Chapitre 1

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J'étais clairement en avance. Tout en finissant ma clope, je regardais le building sans grande conviction.C'était bien parce que je devais gagner de l'argent, sinon, jamais, au grand jamais, je ne serais allée de moi-même travailler dans untel environnement. Mais passons... L'entretien s'était bien passé, même si mon CV relevait au final de l'absurde. Bref, comme mes proches aimaient me le répéter : A 32 ans, il était temps que j'ai un « vrai » boulot !
Ma cigarette finie, je m'avançais non sans appréhension pour arriver dans le building. Je n'ai pas encore de carte pour entrer dans le bâtiment, je me présentais donc à l'accueil. Une charmante rousse me regarda sans dire un mot.

- Je suis la nouvelle assistante du cabinet Maurice et Meurice.

- Je vais vous faire une carte provisoire, dit-elle en fouillant dans son bureau. Il faudra revenir en fin de semaine pour l'échanger contre votre carte définitive. Remplissez ce document, lisez le attentivement et ramenez-le moi dans la journée.
Elle me tendit la carte, le document et m'indiqua rapidement comment entrer.

Je pris le même ascenseur que le jour de mon entretien. J'appuyais sur le bouton 20, étage où se situait le cabinet. J'étais étonnée qu'il n'y ait pas plus de monde que ça qui s'active pour aller travailler. Il est déjà 8h30 ou pas loin.

Une fois à l'étage, je retrouvais le fameux couloir dans lequel je m'étais perdue quelques jours auparavant. Quelle idée de ne pas indiquer les différents bureaux, surtout que le cabinet reçoit des clients toute la journée! Passons, je partis à droite et j'arriva devant la porte sablée et gravée: Cabinet d'avocats Maurice et Meurice. Je ne pus pas m'empêcher de sourire. Ce nom fait tellement Dupont et Dupond. Sans frapper, j'entrais et je tombais sur un jeune homme à l'accueil.

- Tu dois être Jeanne ?

- Oui, mais comment...

- Les patrons m'ont prévenu que tu avais les cheveux roses !

Sans répondre, je lui souris d'un airentendu.

- Viens par ici. Pose tes affaires ici, je vais les appeler, ajouta-t-il tout en prenant l'un des téléphones de l'accueil.


Pendant qu'il s'affairait à prévenir mes nouveaux patrons de ma présence, j'eus le temps de checker si rien ne clochait dans ma tenue. Il y avait peu de chances que j'ai de la salade coincée entre les dents à 8 heures du matin. En revanche, ça aurait fait désordre si ma jupe crayon était coincée dans ma culotte. Tout semblait okay à ce niveau.
J'observais aussi le jeune homme qui m'avait reçue. Il était brun. Il devait avoir à tout casser 25ans. Il avait une chemise blanche mais ce qui clochait c'était l'affreux chandail qu'il portait. Pas étonnant que la couleur de mes cheveux ne les ait pas refroidis !

A peine le téléphone reposé, Maitre Maurice ou Meurice, l'un des deux sortit de son bureau. On s'était rencontré vendredi passé pour l'entretien. En revanche, je ne savais plus qui était qui. Il était suivi par son partenaire, l'autre Maurice ou Meurice. Et d'un troisième. Tous en costards noirs, chemises blanches et l'affreuse cravate qui va avec. Je connaissais les deux premiers. Mais le troisième pas du tout. Ils m'avaient prévenue qu'ils avaient un troisième associé, qui ne pouvait pas être présent le jour de l'entretien. Ils m'avaient aussi dit que c'est avec lui que j'allais travailler le plus souvent et faire des déplacements. Je n'en savais pas beaucoup plus, mais je savais qu'on allait me briefer très vite.

Les trois hommes étaient maintenant en face de moi, ils me serraient la main et me proposaient de les suivre dans la salle de conférence. J'acquiesçais silencieusement et les suivis jusque dans une grande salle vitrée et lumineuse. Une grande table ronde était installée au centre. Ils prirent place et je me mis en face d'eux. Le jeune brun de l'accueil, dont je ne connaissais toujours pas le nom arriva avec un grand thermos de café.Le troisième associé prit la parole :

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant