayait mais que ce n'était jamais le bon moment. J'étais à deux doigts d'y aller moi même mais j'étais en cours de français. D'habitude, j'adorais cette matière mais avec ce professeur c'était l'enfer. J'étais à côté de Lysa mais elle s'ennuyait autant que moi ça se voyait. Greg lui, était à l'autre bout de la classe, pas très loin d'Aaron qui écrivait. Aaron, écrire ? Je crois que je ne l'avais jamais vu tenir un stylo de ma vie, c'était bien la première fois que je le voyais si concentrer et ça m'étonner. Je me demandais bien ce qu'il pouvait écrire car il était tellement absorbé par ce qu'il faisait qu'il n'écoutait pas le cours.
La sonnerie retentit ce qui mît fin à ce cours interminable. Nous sortîmes tous de la classe et notre prochain cours était espagnol. Je détestais vraiment cette matière alors je dis à Lysa que je séchais pour aller à la salle de boxe.- Je t'aurai bien accompagnée. Me répondit-elle. Mais j'ai déjà séché trop de cours depuis le début de l'année.
Je lui répondis d'un sourire et partis toute seule dans les couloirs vers la salle de boxe. Je traversai le gymnase qui était encore vide, pareil pour la salle de sport et arrivai dans celle de boxe. Je fermai la porte derrière moi pour ne pas être déranger. Je posai mon sac au sol et pris mon téléphone pour mettre un peu de musique. Il me fallait quelque chose qui bouge et je trouvai le morceau qu'il me fallait. Je trouvais des gants de boxe dans un des casiers, les mis sans penser à qui ils étaient et qui avaient pu mettre ses mains dedans. Et je m'approchai du punching-ball et donnai un premier coup. Il n'était pas du tout fort mais je sentais une satisfaction en moi. Je continuai à donner des coups dont la force était irrégulière. Une dizaine de minutes plus tard, je transpirai déjà et des gouttelettes tombèrent de mon front. J'entendis la porte s'ouvrir et je me retournai à une vitesse que j'en perdis presque l'équilibre. Je vis Aaron entrer dans la salle, il me regarda vite fait mais posa son sac et alla à un des casiers sans me prêter attention. Je remarquais qu'il ouvrit le même casier que j'avais ouvert peu de temps avant. Il chercha quelque chose à l'intérieur et je baissai le regard sur les gants que je portais. Il se retourna et me fixa.
- Où sont mes gants ? Demanda-t-il.
Il baissa son regard jusqu'à mes mains et vit ce qu'il cherchait. Il sourit doucement. Je ne l'avais jamais vu sourire. Enfin si, il devait sourire mais jamais devant moi, du coup je ressentis quelque chose de bizarre.
- Tu sais sourire. Dis-je alors sans réfléchir en souriant moi même.
Il me regarda et mît un temps avant de comprendre vraiment ma phrase. Il devait se dire que c'était vrai, qu'il n'avait jamais sourit en ma présence.
- Il faut croire que oui. Renchérit-il. Tu peux les garder. Continua-t-il en montrant du doigt ses gants.
- De toute façon je comptais bien les garder, peu importe à qui ils étaient. Dis-je pour le taquinant.
Si on m'avait dit que je taquinerai Aaron après tous ce qu'il m'avait fait, j'aurai vraiment rigoler. Je ne savais pas pourquoi on se parlait comme ça, comme si on était amis. Car au fond, on ne l'était pas, alors je ne comprenais pas mais je passais outre.
- Faudra bien que tu me les rendes après. Dit-il en s'approchant.
- On verra bien. Répondis-je en me retournant vers le punching-ball.
Mais j'étais déconcentrée car Aaron ne se trouvait qu'à un mètre de moi et il me fixait.
- Qu'est ce que tu attends ? Demandai-je.
- Bah je veux voir si j'ai raison de te laisser mes gants. Tape. Dit-il toujours avec ce même sourire.
Je me concentrai et donnai un coup, vraiment faible. J'entendais un petit rire venant de lui.
- Tu tapes vraiment comme une fille.
- Figure toi que j'en suis une.
Répondis-je en me retournant vers lui.- Comme si j'avais pas remarqué. Dit-il sur un ton taquin.
- Montre moi alors. Renchéris-je en essayant d'enlever ses gants.
Il me regardait depuis deux minutes à essayer d'enlever ses gants.
- C'est sur que c'est plus facile à les mettre. Dit-il en prenant une de mes mains pour m'enlever le gant.
Il fit pareil avec le second alors que je pouvais très bien le faire. Je me demandais pourquoi il était gentil avec moi. Enfin gentil c'est peut être pas le mot vu qu'il y a à peine quelques temps, on se gueulait dessus. Il les mît et je me poussais pour lui laisser la place. Avant de commencer, il me regarda et sourit sure de lui.
- Fait pas trop le mec. Dis-je avant qu'il ne frappe.
Il ne répondis rien mais fit un enchaînent de coup sur le punching-ball. Ça résonnait dans toute la salle tellement qu'il tapait fort. Je me demandais à quoi il pouvait bien penser vu qu'il avait ses sourcils fronçaient. Lorsqu'il finit, je restai sans voix et il me fixait en attendant une réaction.
- Tu es au club de boxe ? Demandai-je en retrouvant la voix.
- Non. Dit-il en enlevant ses gants.
- Mais alors comment ça se fait que tu sois aussi bon ?
- J'en faisais tous les soirs l'année dernière, pour me défouler. Répondit-il en faisant référence à notre ancien lycée. A propos de ça, je voulais te parler de.. enfin tu vois.. de ce qu'il s'est passé.
Je haussais les épaules alors il continua.
- Je crois qu'il m'a fallu du temps pour comprendre, pour me rendre compte que... les insultes qu'on te disait, ça ne se faisait pas. Je sais qu'on est allée beaucoup trop loin mais je ne savais pas que tu avais finit à l'hôpital. Sûrement à cause de nous, mais je voulais te dire que, même si ça n'effacera rien, je suis désolé. Dit-il en me regardant droit dans les yeux.
Ses yeux sombres me perturbaient. Je crois que je ne les avais jamais vu d'aussi près. Je ne savais pas si ses excuses étaient sincères mais en tout cas ça en avaient l'air.
VOUS LISEZ
Nouveau départ TOME 1
Roman pour AdolescentsJe quittais tout. Ma famille, ma maison, mon lycée, ma ville. Je partais à cause d'eux, de ce qu'ils m'avaient fait. Je partais à plus de 600km de chez moi, pour une nouvelle ville, une nouvelle vie. Et pourtant même loin, je retombais sur lui. Celu...