CHAPITRE 25

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[Camille @ Jeanne - 8h20

J'ai passé la meilleure nuit de ma vie. Putain, ça faisait longtemps. En revanche  Serge a compris que tu étais avec Xavier. Avant de péter les plombs, il m'a promis qu'il ne dirait rien et vous laisserait tranquilles. Tu sais que je suis une très mauvaise menteuse et ça nous arrangeait plutôt pas mal que tu ne rentres pas à l'appartement. Je t'aime.]

- Uhmmm, grogna Xavier dans le lit. Qui ose nous empêcher de dormir le weekend ?

- C'est Camille. Serge est au courant pour nous.

Il sortit la tête de la couette et me regarda pour être certain d'avoir bien entendu. Pour lui montrer que je n'affabulais pas, je lui tendis mon téléphone avec le message. Avant de le prendre, il se tourna brièvement pour attraper sa paire de lunettes qui était sur la table de chevet. Ce qu'il était sexy à moitié réveillé, nu avec ses lunettes Il grogna une nouvelle fois à la lecture du message.

- Je me serai bien passé de savoir que Serge était un bon coup.

- C'est tout ce que le message t'inspire ? Lui répondis-je incrédule.

- Bah Serge est au courant.

Il se redressa dans le lit, résigné. Il savait que la poursuite de sa nuit n'allait pas se faire dans l'immédiat. Il continua :

- Ils m'ont averti qu'il ne fallait pas que je fasse le con avec toi, que je ne devais pas te faire souffrir, te prendre pour une conne et pour un coup d'un soir. Ils ne voulaient pas que tu démissionnes par ma faute et parce que je me conduisait comme un salop.

Il marqua une pause comme pour réfléchir à la suite de sa phrase. J'attendais de voir où il voulait en venir.

- J'ai essayé de te résister. Mais rapidement, j'ai su que j'étais foutu. Tu n'es pas une fille comme toutes les autres. Tu es jolie, tu es pleine de vie. Tu es intéressante. Tu comprends que j'ai à partir plusieurs jours à l'étranger et tu m'y accompagnes. En Thaïlande, j'ai eu l'impression de découvrir la vraie Jeanne. Une jeune femme pleine de ressources, à l'aise dans de nombreuses situations, très proche des gens qu'elle aime. Tu es sincère. Tu ne fais pas les choses à moitié. Tu n'as pas froid aux yeux non plus. J'aime beaucoup de choses chez toi. J'aime quand tu me remets à ma place. J'aime quand tu me sautes dessus. J'aime te voir frissonner quand je m'approche de toi. Tu es la seule à être venue chez moi. Tu es la seule à qui je pense sans arrêt quand tu n'es pas avec moi.

Il m'avait dit tout ça sans faire de pauses, comme si ça faisait longtemps qu'il attendait l'occasion de tout m'avouer. Il était en train de chercher la suite de sa phrase, alors que de mon côté, j'étais en train d'essayer de tout bien comprendre. Il était assis dans le lit, moi contre lui et il me caressait le bras doucement, ce qui me fit frissonner.

- Je ne veux pas te faire peur, Jeanne, avec tout ça. Même moi, je ne comprends pas tout ce que je ressens pour toi. J'ai l'impression qu'entre nous, cela va vite et pourtant je ne veux pas freiner la cadence. Je crois justement n'avoir jamais ressenti ça auparavant pour quelqu'un d'autre. Je ne sais pas pourquoi tu es effrayée autant par ce que pourrait être notre relation. Mais je te promets que tu n'es pas comme tous les autres. J'essaye de ne pas aller trop vite pour que tu ne prennes pas peur. Mais je suis heureux avec toi depuis qu'on se fréquente. Et je t'assure que ça n'est pas dans mes habitudes.

Quand il eut terminé, je me tournai vers lui et je l'embrassai avec douceur. Puis tout en le regardant dans les yeux, je senti un besoin incommensurable de m'ouvrir à lui, comme il venait de le faire.

- Wouah Xavier, tout ce que tu viens de me dire... Wouah ! Sans t'avoir expliqué les détails, je ne t'ai jamais caché avoir énormément souffert il y a quelques années. Depuis, c'est comme si mon cœur avait construit une muraille pour ne plus jamais avoir à souffrir de la sorte. Mais avec toi, c'est différent. Cette muraille se fissure. Parfois ça me fait peur. Parfois, c'est le contraire, je me sens heureuse d'être encore capable de ressentir des choses. Tu es merveilleux. J'aime passé du temps avec toi. J'aime quand mon corps réagit à ta simple présence. J'aime ta douceur empreinte d'impulsivité. J'aime quand tu me pousses dans mes retranchements, quand tu me demandes de me surpasser. A tes côtés, je me sens vivante comme rarement je ne l'ai été. Je ne sais pas trop où notre relation va nous mener. Avec toi, je n'ai pas envie de me retrancher dans mes peurs. Je lutte contre mes mauvaises habitudes pour te laisser une place. Evidemment, je suis terrorisée par l'idée que tu puisses un jour me faire du mal et me quitter. Mais parce que tu es toi, j'ai envie d'essayer. Vraiment essayer.

Il me laissa reprendre mon souffle quelques instants. Dans son regard, je voyais qu'il comprenait bien combien il avait été difficile pour moi de m'ouvrir de cette manière. Il se pencha vers mon cou et m'embrassa doucement pour remonter vers ma bouche sur laquelle il posa un baiser chaste. Il continua à m'embrasser vers l'oreille.

- Je suis en train de tomber amoureux de toi Jeanne.

Sa phrase était presque inaudible, prononcée dans un souffle. Puis il s'empara de mes lèvres pour m'offrir un baiser qui me coupa le souffle.

[Jeanne @ Camille - 11h46

Merci de nous avoir prévenus et heureuse que tu aies passé une bonne nuit. Ca te permettra peut-être d'être de meilleure humeur les prochains jours... Je vais avoir plein de choses à te raconter quand je rentrerai. Ton message a été le prétexte pour une très jolie déclaration ^^ Bisous à Poussin. Je t'aime ] 

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant