CHAPITRE 3

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La semaine s'était déroulée sans encombre. Chaque jour, je faisais du tri, du rangement et je numérisais les anciens dossiers pour les archiver. Rien de bien passionnant. Cependant l'ambiance dans les locaux était vraiment sympa. C'est ce qui me faisait tenir et ce qui me permettait de ne pas devenir folle d'ennui.
Tous les soirs, Camille chez qui je vivais me questionnait sur le travail. Elle était un peu inquiète parce que ce job était aux antipodes de ma vie en Asie. Elle le savait et elle avait un peu peur que je perde la tête en essayant de rentrer dans le moule. Je lui avais caché une bonne partie de l'épisode de la brasserie. Je ne lui avais pas dit non plus que mon boss était assez canon. Si je lui avais dit, elle ne m'aurait plus lâchée avec ça.

Alors que je déposais mes affaires à mon bureau, j'entendis Xavier m'appeler. Sans attendre, j'allais le voir, munie de mon carnet de note et d'un crayon. Il était en train de boire un café assis dans le canapé en cuir brut qui se trouvait au fond de son bureau.

- Hey salut Jeanne !

- Bonjour, tu vas bien ?

- Oui, oui ! Ne reste pas plantée debout au milieu du bureau. Viens par ici. Tu veux un café.

- Euh oui...

Il se leva sans attendre pour me servir un café.

- Tu sais que c'est le travail de l'assistante de servir le café à son patron ?

J'étais en train de me décomposer. C'est vrai que normalement, il est possible que ce soit dans les missions d'une assistante, mais on ne m'en avait jamais parlé. Face à mon silence, il se retourna avec les deux tasses pleines. Et il arborait un sourire moqueur.

- Non mais je te charrie ! Je sais quand même me faire un café tout seul. En revanche, j'ai des choses à te faire faire cette semaine.

- Je t'écoute...

- La plus importante, c'est qu'on part la semaine prochaine en Thaïlande, à Chiang Mai. On part lundi pour au moins dix jours. Je te confirmerai la durée dans la journée. Je vais aussi te donner le nom de l'hôtel où j'ai l'habitude de séjourner là-bas pour te faciliter la tâche. Tout au long de la semaine, je vais organiser mes rendez-vous. Tu verras, en général, je n'en mets qu'un par jour, ce qui nous laissera le temps de nous reposer du voyage.

Sans lever la tête de mon carnet, j'acquiesçais silencieusement. Il poursuivit :

- D'ici ce soir, tu auras tous les éléments pour préparer le déplacement. Rappelle-moi de te donner mon passeport aussi. Avant de valider quoi que ce soit, je te demande de me montrer ce que tu as fait. Depuis l'autre débile, je préfère m'assurer que tout est bon avant de monter dans l'avion, tu comprends ?

- Pas de soucis.

- Deuxième point : Peux-tu envoyer des fleurs à ces deux adresses, s'il te plait ? Il me tendit un bout de papier où étaient griffonnées les deux adresses.

- Tu pourrais faire preuve d'un peu d'originalité avec tes conquêtes et leur offrir des chocolats.

C'était sorti tout seul. J'avais une voix neutre mais je trouve que c'était tellement cliché d'offrir des fleurs de cette manière ! Sans se décontenancer, il répondit :

- Les chocolats, c'est pour une occasion spéciale. Elles ne le sont pas.

Il était un peu piqué et ça se sentait dans sa voix. Sans le regarder, je continuais de prendre des notes et j'ajoutais un simple :

- Ok ça marche.

- Enfin, dernier point : On mange ensemble ce midi ?

Là, j'arrêtais de fixer mon calepin et je relevais mon regard qui s'ancra directement dans le sien. Il continua :

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant