Alive

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Ses sanglots se calmèrent après de longues minutes. Les yeux rougis par les pleurs, elle le regarda. Il déposa un baiser sur son front, lui faisant fermer les yeux. Elle regarda son cou, son épaule, son t-shirt.

_ Je crois que j'ai usé l'option du troisième t-shirts, sourit-elle timidement.

_ T'inquiète, c'est qu'un t-shirt, dit-il.

Elle voulut aller jusqu'à l'armoire, mais il la retient contre lui.

_ Ca va aller ?

_ Il ne pensait pas ce qu'il disait. Il sait juste appuyer là où ça fait mal. Là où ça fait très mal, encore trop mal, malgré les années.

Elle resta un moment ainsi, contre lui, alors qu'il caressait ses cheveux.

_ J'ai des souvenirs de ma mère, des tonnes, mais pas lui. Et dès que je parle d'elle il s'énerve, il fuit le dialogue. Il se sent abandonné. Moi aussi, mais je m'accroche. Je m'accroche à ce que j'ai vécu avec elle, aux bons moments. Même si c'est dur de plus l'avoir avec moi. Il me fait payer le fait que je vive à New-York, d'être loin, d'être loin de lui et de ne pas le voir assez souvent, dit-elle en posant ses mains sur ses épaules. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça. Parce que je sais que je suis coupable. J'ai eu le choix de rentrer et je ne l'ai pas fait. Ma mère me manque à moi aussi, et je suis égoïste. Egoïste de vouloir avoir une vie loin de lui, parce qu'il me rappelle trop ma mère. La vie heureuse qu'elle m'a fait vivre à ses côtés. Une partie de moi est parti avec elle. Et depuis, j'essaye de gérer ma propre peine. Je ne me voyais pas vivre ailleurs qu'ici et en même temps je ne peux pas. Cet appartement, c'est le sien. Elle est dans chaque pièce. Je pourrais entendre son rire ou sa voix n'importe où, dans chaque recoin de cet appartement. Mais quand j'ouvre une porte, elle est jamais derrière. Jamais.

Les larmes de Katy se remirent à couler.

_ Elle est plus là alors que j'ai tellement besoin d'elle. Je voudrais tellement qu'elle soit là en ce moment. Je l'aimais tellement. Elle me manque tellement. C'était une mère formidable, une femme admirable à mes yeux. Elle était mon modèle.

Elle se tut, fermant les yeux pour ne pas le regarder. Elle eut un sanglot et nicha son visage dans son cou. Elle sentit ses mains la serrer contre lui et ce contact fort la réconforta. Elle se calma de nouveau, respirant longuement.

Ses yeux se posèrent de nouveau sur son t-shirt.

_ Je vais te passer un t-shirt et tu pourras descendre rejoindre les autres.

Elle se dirigea vers son dressing, lui tournant le dos. Elle tira sur l'un des t-shirt de sous une pile du haut. Elle se mit sur la pointe des pieds. Elle se retourna et se cogna à lui. Il était juste à côté d'elle entrain d'enlever son t-shirt.

_ Tiens, celui-là doit t'aller.

Elle baissa les yeux, en rougissant, regardant à la dérober son torse imberbe à peine musclé. Il plaça le t-shirt par-dessus sa tête et croisa le visage de Katy. Il rougit à son tour, en finissant de s'habiller, plaçant correctement son col et le bas du t-shirt.

_ Descends, j'arrive dans une minute, souffla-t-elle.

Elle le retient par le bras.

_ Romain ! Merci.

Il la regarda, sa main frôla la sienne et il entrelaça ses doigts aux siens. Il posa son autre main sur sa joue et posa ses lèvres sur les siennes doucement.

_ T'es plus toute seule Katy, dit-il avant de sortir de la chambre.

_ Ca va ? Demanda Vincent en la voyant entrer dans la cuisine.

Battement d'elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant