Au milieu de la nuit, quand la lune, éclatante de beauté, éclairait les villes et les forêts, les deux humains dormaient, harassés par leurs pérégrinations. Le train dans lequel ils avaient élu domicile baignait dans le silence contemplatif de la gare.
Le vacarme alarmant d'un champ de bataille s'ébruita au loin. Une déflagration, des coups de feu répétitifs, le bruit d'une poutre métallique se tordant les réveilla dans un sursaut. Ils s'empressèrent de mettre la main à leurs armes, intrigués par ce brouhaha si soudain. Aidan s'assura que son arme était encore chargée. Il attrapa sa lampe et régla la lumière, qui devint faible:
- Qu'est-ce que tu fais? Chuchota Lexi d'un air interloquée, et quelque peu inquiète.
- Je vais voir ce qui se passe.
- Non reste ici! Tu n'y verras rien!
- Non. T'entends tout ce bordel? Faut que j'y aille. Je vais marcher jusqu'à la sortie, et je vais essayer de comprendre.
Les recommandations de son amie ne l'avaient pas dissuadé de sortir. Il quitta le train, muni de sa lampe, de son arme et de son couteau. Au milieu d'une obscurité prononcée où tout était caché en son masque, il remonta le long du quai, jusqu'à l'immense hall où se rassemblaient la plupart des commerces. Chaque son qui émanait de cette rage lointaine semblait rebondir entre les murs de la gare. Quand la ville se révela à lui, il put éteindre la lumière et se laisser guider par les éclairs et les illuminations qui émanaient de l'extérieur. Une peur soudaine monta en lui. Il s'avança jusqu'aux portes d'entrées et s'accroupit derrière elles. De là, il observa la violence exploser non loin de là.
Une forte lumière orange se dégageait et s'élevait par-dessus les infrastructures. Elle bougeait, se nuançait, et en plein coeur de celle-ci, c'est une véritable scène de guerre qui était en train d'exploser.
Non loin de là, au milieu d'une ruelle, une femme courait sous la bruine. Sa respiration épuisée exhalait à un ryhme régulier. Derrière elle éclataient les couleurs brûlantes de la toute-puissance des flammes, et les détonations retentissenets des redoutables armes automatiques appelèrent une fois encore au massacre. Des traces de suie noircissaient la peau de son visage et ses vêtements en laine. Ses chaussures claquaient les fines flaques formées par la pluie. Elle termina sa course éssouflée, cognant une lourde benne à ordures. Ses genoux chutèrent fatalement au sol. Elle était terrassée et anéantie. Tout son corps faillible tremblait sous le froid, la peur et son instinct de survie. Elle tenait entre ses bras un jeune être fragile, emmitouflé dans plusieurs couches successives de lourds tissus. Il ne pleurait pas, ne bougeait pas. Ses mains noires, salies par la boue, découvrirent le corps frêle. Le sang avait imbibé la presque totalité de ses habits et coulait encore sur les doigts qui le portaient. Elle éclata en sanglots, seule et fragile.
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Misérable rédemption
Science FictionL'existence passagère de l'être humain se clôture. Les sociétés bâties prennent fin. Son évolution se conclue et ses traces disparaîtront. Les derniers hommes se meurent, subsistent, tentant désespérément de survivre dans la crasse, l'affliction, l...