CHAPITRE 21

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Après cette nuit particulière, j'avais expliqué à Xavier que j'avais un sommeil parfois un peu compliqué et agité, surtout quand il y avait beaucoup de changements dans ma vie. Il avait été touché par mon honnêteté et aussi un peu curieux. Il ne comprenait pas pourquoi j'avais des troubles du sommeil maintenant alors que j'avais voyagé beaucoup ces dernières années et qu'en général c'est en voyage que les gens ont du mal à dormir. Il avait fait preuve de beaucoup de compréhension quand je lui avais expliqué que je vivais plus facilement en Asie – même si c'était un mode de vie moins conventionnel – qu'ici en France. Sans avoir besoin de parler, il avait compris que le boulot et notre relation étaient de très gros changements dans ma vie, même si c'est ce que souhaitait le commun des mortels. C'était vraiment agréable de ne pas avoir besoin de verbaliser tout ce qui me passait par la tête pour que mon beau brun puisse me comprendre, au moins partiellement.

Dans la voiture, il m'avait demandé si je voulais qu'il me dépose à quelques rues du bureau ou si on pouvait entrer ensemble. Sans réfléchir, je lui avait répondu qu'on pouvait rentrer ensemble, si on se tenait comme des collègues qui venaient de se rencontrer dans la rue. Notre supercherie était passée inaperçue à l'accueil du rez-de-chaussée et nous étions les premiers à arriver au cabinet. Une fois la porte passée, il se tourna vers moi et m'embrassa avec passion. Son baiser une fois fini me laissa sans voix et avant de se retourner pour arriver dans son bureau, il ajouta dans mon oreille : « Ca faisait des semaines que j'avais envie de t'embrasser ici, au milieu du cabinet ». Je restais pantoise quelques instants au milieu du passage et de mon lieu de travail avant de reprendre mes esprits et me mettre à bosser.

A l'image de la veille, je n'avais pas eu le temps de m'ennuyer. Adam avait géré les cas urgents pendant notre absence, mais c'était une minorité du boulot. Avant la pause du midi, Adam m'interpela :

- Jeanne, j'ai un service à te demander.

- Je t'écoute.

- Demain soir c'est notre soirée mensuelle au boulot.

Face à mon air dubitatif, il m'expliqua plus précisément :

- Tous les mois on fait une soirée entre nous. Ils t'en ont pas parlé ? Bref, ce mois-ci, je dois m'y coller et c'est demain. Mais j'ai un soucis. Mon appartement est impraticable.

- Il a quoi ton appart ?

- J'ai eu un dégât des eaux cette nuit. Ma connasse de voisine a oublié de couper le robinet de la baignoire. Tout mon plafond est foutu. Je ne pense pas qu'elle l'ait fait exprès, mais elle n'a même pas fait l'effort de s'excuser. Elle ne voulait pas prendre ses responsabilités, ni me donner le numéro de son assurance. 

- Oh !

- Bref, je voulais savoir si on pouvait faire la soirée chez toi. Je m'occupe de toute la logistique, tout est prêt mais je n'ai plus d'endroit où accueillir tout le monde.

Il vit à mon air ennuyé que sa solution de repli n'était pas l'idée de l'année. Mais avant qu'il ne se lance dans des excuses, je pris la parole pour expliquer ma situation.

- Si j'avais eu un chez moi, ça aurait été avec plaisir ; Pour le moment, je vis chez ma meilleure amie et ma filleule qui n'a que quelques mois. Même si on fait une soirée Scrabble, je pense qu'elle ne sera pas d'accord pour qu'on squatte tous chez elle.

- Oh, je suis désolé. Je ne voulais pas te mettre dans une situation embarrassante.

- Il n'y a rien d'embarrassant. C'est juste que pour le moment, je n'ai pas vraiment de chez moi. Mais dès que j'en ai un, on fera la fiesta chez moi.

A ce moment là, Xavier arriva à l'accueil.

- Il y a un problème ? Demanda-t-il en voyant la tête de notre collègue.

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant