CHAPITRE 12

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Nous n'avions que très peu dormi cette nuit là. Xavier avait absolument tenu à tester le matelas de mon lit, mais nous avions passé une bonne partie de la nuit à parler de tout et de rien lovés dans les bras de l'un et de l'autre. Il m'avait posé quelques questions sur mon passé en Asie, sur mon départ de France. J'étais restée assez évasive sur ce point, je n'avais pas envie d'y repenser. Je lui avais brièvement expliqué que c'était du à une déception amoureuse. J'avais aussi profité de ce moment de confidence pour en apprendre un peu plus sur son parcours. Il avait été marié et il était divorcé. Il m'avait aussi avoué, non sans rougir, que j'étais la première avec qui il avait envie de passer du temps depuis son divorce. Cette révélation m'avait fait plaisir. Je ne m'étais pas vraiment posé la question, cependant j'aimais moi aussi passer du temps avec lui. Je prenais beaucoup de plaisir à apprendre à le connaître.

- Tu penses à quoi ? M'interrompit-il alors que le tuctuc se faufilait dans la circulation de Chiang Mai

- A rien en particulier, je suis un peu crevée.

- Il faut dormir la nuit !

- Oui je sais, mais pour des raisons obscures, je n'y suis pas arrivée.

- Ah et en plus, je ne peux pas te garantir que tu puisses dormir plus cette nuit...

Je me tournai vers lui et vit qu'il arborait un grand sourire avec un regard lubrique.

- Pas de soucis, d'ici là, j'aurais repris des forces...

- Si tu veux, on peut faire la sieste cet après-midi.

- Je sais très bien que si on se pose dans un lit, tu ne vas pas me laisser dormir.

- Merde, mes plans sont déjoués !

- Oui j'ai vu clair dans ton jeu. Mais je n'ai pas dit non !

Le tuctuc se gara et nous coupa dans notre conversation et dans la planification de notre après-midi. Il ajouta juste :

- Dans tous les cas, sieste ou pas sieste, on doit être OP pour la fin d'après-midi.

- Oui ne t'inquiète pas, je n'ai pas oublié le rendez-vous client. D'ailleurs, tu penses qu'on en a pour longtemps ?

Il n'eut pas le temps de répondre, nous étions devant la réception de l'hôtel qu'il m'avait fait réservé quelques jours avant de partir. Le gars de l'accueil prit nos passeports et nous accompagna vers nos chambres respectives.

Je n'avais vraiment pas l'habitude de ce genre d'établissement. C'était un hôtel et même si la déco était agréable, c'était un endroit assez froid. Je trouvais ça triste et j'avais du mal à être contente d'avoir à y passer une bonne semaine. Comme je l'avais demandé, Xavier et moi avions des chambres communicantes. Sans avoir besoin de parler, nous rentrâmes chacun dans note chambre, comme des collègues classiques. Ma chambre était spacieuse, dans les tons beiges avec une déco raffinée à base de bois clair. Le lit trônait au centre de la chambre. Il avait l'air si confortable... Mais je ne pouvais pas tout de suite m'y affaler. J'étais vraiment trop crevée et si je dormais, je ne savais pas quand j'allais rouvrir les yeux. Je poursuivis le tour du propriétaire. J'allais devant la grande baie vitrée. J'avais vu sur la piscine. En réservant, j'avais vu qu'il y en avait une. Encore une chose dont je n'étais pas habituée. Mais contrairement à la froideur de l'établissement, la piscine ne me posait aucunement de problème. J'avais pris mon maillot de bain et je comptais bien en profiter.

Après quelques minutes à contempler l'extérieur, je poursuivis ma découverte avec la salle de bain. Elle était plus grande que les chambres que j'avais l'habitude d'aller quand j'étais en ici. Il y avait une grande baignoire dans laquelle on pouvait facilement tenir à deux sans se prendre le robinet dans le dos. Il y avait une jolie douche italienne carrelée avec de la mosaïque. Le sol était en marbre blanc. C'était vraiment classe. Même le drap de bain invitait à la détente.

J'entrepris de me déshabiller et de tester sans plus attendre la douche. Avec un peu de chance, ça allait réveiller le peu d'énergie qui était en moi. Le jet de la douche était tonifiant. L'eau était à peine tiède, je savais que si je mettais de l'eau chaude, je n'allais jamais me réveiller. Les minutes passées et je restais debout sous le jet à juste profiter de ce moment. L'eau détendait mes muscles petit à petit.

J'ouvris les yeux quand j'entendis la porte coulissante s'ouvrir doucement. Je n'eus pas le temps de réagir. J'avais un instinct de survie quasiment inexistant du à la fatigue. Heureusement que ce n'était pas un serial killer. Je n'aurais pas donné cher de ma peau. C'était juste Xavier nu. Ses vêtements avaient rejoint les miens sur le sol en marbre et il était venu me rejoindre sous le jet d'eau tiède.

Ca ne te dérange pas que je me joigne à toi ? Me susurra-t-il sans quitter mon regard.

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant