35: Spécial Harry

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- PDV Harry Stevenson -

J'avais froid, terriblement froid et mal aussi. Mes blessures ne guérissaient pas et la mission que je devais accomplir empirait les choses. Je n'arrivais pas à dormir, non plus. Trop de pensées se bousculaient dans ma tête.

Trouver les clans blancs. C'était facile à dire pour lui. Ce n'était pas à lui de le faire!
On dit qu'on ne peut pas les trouver mais que ce sont eux qui nous trouvent. Et ce n'est jamais de bon augure vu les légendes qu'on raconte à leur sujet.

" On les raconte aux louveteaux qui ne sont pas sages." disait ma mère quand elle me les racontait. Et je lui demandais systématiquement si je n'avais pas été sage et elle me regardait de ce regard que seule une mère possède avant de me répondre tendrement. " Non mon chéri, tu as juste besoin de le savoir. C'est tout."

Après cela, je m'endormais et il m'arrivait encore d'y repenser lorsque je n'arrivais pas à dormir. Cela m'aidait car le souvenir de ma mère me calmait généralement mais là, rien n'y faisait.

J'étais perdu aussi. Mais apparemment, il fallait être perdu pour qu'ils nous trouvent. Je savais néanmoins que j'étais quelque part dans le sud-est. Mais ici, tout était d'un blanc immaculé. Tellement blanc...

Le ciel était couvert, les nuages étaient gris et épais et donnaient l'illusion qu'il faisait nuit. Mais nuit ou pas, j'étais crevé.

On disait que les clans blancs vivaient là où la neige était éternelle, là où le froid vous faisait baisser vos gardes pour qu'ils puissent vous tuer par surprise. Car les loups des clans blancs attaquent toujours par derrière et au moment où l'on s'y attend le moins. Ils sont le fléau des montagnes. Le pire cauchemar de tous les loups-garous. On raconte que c'est une meute de loups-garous perdus dans leur loup, ne vivant que pour le plaisir de tuer et de s'abreuver du sang de leurs victimes.

Rien qu'à y penser, j'en frissonnais. Il n'y avait pas que pour ça, le vent était aussi l'une des causes et je ne pouvais pas me réchauffer. En fait, ce n'est pas que je ne pouvais pas mais je ne savais pas. J'avais remarqué depuis le début de mon périple que mon loup semblait être... inexistant. Oui, c'était le mot. Il était complètement inexistant. Aucun signe de sa présence. Je ne le sentais plus du tout et mes sens plus développés que ceux des humains avaient l'air de s'être miraculeusement envolés.

Je n'avais d'abord pas remarqué jusqu'à ce que j'eus faim et que j'entrepris de chasser. Qu'elle était ma surprise quand je me suis rendu compte qu'aucune odeur ne me parvenait quand j'humais l'air.

Je m'étais donc mis à tester tous mes sens et aucun n'avait semblé vouloir se manifester. Alors, j'avais essayé de sentir mon loup, ne serait-ce qu'un tout petit effleurement mais rien ne s'était produit.

J'avais alors paniqué et il y avait de quoi. Je n'avais jamais entendu parler de loups-garous qui perdaient leur loup.
Peut-être que c'était juste passagé ou bien que mon loup avait été tellement blessé qu'il s'était retiré pour panser ses plaies. Quoi qu'il en soit, je n'avais plus aucun contact avec lui. Et j'avais l'étrange impression que je ne passerais pas la nuit (ou jour, j'en savais toujours rien) sans lui.

Soudain, mes paupières se fermèrent d'elles-mêmes et je n'avais plus envie de lutter. Je ne voulais plus lutter contre tout ça, j'étais épuisé et en avais marre de vivre. Alors je me laissais aller. Il n'y avait de toute façon plus rien pour me retenir.

Ma respiration se fit plus lente et moins régulière, je m'efforçais de ne penser à rien d'autres que des choses sans intérêt comme les flocons froids que je sentais se déposer sur ma joue.

