CHAPITRE 19

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La journée de retour était passée à une vitesse folle. J'aimais avoir du travail comme ce jour-là. C'était tout de même plus intéressant que l'archivage des dossiers dont je m'occupais habituellement. J'avais une dizaine de jours à rattraper et ça me prenait tout mon temps. Ca m'obligeait aussi à passer beaucoup de temps dans le bureau de Xavier, pour notre plus grand plaisir. De temps en temps, on laissait la porte ouverte pour ne pas éveiller les soupçons. A plusieurs reprises, j'avais du reprendre Xavier quant à son comportement, pas très discret. Je ne savais pas pourquoi il avait tant de mal à appliquer le « plan » sur lequel nous étions pourtant d'accord. Je profitais de notre retour en voiture pour lui en toucher un mot.

- Au fait, t'es pas très discret au boulot !

- Ouais je sais... dit-il avec une mine renfrognée.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu fais la tronche ?

- Ca me saoule. Je ne pensais pas que ce serait si difficile de bosser avec toi, comme si de rien était.

Je restais silencieuse mais ma bouche reflétait mon étonnement avec un « o » parfait. Il continua :

- Je ne pensais pas avoir autant de mal à me comporter normalement avec toi dans le cadre du boulot. Je suis frustré. A un moment je pensais même installé un second espace de travail dans mon bureau pour qu'on puisse être l'un à côté de l'autre. Et surtout pour avoir la paix !

- C'est peut-être la fatigue qui fait que tu as du mal à "gérer" la situation.

- Ouais peut-être. On verra demain si c'est la même chose ou pas. Changeons de sujet ! Comment c'est passé ta journée ?

- Bien, peut-être plus facile que la tienne. J'aime bien avoir autant de travail.

- C'est bien, parce qu'on va partir régulièrement en Thaïlande donc cette charge de travail, tu vas l'avoir souvent.

- Nickel ! Faut dire qu'au début, juste avec l'archivage, je me faisais royalement chier !

- Ahah ! Je te l'accorde, ce n'est pas une tâche des plus excitantes.

- Mais carrément !

- Et sinon, ta journée ?

- Comme je viens de te le dire, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour moi. J'étais aussi contente de retrouver Adam. D'ailleurs, il a remarqué ma tenue.

- Pardon ?

- Ouais, il m'a dit que ça m'allait très bien, que ça changeait des tailleurs un peu austères que je portais habituellement. Il a ajouté que je pouvais venir habillée plus souvent comme ça, que c'était sympa.

- Heureusement qu'il est gay, j'aurais pu être jaloux.

- Toi et ta jalousie...

- Ouais, ouais, je sais. Concentrons-nous un peu plus sur le fait que mes fringues t'aillent comme un gant.

- C'est vrai. Elles me vont bien. C'est bon à savoir pour la prochaine fois.

- La prochaine fois ?

- Oui, celle où je dormirais chez toi sans avoir prévu de fringues de rechange.

- Uhmmmm, c'est un programme qui me plait beaucoup tout ça ; J'ai hâte que ça arrive !

- Moi aussi. Je vais en parler avec Camille ce soir quand elle rentrera. Elle ne s'inquiètera moins si je découche.

- Ton amie a l'air très soucieuse vis à vis de toi ?!

- Ouais, c'est clair. Mais elle a raison. Elle m'a récupérée dans un sale état avant que je parte pour l'Asie. Même si ça fait près de dix ans, elle a toujours cet instinct de grande sœur qui ressort.

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant