𝐿𝑎 𝐿𝑢𝑚𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑂𝑢𝑏𝑙𝑖𝑒́𝑒 │ ᶜᴴᴬᴺᴮᴬᴱᴷ

Chapitre 24

Contrairement à la Cérémonie de l'Union, la Cérémonie de l'Alliance peut être rompue.

C'est ce que l'on appelle communément, un divorce.

Celui-ci n'a lieu que si les deux compagnons sont consentants, autrement rien ne peut briser un tel lien entre deux vampires, encore moins une tentative extérieure visant à leur nuire.

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Ses yeux étaient aveuglés par les ténèbres, incapables de discerner le vrai du faux, la réalité de l'illusion. Cette lumière obscure, éblouissante, obstruait sa vision centrale, rendant son environnement flou et incompréhensible. Ses pensées décousues sur lesquelles il n'avait plus aucun contrôle, se mélangeaient, s'entremêlaient et se séparaient, embrouillant son esprit brumeux. Il ne sentait plus son corps, n'avait plus la moindre prise sur ce dernier. Aucun de ses mouvements n'étaient dirigés par sa volonté qui elle, se faisait de plus en plus discrète. Dans ces rares moments de lucidité, lorsque le brouillard opaque se dissipait pour lui laisser l'occasion d'observer le ciel clair de sa conscience, il se rendait compte alors, effrayé, qu'il n'était plus qu'un esprit parasite emprisonné dans sa propre chair. Faible, apeurée, et se recroquevillant sur elle même dans l'espoir de se procurer un peu de chaleur, son âme torturée, captive et isolée, attendait que quelque chose brise les chaînes qui la clouaient sur le sol humide et glacial de la manipulation. Car c'était ce qu'il était, manipulé. Réduit à l'état de simple spectateur lorsqu'il avait assez de force pour émerger, il contemplait avec horreur son corps agir, telle une marionnette dépourvue de volonté. Il n'était qu'une simple poupée, belle mais fragile, divertissante mais contrôlable.

Seulement, ces réflexions éphémères, Baekhyun avait vite fait de les oublier. Ne se rendant pas compte que ses gestes, ses paroles, ses envies : qu'absolument tout était dicté par une force supérieure, il se complaisant dans l'ignorance et l'illusion qu'il exerçait un contrôle absolu. Mais lorsque par miracle il prenait brièvement conscience qu'il n'était plus lui même, il était déjà trop tard, l'emprise avait repris le dessus. Alors chaque jour il se levait, tel un automate, laissait les servantes l'apprêter, se dirigeait d'un pas assuré vers la salle du trône pour enfin, sans la moindre trace d'hésitation, s'assoir sur les genoux de Vása avant de l'embrasser à pleine bouche. Puis, sans esquisser de mouvements, il restait ainsi, tout au long de la matinée, observant d'un oeil indifférent les nombreux sujets s'enquérir au près du roi, récolant le plus souvent un châtiment qui l'aurait écoeuré en temps normal. Mais impassible, Baekhyun restait docilement au près du plus âgé sans jamais se détourner du spectacle barbare qui s'offrait à lui. Il n'éprouvait ni plaisir ni dégout, seulement du vide, ce vide même qui habitait son regard. Et enfin, lorsque l'heure du déjeuner sonnait, interrompant le supplice des malheureux, le roi, satisfait, lui chuchotait à quel point il était fier de sa" merveille". Envahit par un sentiment de joie factice, le petit roux lui offrait alors un sourire béat et l'embrassait avec une passion qui aurait trompé le mensonge lui même.

Venue l'heure du repas, ils rejoignaient H qui était déjà installé au bout de la grande table et qui regardait, d'un oeil coupable, l'héritier de la Lumière se placer naturellement sur les genoux de son ''compagnon''. Débutait par la suite, un numéro des plus terrifiants.

Il n'était plus à démontrer que les habitants du royaume de Nelephel s'adonnaient au cannibalisme. Le roi, précurseur de ce nouveau mode de vie, se nourrissait régulièrement des vampires croupissant dans ses cachots. Des otages, des comploteurs, ou tout simplement des innocents qui avaient eu le malheur de croiser sa route, aucun n'y échappait. Alors, quand le diner était traîné sans la moindre considération jusqu'à ses pieds, il déclarait d'une voix emplie de désire :