Et je me sentis soulagé, un poids lourd venait de s'enlever de mes épaules et bon sang! Je me sentais si libre à présent.

Je flottais.

L'air froid ne me semblait plus aussi froid, il avait changé. J'avais l'impression qu'il était plutôt la source de ma liberté.

Puis, il fit noir.

- PDV Galléa l'Esprit Loup  -

- Quoi?! m'exclamai-je furieuse.

- Je vous l'assure! Djegan La Griffe l'a vu de ses propres yeux! tenta de m'expliquer le Conteur.

- J'en ai que faire de ce Djegan La Griffe! Il peut très bien me mentir pour m'attirer dans ses filets!

Je détestais Djegan, surtout depuis que Père lui avait promis de m'offrir pour compagne.

- Mais il était avec Pierce Le Gris!

Je pris le temps de réfléchir. Il était vrai que Pierce Le Gris était quelqu'un de confiance et qu'il ne s'amuserait pas à me mentir.

- Bien. En as-tu une description?

J'étais encore assez sceptique. Ça ne pouvait pas être vrai.

- Il porte les mêmes habits que les Envahisseurs. C'est tout ce que j'ai pu comprendre de la bouche de Bill Le Balafré. Il fit une grimace rien qu'en y pensant. Il était vrai qu'il était difficile de comprendre Bill. Comme l'indiquait son nom, il avait une balafre qui s'étendait de son menton jusqu'à sa pommette ce qui déformait sa bouche.

- Préviens les lieutenants et tiens le Grand Chef au courant, je ne vais pas tarder à arriver. déclarai-je.

- Vous savez que votre père ne sera pas d'accord. me répondit le Conteur.

- Je suis Galléa l'Esprit Loup! Je n'ai pas besoin de l'avis de mon père! Il me semble être la mieux placée pour analyser la situation!

- Bien évidemment. J'y vais de ce pas.

Il se tourna et s'en alla de ma grotte. Cela m'inquièta. Toute cette situation était anormale et la dernière fois que ça s'était passé... Je préférais ne pas y penser.

Je pris mes armes, me couvris de mon manteau en peau de loup et mis mes bottes faites en cuir. Quand la chasse était bonne, j'avais parfois l'occasion de me confectionner des bottes.

Je sortis de ma grotte en empruntant le chemin sinueux qui menait jusqu'au dehors. Là m'attendait quelques loups géants et mon fidel Nostrum. C'était un cheval musclé et robuste, sa robe noire était parfaite pour les chasses de nuit et sa taille imposante me faisait me sentir à la même taille que ces loups qui m'accompagnaient partout où j'allais.
Des traces rouges de peintures étaient dessinées sur la robe de Nostrum et j'étais fière de voir que les quelques plumes que j'avais fixées dans les petites tresses que je m'étais amusé à faire avaient tenu.

Je montais sur Nostrum et partis au galop sentant ses muscles se tendre sous moi étant donné que rien ne nous séparait. Les loups me suivirent à la même allure.

Nous arrivâmes rapidement devant un corps inerte. Je le pensais sans vie jusqu'à ce qu'une petite brume sorte de sa bouche ouverte. Il respirait.

- C'est bien un envahisseur. Ramenez-le dans ma grotte, je l'interrogerai à son réveil puis nous le tuerons. ordonnai-je à mes loups.

Je restais un petit moment à le regarder avec haine. C'était à cause de lui qu'elles etaient toutes mortes et il allait le payer.

Coucou tout le monde!

Ce chapitre est assez spécial car il annonce quelque chose mais sauriez-vous le découvrir?

Petit indice:

Peut-être que cela va vous ravir par sa nouveauté et puisque vous en êtes tous des mordus, j'espère ne pas vous décevoir.

PS: Ça commence par un H

PPS: ce n'est pas la fin du tome 2

TrahieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant