CHAPITRE 28

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Le reste du weekend s'était déroulé sans encombre. Jeanne était restée chez moi jusqu'au dimanche soir puis elle était rentrée chez Camille parce que son amie lui manquait. Ca faisait longtemps que je n'avais pas passé d'aussi bons moments avec quelqu'un. Je me sentais bien avec elle. Je pouvais être naturel. Je ne ressentais pas le besoin de mettre des barrières avec elle. Je crois que c'était la première fois que je pouvais rester moi-même avec une fille. J'aimais définitivement la simplicité de nos relations.

Comme d'habitude, j'arrivai au cabinet le premier. Le calme des bureaux me permettait de me concentrer et de me préparer à être efficace pour ma journée de travail. Je me fis couler un café, en attendant avec impatience l'arrivée de mon assistante. On s'était échangé des messages la veille avant de dormir, mais je préférais nettement l'avoir à mes côtés dans mon lit. Je savais que c'était trop tôt pour lui proposer de venir vivre avec moi. Ca ne faisait que quelques semaines qu'on se fréquentait. Cependant, quand elle était loin de moi, elle hantait toutes mes pensées ou presque. Je fixais la porte du cabinet en espérant la voir entrer mais ce fut mes collaborateurs qui la franchirent. Il me fallu beaucoup de contrôle pour dissimuler la déception que je ressentais. Mon téléphone posé sur le bureau vibra.

[ Jeanne @ Xavier – 8h22

Hello, suis malade. J'ai passé une nuit abominable. Je ne peux pas venir travailler. Je suis désolée. Tu me manques. Bisous ]

Son message me fendit le cœur. Si elle avait passé la nuit avec moi, j'aurais pu prendre soin d'elle. Je lui répondis sans attendre.

[ Xavier @ Jeanne – 8h23

Hello à toi aussi. Pas de soucis, je préviens tout le monde. Si ça ne va pas mieux, vas voir le médecin cet après-midi et tiens moi au courant. La journée va être longue sans toi. Tu me manques. Bisous ]

Après avoir envoyé mon message, j'allais voir Adam pour lui expliquer la situation.

- C'est bizarre qu'elle te prévienne toi, elle aurait du appeler le cabinet.

Notre réceptionniste n'avait pas tord, j'aurais du y penser. Il fallait que je trouve une excuse rapidement.

- Jeanne a du penser que tu n'étais pas encore arrivé au boulot et que le téléphone allait sonner dans le vide. Ca doit être pour cela qu'elle m'a envoyé un message.

- Uhm ouais. J'espère qu'elle va vite se rétablir et que ce n'est pas très grave.

- Oui, moi aussi. Je pensais lui faire préparer aujourd'hui notre prochain déplacement.

Je ne pouvais pas décemment dire à Adam tout ce que l'absence de Jeanne m'inspirait. Je retournais dans mon bureau, tâchant tant bien que mal de me concentrer sur le travail et non sur la non présence de Jeanne.

La journée avait été longue, très longue ; Puisqu'elle n'était pas là, je n'étais pas allé à la brasserie, comme nous le faisions tous les lundis. Je m'étais contenté d'un sandwich dans mon bureau, tout en avançant sur mes dossiers. On avait échangé quelques messages en début d'après-midi. Elle m'avait dit se reposer et je n'avais pas insister pour en savoir plus. En fin de journée, je rangeais mes dossiers tout en faisant un bilan mental de ma journée. Résultat des courses : j'étais à jour dans mon boulot et j'avais pensé à mon assistante une très large partie de la journée.

En sortant du bureau, face à ma voiture, elle continuait de hanter mes pensées. C'était bien la première fois qu'une fille me faisait cet effet. Avec mon ex, c'était tellement différent. Cette dernière me l'avait reproché tellement de fois, je l'entendais encore me rappeler le peu de considération que j'avais pour elle. Avec Jeanne c'était autre chose. Elle était ancrée dans mon esprit. A l'arrêt à un feu rouge, je pris la décision de passer la voir. Si elle n'allait pas bien, je ne resterai que quelques minutes. Mais au moins j'aurais ma dose d'elle.

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant