𝐿𝑎 𝐿𝑢𝑚𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑂𝑢𝑏𝑙𝑖𝑒́𝑒 │ ᶜᴴᴬᴺᴮᴬᴱᴷ

Chapitre 23

Les mâles soumis sont incapables de rester sexuellement inactifs sur une longue durée. Leur corps se rebellera rapidement face à une abstinence trop longue.

Le mâle soumis est psychologiquement affaibli durant cette période et donc, facilement manipulable. Ainsi, l'importance d'avoir un compagnon prend une nouvelle fois tout son sens.

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Le retour de Chanyeol et de ses amis à Irasus ne passa évidemment pas inaperçu. Ils leur avait été fort difficile de quitter le camps EXO, mais le temps continuait à s'écouler et ils avaient vite compris que sans Baekhyun pour encadrer ses membres, le chaos et les esprits individualistes ne tarderaient pas à resurgir. Et ce fut ainsi que, sans surprise, les différents Vagabonds partirent chacun de leur côté, laissant le camps à l'abandon. La vision de cet havre de paix désertique, péniblement bâtit par la détermination de son petit ange, fut désagréable pour le géant qui s'était senti coupable de ne rien faire pour préserver son dur labeur. Cependant, pressé par l'urgence mais également par ses compagnons de voyage, il avait consenti à délaisser les lieux qui avaient été témoins de sa passion exaltée et de son amour infini, n'emportant avec lui que le journal de Baekhyun qui ne le quittait plus depuis. Malheur au téméraire qui tenterait de le lui dérober ! Chanyeol protégeait farouchement les intimes pensées de son amour, étant même allé jusqu'à user de son pouvoir sur un Sehun trop curieux, qui avait eu la folle idée de regarder par dessus son épaule durant l'une de ses lecteurs. Autant dire que l'héritier du clan du Vent avait vite compris qu'il serait suicidaire de commettre à nouveau l'expérience et gardait, depuis, les yeux sagement éloignés du précieux carnet. Celui-ci restait en permanence entre les mains du géant qui le relisait, encore et encore, patiemment et attentivement, passionnément et voracement, vivant à travers la plume élégante de Baekhyun, tel un drogué en manque ne pouvant se passer de sa dose quotidienne. Ses amis s'en étaient d'ailleurs fortement soucié, ayant l'impression que le Chanyeol solitaire et amer qu'ils avaient côtoyé durant sept années avait de nouveau surgit. Ce dernier n'avait pas ouvert la bouche durant leur voyage en direction du royaume, s'isolant dès que l'occasion se présentait et fuyant toutes discussions. Chaque tentative de dialogue s'était soldée par un échec, le détenteur du pouvoir du Feu semblait avoir trouvé un certain réconfort à travers le journal de Baekhyun, et fuir la réalité coute que coute. Tao et Luhan, bien qu'ils ne l'avoueront jamais en présence de leur ami, étaient terrifiés par son comportement. La lueur froide qui dansait dans ses pupilles d'encre, ne faisait que renforcer l'expression sombre qui habitait en permanence son visage, lui donnant un air menaçant et effrayant. Le vampire souriant et blagueur était bien loin désormais, emporté par Baekhyun au moment de son enlèvement. Cependant, Junmyeon, qui savait se monter très attentif, compris aisément que les agissements du géant n'étaient pas liés à l'absence du petit brun. Il était certes, anéanti par cette nouvelle séparation qui avait été d'une rudesse acerbe, mais avait pourtant témoigné son immense détermination pour le récupérer, lorsque l'idée de regagner Irasus avait été formulée. Non, l'aigreur du jeune homme venait plutôt de cette page sur laquelle il restait bloqué à chaque lecture, et qui n'avait pas échappée au regard vif de Suho.

Chanyeol de son côté, ignorait l'inquiétude qu'il causait à ses plus fidèles amis. Il était trop occupé à donner vie aux mots inscrits sur le papier, à s'imaginer Baekhyun les lui lire de vive voix, à ses côtés, ses douces et délicates mains emprisonnées dans les siennes, sa tête posée contre son épaule, son odeur enivrante venant titiller ses narines, et certainement pas retenu à des kilomètres de lui. Il n'avait même pas réagi lorsqu'ils avaient passé les portes du château du clan du Feu, ni quand tous les regards s'étaient tournés vers lui et encore moins quand sa mère qui pleurait de soulagement, s'était jetée dans ses bras dans une tentative d'étouffement touchante. Dans sa tête, bien loin de l'effervescence qui régnait autour de lui, résonnait la voix de son petit ange qu'il s'était tant de fois inventé en train de lui lire les pages de son journal :