- Buvons un verre à la fin de l'humanité! S'écria piteusement l'une des larves du groupe, au détour d'une conversation, levant au ciel sa bouteille déjà bien entamée.
Tout les visages se tournèrent vers lui, inquisiteur, jugeant ce plus grand des blasphèmes qu'il avait hurlé joyeusement. Il ne prononça plus le moindre mot, regrettant d'être sorti de la masse pour avoir attiré cette attention. La silhouette s'enfonça de nouveau parmi les autres, continuant à vider discretement sa boisson.
Le groupe était plus insipide encore, en l'absence de ceux qui dirigaent le navire. Les esprits pensaient aux quelques changements qui surviendraient, suite à la mort de ceux qui, jusque là, se rendaient particulièrement utiles. Le compte-rendu avait été donné par Nathan, revenu seul, depuis approximativement deux heures. Son annonce avait créé l'émois parmis tous les autres, davantage que pour tout ceux qui les ont precedés.
Lexi avait préparée son départ pour le lendemain, à l'aube. Elle avait quitté le camion et se trouvait désormais quelque part en ville, malgré les risques qu'elle connaissait bien. Selon ses dires, elle reviendrait avant le coucher du soleil. C'est Shanon qui reussi à la convaincre, constatant que son état actuel serait un désavantage trop important pour elle. Elle émettait malgré tout des doutes, quand à son retour. La situation semblait irréaliste pour chacunes d'elles, restant incapable de planifier la suite pour l'instant.
Des coups frappèrent la porte, de l'autre côté du camion.
- Bâtard! Pourquoi tu t'es tiré?! Cria Évan en rejoignant l'attroupement, suivi par Aidan, vivant lui aussi.
Les esprits étaient confus face à cette soudaine resurrection. L'ensemble du groupe s'écarta immédiatement de l'allée, laissant Nathan seul au milieu de celle-ci. Ses yeux s'étaient figées par la peur de revoir ces revenants. Ils étaient tout deux là, devant lui. Sans sommation, le coup de poing s'abatti sur son visage.
Les mains crispées empoignèrent rudement le manteau du fuyard. Sans comprendre, il se retrouva au sol, maintenu d'une poigne ferme. Impossible pour lui de ramper pour fuir une nouvelle fois. L'écume s'échappait entre les dents grinçantes de l'enragé. Les regards se confondaient, l'un dans l'autre, entre la peur et la haine. Tous les autres, imbéciles, observaient, sans que personne ne s'interpose
- J'voulais prévenir les autres... pour de l'aide! J'voulais ramener de l'aide, je t'assure! Bégaya le traitre en se courbant.
- Franck se faisait tirer dessus et t'en as profité pour te barrer! Sale fils de pute!
Sa rage résonnait comme une colère viscérale, hors de tout contrôle, agressive et purement humaine. Son bras droit lâcha prise et chargea d'un poing impulsif son estomac si creux. Le choc l'obligea à se plier, les jambes rentrées, sifflant, sous la douleur et la suffocation. Ses poumons étaient comme écrasés, broyés. Ses voies respiratoires obstruées. Il se fit redresser par ce même poignet avide de sensations contondantes:
- Il t'a aidé, mis à l'abri du besoin et du danger, et tu l'as laissé crever pour la seule fois où il a eu besoin de toi!
D'une main, il le tira vulgairement par la veste jusque l'autre côté, sans qu'il puisse en réchapper. Le public hagard ne fut pas épargé par les lourdes bousculades. Tous se collèrent un peu plus contre les cloisons à chaque fois. S'écrasant plus loin contre le sol, il n'eut le temps de s'appuyer sur ses bras qu'il fut encore entrainé de force. Il percuta un grand nombre d'obstacles tout le long du couloir, et se retrouva finalement devant la porte, loin des spectateurs.
En essayant de se dégager de son emprise, son manteau se déchira. Un coup de pied visant le thorax le projeta et, tapant le mur de tout son poids, retomba sur les fesses. Évan en assena un autre, plus dévastateur, contre sa mâchoire. C'est une véritable bourrasque qui s'abattit sur le coin de sa figure. La remorque tout entière avait frémi tapageusement. La lumière grisâtre de la ville rentra lorsque Évan, rancunier, poussa brutalement la porte.
VOUS LISEZ
Misérable rédemption
Ficção CientíficaL'existence passagère de l'être humain se clôture. Les sociétés bâties prennent fin. Son évolution se conclue et ses traces disparaîtront. Les derniers hommes se meurent, subsistent, tentant désespérément de survivre dans la crasse, l'affliction, l...