CHAPITRE 7

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Dimanche fin de matinée. Je fixais mon sac sans dire un mot. Mentalement j'étais en train de faire l'inventaire de ce que j'avais pris ; Ca faisait maintenant près d'un mois que j'étais rentrée et France et j'étais très heureuse de repartir aussi vite. Mon sac avait été rapide à faire. Question d'habitude ! J'avais juste ajouté quelques tenues plus habillées pour les réunions que nous avions sur place. Les petits shorts et débardeurs n'allaient pas faire très pro, surtout avec mes nombreux tatouages qu'il fallait cacher. Même si là-bas, le tatouage est commun, pour le boulot cela restait toujours délicat. 

Camille rentra dans ma chambre :

- Tu vas être en retard, tu es prête ?

- Oui, oui, tout va bien. Je dois juste prendre mes sacs. Le taxi ne va pas tarder.

- Tu fais attention à toi, hein !

- Oui maman ! Tu sais que j'ai vécu en Thaïlande plus longtemps qu'en France ces dix dernières années ?

- Oui mais...

- Et en plus, cette fois, je ne suis pas seule. Je suis avec mon patron.

- J'espère qu'il ne va pas te prendre trop la tête. Tu ne m'as jamais vraiment parlé de lui. Je ne sais pas si c'est bon signe.

Evidemment que je n'avais pas parlé de lui. Si elle savait...

- Il faut que j'y aille, sinon, oui, je vais être à la bourre !

Je pris rapidement mes deux sacs à dos et l'embrassa sur le front.

- Tu prends soin de ma filleule le temps que je suis partie, hein !

- Bien sûr que non, je vais laisser crever de faim ma gosse parce que je serai trop inquiète pour toi là-bas !

- Ahah ! T'es con ! Allez, je file !

J'étais pile poil synchro avec le taxi qui m'emmenait à l'aéroport. Notre avion décollait peu après 16h. J'avais hâte d'y être, comme une gosse qui part en vacances.

Une fois devant l'aéroport, je le vis. Il m'attendait, de dos. Il était en jean's, avec un sweat noir, une petite valise à côté de lui et un sac d'ordinateur posé sur cette dernière. Son jean's lui faisait un cul d'enfer. C'est la première fois que je le voyais sans ses affreux costumes. Il se retourna et me grilla en train de le mater. Quand il me vit, il se mit à sourire instantanément. Arrivée près de lui, il commença :

- Ca va, tu aimes ce que tu vois ?

- Oui assez. Ca change, c'est sympa. Je ne te demande pas si tu aimes toi aussi...

J'étais en tenue de combat, vieille habitude à force de prendre les avions et les transports en commun en Asie du sud est : gros survêtement gris Adidas et baskets.

- Euh, c'est quoi cette tenue ?

- C'est la tenue de la fille qui ne veut pas avoir froid dans l'avion et qui veut être à l'aise.

- Ah ouais, c'est certain que tu ne vas pas être gelée avec ça...

- C'est bon, j'ai failli arriver avec ma veste en pilou-pilou rose. Tu sais c'est pas choquant en Thaïlande.

- J'avais oublié que tu avais l'habitude...

- Oui. J'ai beaucoup de fringues qui viennent de là-bas. En fait, il n'y a que mes tenues pour le boulot qui sont françaises.

- Ah ouais, tu dois avoir une sacrée allure ! Ce n'est pas comme si les thaïs avaient vraiment la classe et qu'elles étaient glamour!

Il se moquait littéralement de moi. Je le tapais sur l'épaule et pour mettre un terme à ses moqueries, je lui rappelais qu'on avait un avion à prendre.

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant