CHAPITRE 8

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A l'atterrissage de l'avion, Xavier avait repris ma main et avait fait tourner ses doigts dessus. Même si ce contact était chargé d'électricité, j'avais mis ça sur le compte du stress, comme pour le décollage. Le vol s'était très bien déroulé, même si je sortais de l'aéroport en ayant accumulé une certaine frustration. Je repris mon rôle d'assistante après avoir passé les portes de l'aéroport et j'allais à la rencontre d'un taxi pour qu'il nous conduise à la guesthouse de Luc. Xavier était resté en retrait, je pouvais donc négocier comme bon me semblait la course en taxi et surtout, je pouvais le faire en thaï. Je n'avais pas écrit sur mon CV que je parlais cette langue. Il ne pouvait pas le savoir et dans un sens, j'étais contente qu'il ne s'en rende pas compte tout de suite. Je savais que j'allais l'étonner, je ne voulais juste pas qu'il l'apprenne comme ça.

Dans le taxi, j'avais retiré mon sweat et mes baskets, il faisait bien plus chaud qu'en France. Il avait lui aussi retiré son sweat-shirt. J'avais bavé rapidement sur son torse musclé quand son t-shirt s'était levé en même temps que son sweat, mais rapidement j'avais repris de la contenance.

Le taxi nous déposa devant une ruelle. Je le payais rapidement alors que Xavier sortait nos bagages du coffre.

- Viens, c'est par là, lui dis-je en mettant mon gros sac à dos sur mon épaule et me tournant vers la ruelle.

Il me suivit sans dire un mot et nous rejoignîmes rapidement la guesthouse. Il resta à regarder la façade en silence quelques instants. J'aimais beaucoup cet endroit. Il respirait le calme et la tranquillité alors que nous étions au cœur de la capitale thaïlandaise. La façade était crème, avec les boiseries vertes Céladon, ce qui donnait un certain charme à la bâtisse. Devant la porte, il y avait deux petites tables rondes en fer forgé avec un certain nombre de plantes en pot. Sans attendre plus longtemps, je rentrais dans la guesthouse en lâchant sans ménagement mes sacs, comme un enfant qui rentre de l'école. Xavier me suivait discrètement, en retrait.

Quand Luc qui était derrière la réception me vit, il arrêta immédiatement ce qu'il était en train de faire. Il fit le tour du comptoir et on s'élança rapidement dans les bras de l'un de l'autre.

- Oh Jeanne, tu m'as manqué !

- Toi aussi, répondis-je sans le quitter. Tes câlins aussi !

Il me fit un gros bisous qui claque sur le front quand nous entendîmes tous les deux un raclement de gorge derrière moi. Je lâchais mon ami de longue date d'un bras et je me tournais vers Xavier. Il avait un regard noir que je ne lui connaissais pas. Je préférais l'occultait pour le moment. Il n'avait pas à gâcher mes retrouvailles avec Luc.

- Luc, je te présente Xavier, mon patron.

- Enchanté ! Vous avez beaucoup de chance d'avoir Jeanne à vos côtés pour travailler.

- Oui, je sais.

Je ne savais vraiment pas ce qu'il lui prenait d'être aussi froid avec Luc. Je le regardais d'un regard noir pour lui remettre les idées en place. Luc, sans se biler outre mesure coupa notre échange glacial.

- Jeanne, je te laisse monter. Les chambres sont prêtes, tu sais où ça se trouve. Voilà les clefs. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où tout se trouve. Comme d'hab', tu fais comme chez toi. Je te laisse descendre remplir le registre quand tu es installée. Je dois aller faire les courses. J'ai briefé le volontaire. Il sait que tu es ici chez toi.

- Merci beaucoup Luc ! On se recapte dans la journée ?

- Oui, oui. Normalement je n'en ai pas pour longtemps.

Sur ces derniers mots, j'avais déjà repris mes sacs et commencé l'ascension des marches qui menaient vers nos chambres. Xavier me suivait sans dire un mot et sans avoir quitté son air désagréable. Arrivés au troisième et dernier étage, nous nous trouvions devant trois portes de chambres. Je déposais mes sacs contre la porte de ma chambre et me tournais pour faire face à mon boss.

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant