CHAPITRE 41

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Je la vis sortir de l'immeuble et c'était comme si mon cœur se remettait à battre. Depuis cet après-midi au cabinet, je n'avais plus de ses nouvelles. J'étais inquiet et je ne savais pas ce qu'elle pensait. Après son départ, Julia m'avait confirmé que c'était bien son ex. Il m'avait fallu juste un moment pour remettre toutes les pièces du puzzle en ordre. Julia était celle qui avait brisé le cœur de celle que j'aimais. C'était à cause de ma meilleure amie que Jeanne avait fuit la France. Mes collègues avaient été compréhensifs. Il n'y avait que Jean qui n'était pas au courant pour Jeanne et moi, Adam était parti avec Jeanne donc elle avait du lui expliquer au moins dans les grandes lignes que nous formions un couple. Jean quant à lui avait été compréhensif, enfin presque. Serge avait confirmé le caractère sérieux de ma relation avec Jeanne. Notre collègue avait fini par comprendre que ce n'était pas un coup d'un soir et que la crise de Jeanne n'avait pas été prévisible. Nous avions fermé le cabinet plus tôt que prévu et Julia m'avait invité à boire un verre pour tirer au clair la situation. Tout le temps que j'avais été avec Julia mon esprit était tourné vers Jeanne. Il était impensable que je la perde à cause de Julia, mais je ne me voyais pas non plus renoncer à une de mes plus proches amies.

Jeanne s'approcha de moi et je vins à sa rencontre. Je l'embrassai sans trop savoir comment elle allait réagir. Elle se laissa faire pourtant je ressentis une certaine retenue. Après ce baiser, j'allais prendre la parole mais elle me coupa avant que je puisse formuler mes idées :

- Si ça ne te dérange pas, j'aimerai qu'on attende d'être à la maison pour revenir sur ce qui c'est passé cet après-midi.

Je fis oui de la tête tout en entrant dans la voiture. Le trajet se fit donc en silence et j'étais heureux qu'elle utilise encore et malgré tout l'expression : « A la maison ». Ca me laissait un peu d'espoir quant à la suite des événements. Elle regardait par la vitre de la voiture le paysage urbain qui défilait. J'aurais aimé savoir ce qu'elle pensait, mais il me fallait être patient.

Nous arrivâmes à la maison et elle fit comme d'habitude. Elle retira sa veste, ses chaussures et se dirigea vers la cuisine. Mon salon était confortable mais nous y passions au final peu de temps.

- Tu veux un verre ? Lui demandai-je en me dirigeant vers le frigo.

- Tu as de la tequila ?

- Euh non... Il faut que je pense à en acheter. Tu veux du vin ?

- Oui, je ne sais pas si le mélange avec la tequila sera bon, mais on verra bien.

Je sortis deux verres à pied du placard et servis un Petit Chablis qui n'était pas encore entamé. Elle me remercia puis alla vers la courette pour fumer une cigarette. Je la suivis.

- Je peux t'en prendre une ?

- Méfies-toi, tu vas redevenir fumeur à ce train là, lança-t-elle avec une pointe d'humour.

- Je ne pense pas. Mais j'aime le goût de temps en temps.

Elle hocha la tête. Ni elle, ni moi ne savions par où commencer. Je pris une grande bouffée de nicotine et je me lança :

- Jeanne, je suis désolé. Je n'avais jamais pensé que Julia pouvait être celle qui t'a brisé le cœur.

Elle me regarda avec des yeux ronds, un peu étonnée, puis elle me répondit :

- Tu ne pouvais pas le savoir. Je n'avais pas fait le lien non plus. Tu n'as pas à être désolé. Je suis en colère ou plus déçue, parce que tu l'as choisie elle, quand on était au cabinet. Ca m'a fait mal et à ce moment là, je pensais que c'était une simple cliente.

- Ce n'est pas une cliente.

- Je sais, Adam m'a expliqué que vous étiez amis depuis plusieurs années.

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant