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- PDV Peter -

Nous étions trois contre une armée de loups-garous contrôlés par un Alpha psychopathe. Nous allions les battre les doigts dans le nez, c'était sûr et certain.

Façon de parler. Nous n'avions aucune chance.

J'avais quand même eu la bonne idée de laisser un petit message à Mélis sur la table pour la prévenir de ce qu'on allait faire et de nous envoyer des renforts si possible.

C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans la forêt sans aucun plan mis à part: on fonce dans le tas et nous verrons bien où ça nous mène. Pas la meilleure des choses à mon avis mais pas le choix, le temps ne jouait pas en notre faveur. De plus, nous ne savions même pas où ils étaient localisés mais Sam semblait le savoir. Probablement un truc d'âme-soeur.

Ce n'est qu'après que nous nous sommes enfoncés dans la forêt à un certain niveau que Sam et moi tombions sur une vingtaine de gars les griffes et crocs dehors. Et Karl n'était pas encore arrivé. Comment il allait nous retrouver d'ailleurs? Ça, c'était une autre question. La priorité à présent c'était de s'occuper de ces gars.

Je me tournais alors vers Sam pour établir un plan parce qu'il était clair qu'à nous deux nous n'y arriverons pas. Même si Sam était l'Alpha Dormant, il n'était pas encore réveillé. Et c'est fou comme on peut se sentir seul même accompagné par quelqu'un d'autre. Sam semblait actuellement ailleurs. Il n'avait pas l'air de faire attention à la vingtaine de loups-garous belliqueux qui se trouvaient devant nous. Il était probablement focalisé sur Shanna si bien que le reste lui importait peu.

Bon, je retirais ce que j'avais dit. C'était moi seul contre une vingtaine de loups-garous. Allez, ça va aller! Je vais m'en sortir avec seulement peut-être un bras en moins ou une jambe... ou peut-être ma tête. Argh, on n'était pas sortis d'affaire.

- Ah! Je vous trouve enfin! entendis-je.

Serait-ce un miracle? Karl était ici avec un arc de compétition et il était aussi essoufflé.

- J'ai couru jusqu'à la forêt et puis, je me suis rendue compte que je ne savais pas où vous étiez et que la forêt était vaste. Alors j'ai laissé faire le destin et j'ai couru tout droit! rit-il.

Je le regardais et me demandais si c'était vraiment une bonne idée de l'avoir impliqué dans nos histoires. De plus, je ne savais même pas s'il savait réellement bien se débrouiller avec un arc à flèches.

- Tu as eu de la chance de nous trouver alors, dis-je.

C'était quand même une idée particulièrement débile qu'il avait eu mais bon...

- Bon, alors, quelle est la situation?

- Je crois qu'elle est assez claire, non?

Je montrais du doigt la vingtaine de loups-garous devant nous.

- Ah oui, effectivement. Heureusement que je suis arrivé! J'ai l'idée parfaite pour nous sortir de là.

- Ah oui? Génial! Explique-nous.

- Pas besoin d'expliquer, fais-moi juste confiance. Regarde, Sam ne dit rien lui. Je reviens tout de suite.

- Mais...

Et il disparut dans un buisson pour faire je ne sais quoi. Normal que Sam ne dise rien, il était complètement ailleurs. Probablement en train de chercher une piste pour trouver Shanna.

Nous revoilà à la case départ. Moi seul contre eux. J'eus quand même l'infime espoir que Karl était parti trouver un arbre sur lequel grimper pour pouvoir tirer sur les autres loups.

Un des loups-garous fit alors un pas en grognant. Je sus qu'ils allaient bientôt attaquer et qu'ils perdaient patience. Je décidais alors de sortir moi aussi mes griffes et mes crocs.

Je fis aussi un pas et ils grognèrent. Je leur répondis. Je n'attaquerais pas le premier, ce serait un suicide sinon. J'allais les laisser venir un à un à moi. C'était la meilleure solution.

Puis, j'entendis des bruits de pas et des feuilles qui étaient sans nul doute secouées sauvagement. Je me retournais donc pour m'assurer que ce n'était pas d'autres ennemis et sincèrement, j'aurais préféré que ce soit le cas.

Karl se tenait avec un bâton et accroché au drapeau... il y avait un. putain. de. slip. blanc.

Je le regardais les yeux écarquillés.

- Ceci est le slip de la paix! Nous sommes ici en paix! cria-t-il tandis que je le regardais avec des grands yeux.

Je ne voulais même pas savoir d'où il avait sorti ce caleçon même si j'en avais une vague idée.

En tout cas, nos ennemis étaient aussi pris au dépourvu que moi.

Karl me sourit et me fit un clin d'oeil en mode "fais-moi confiance". Il s'avança en levant fièrement son drapeau de paix fait main.

- J'aimerais que nous prenions le temps quelques minutes pour discuter de tout cela, de toute cette guerre qui ne nous concerne pas.

Quelle surprise quand je vis les loups-garous rentrer leurs griffes et leurs crocs et l'écouter. Si on m'avait dit qu'il aurait suffi de mettre un caleçon blanc devant leur nez pour qu'on puisse s'en sortir, j'aurais ri au nez de celui qui me l'aurait dit mais là... je ne pouvais qu'être... admiratif?

- Nous qui n'avons rien demandé, pourquoi serait-ce à nous de nous sacrifier sur le champ de bataille pendant que nos chefs sont bien à l'abri?

Si je devais donner un chef, je dirais que c'était Sam mais il était avec nous là... il disait sûrement cela pour qu'ils pensent avoir des points communs avec lui. Et ça fonctionnait puisque j'en voyais certains hocher la tête.

Je ne savais pas ce qui était le plus surprenant, le fait que Karl ait pu avoir une telle idée stupide ou bien que cette idée ait fonctionné?

Quoi qu'il en soit, je vis Sam bouger enfin. Il semblait avoir repris ses esprits.

- J'ai trouvé un moyen de sortir Shanna de la grotte, dit-il.

- Ah, c'est ça que tu faisais pendant tout ce temps? demandai-je.

- Bah oui, tu crois que je faisais quoi?

- Ah, euh... rien?

- Ah ah, t'es très drôle. Allez, viens!

- Tu savais où elle était depuis combien de temps?

- Dès que j'ai essayé de la trouver.

Je fus surpris, leur lien était déjà pas mal fort alors que son loup était toujours en train de dormir.

- Et ça ne t'étonne pas, ça? dis-je en montrant Karl qui écoutait attentivement la confession d'un loup-garou en pleurs et il n'était pas le seul.

- Oh, ça? C'est du Karl tout craché. Allez, dépêche! Le temps presse!

Et il commença à courir comme si c'était une situation tout à fait normale et logique.

J'ai encore regardé la scène quelques secondes avec étonnement et incompréhension et puis, je me suis mis à courir à la suite de Sam.

TrahieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant