Misérable rédemption

Chapitre 9 : Le Jouet

Aidan était installé à même le sol, sec, poussiéreux et rocailleux. Cette cave dans laquelle il se cachait transpirait l'humidité. Le mur, dans son dos, était infiltré par l'humidité, fissuré. Un simple coussin délavé l'empechait de sentir la dureté de la pierre sur laquelle il était assis. Cette basse-fosse n'était éclairée que par une unique bougie d'une intensitée mourante, mais suffisante pour que chacun puisse se voir. Un bandage large couvrait sa blessure sous son jean. En face de lui, Blake avait retiré sa sacoche, posée contre lui. Sa femme était quelque peu en retrait, comme à son habitude. Des pellicules blanches, semblables à de la craie, s'étaient melées à sa chevelure noire. Elle avait l'air fatiguée, marquée les conditions de la pièce. Des enfants, un garçon et une fille étaient de l'autre coté de la pièce. Chacun d'entre eux avait accumulé une poussière noire sur le visage, s'apparentant à du charbon.

Ils observaient attentivement de loin, sans un bruit, les adultes discuter. Leurs calme était presque maladif. Ils venaient de terminer leur conversation. Aidan s'allongea, usé par ses dernières péripéties. Ses interlocuteurs se levèrent et passèrent dans la pièce voisine:

- Tu es sur que c'est une bonne idée de l'avoir amené ici ? Demanda la femme, droit dans les yeux.

- Il n'a pas l'air malintentionné. Il est juste perdu. Je ne pouvais pas le laisser comme ça, il n'en aurait probablement pas eu pour longtemps sinon.

- Et s'il finit par nous attaquer? On ne connaît rien de lui. Il pourrait s'attaquer aux enfants!

- Tout le monde sera en mesure de se défendre si ça tourne mal. Je me suis assuré plusieurs fois qu'ils ont bien compris. Te dire que je suis confiant à cent pour cent serait te mentir, mais si tout est vrai, sans nous il ne survivra pas longtemps. On peut pas se permettre de laisser crever ceux qu'on peut aider.

Aidan était déjà profondément endormi, toujours sous les mêmes regards imperturbables:

- J'aimerais en savoir plus sur lui, qui est-il ? Il t'a suivi la haut, sans même savoir si il pouvait te faire confiance. Ce n'est pas étrange pour toi ?

- Amanda, il s'est révéillé en plein milieu de tout ça, mets toi à sa place. Il ne sait même pas ce qu'il est en train de se passer. Il ne m'a posé que très peu de questions pour me connaitre, mais il m'a supplié de l'aider. Il n'avait même pas de sac sur lui, pas la moindre affaire. On en saura davantages a son réveil.

La femme se blottit contre Blake. Elle pleura:

- Qu'est-ce qu'on va devenir ?

De longues heures plus tard, Aidan se réveilla, retirant les couvertures qui s'étaient posées sur lui. Dans la pièce voisine, un enfant dormait sur un vieux matelas, aux cotés de son frère qui s'amusait avec quelques petites voitures abimées. La pauvre femme était assise quelques mètres plus loin, légèrement en retrait par rapport a l'éclairage de la modeste source de lumière. Ennuyée, elle faisait passer un objet indistinguable entre ses doigts. Elle ne faisait rien, dans une attente mortifère. Elle semblait malheureuse et ravagée. Elle finit par remarquer son réveil:

- Bien dormi ? Demanda-t-elle avec un sourire à peine visible.

- Je ne vois pas Blake, où est il ?

- Il est monté chercher la nourriture restante en haut. Il n'avait pas encore tout descendu.

- Merci, pour les couvertures. Dit-il en se redressant plus confortablement.

- C'est impossible de dormir ici sans couvertures, il fait bien trop froid.

- Vous vous appelez comment ?