Chapitre 3

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Ça ne faisait qu'une dizaine de minutes que j'étais en classe, à côté d'Aaron et pourtant j'avais l'impression que tout c'était figé. Il me fixait depuis quelques secondes et j'essayais de l'ignorer en écoutant le professeur mais mon cœur battait trop vite à cause de l'angoisse. J'en avais les larmes aux yeux et souhaitais intérieurement que tout ça ne sois qu'un cauchemar. Mais tout était réel, il était bien là et j'étais bien là aussi. Une source d'adrénaline me prit et je me levais en prenant mon sac et partis de cette classe. Aux yeux des autres, je devais passer pour une grosse folle mais à ses yeux, je devais passer pour la fille faible qu'il connaissait si bien. Je pensais mettre remis de tout ça, de cet harcèlement, de ma tentative. Je pensais qu'ils ne me feraient plus rien, que je ne les reverrai plus jamais mais aujourd'hui je tombais de haut. Je ne m'en était pas remise finalement. Je partis en courant dans le lycée, à la recherche d'un endroit calme comme je le faisait avant. Je tombais dans un couloir où il y avait les toilettes des filles. Je rentrai dedans et par chance il n'y avait personne. Je me mis dans une des cabines, fermai la porte et m'assis par terre. Mes larmes tombèrent toutes seules sur mes joues sans que je ne puisse les retenir. Au bout de quelques minutes, la porte des toilettes s'ouvrit et j'arrêtai mes sanglots pour que personne ne m'entende.

- Elsa. Entendis-je doucement. Elsa, c'est Lysa. Je suis sûre que c'est toi. Ouvre moi.

J'étais perdu entre lui ouvrir la porte et la laisser fermer à clé. Je ne voulais pas qu'elle se foute de moi en me voyant en pleurs. Et pourtant je me levai et déverrouillai la porte. Je choisissais l'option de lui faire confiance. Quand elle me vit, elle m'enlaça dans ses bras et mes sanglots reprirent.

- Calme toi, je suis là. Dit-elle lentement.

- Tu dois croire que je suis pathétique. Répondis-je une fois calmer.

- Non, ne dis pas ça. Si tu es dans cet état c'est sûrement pour une bonne raison. Explique moi.

On s'assit au sol, contre les portes des cabines et je lui racontai sans filtre toute mon histoire. Elle écoutait calmement en faisant quelques fois des insultes. Quand j'eus finis, on se regarda dans le yeux sans rien dire.

- Je n'arrive pas à y croire. Ce mec est un gros con. Dit-elle en brisant le silence.

- Je ne comprends pas pourquoi il est là.

- Je ne sais pas non plus. Tout ce que je peux te dire c'est qu'il est arrivé dans notre classe le lendemain de la rentrée. Mais il n'a jamais parlé de son passé à qui que ce soit. Continua-t-elle.

- Je n'arriverai pas à retourner en cours maintenant. Dis-je en me regardant dans le miroir.

- Personne ne t'y force. Je vais rester avec toi.

On se leva et on partit se promener dans le lycée. On fit encore connaissance en continuant à parler de pleins de choses. Quand la sonnerie retentit pour annoncer la fin du premier cours, on repartit dans la salle pour aller chercher nos sacs. Je dis au professeur un mensonge comme quoi je me sentais pas bien. C'était un mensonge à moitié. On sortit de la salle et au lieu de se dirigeait vers notre prochain cours, Lysa voulait me montrer quelque chose. Je la suivais dans le lycée car je ne connaissais pas encore les lieux. On descendit plusieurs escaliers et on arriva dans un gymnase.

- Tu voulais me montrer un gymnase ? Demandai-je en souriant sans comprendre.

- Sois patiente. Dit-elle en entrant dans une autre salle à côté.

C'était une salle de musculation, avec plein de machines pour le sport. Mais elle ne s'arrêta pas là et continua son chemin. Elle ouvrit une porte et on entra dans une salle éteinte. Quand elle alluma la lumière, je tombai sur un ring et plusieurs punching-ball. C'était une salle de boxe.

- Pourquoi tu me montres ça ?

- Car je penses que tu as besoin d'extériorisé beaucoup de choses. Et tu peux venir ici à n'importe quelle heure. D'habitude il y a des horaires si tu fais partie du club du lycée mais comme tu n'en fais pas partie, fais toi plaisir. Il n'y a personne qui vient en dehors des horaires, donc la salle est à toi.

Je la regardai et avais envie de lui rire au nez. Moi faire de la boxe, je n'en avais jamais fais et je ne m'y étais jamais vraiment intéressée. Mais peut-être qu'elle avait raison, j'avais besoin de me défouler et c'était peut-être le seul moyen.

- Il n'y a personne qui vient quand il y a les cours ? Demandai-je.

- Personne. Répondit-elle.


Je touchai un punching-ball du bout des doigts tout en souriant, j'avais trouvé l'endroit calme qui me fallait.

Nouveau départ TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant