- Tu m'énerves, dis-je en plongeant dans ses bras.Nous étions restés comme ça, 5, 10 voir peut-être 20 minutes, je ne sais pas, je ne sais plus. Bizarrement, ses bras m'ont rassurés, j'avais l'impression de revenir 10 ans en arrière quand mon père m'avait consolé quand je m'étais fracassée contre le sol de la cuisine. Aujourd'hui je me fracassais contre mes erreurs, et les seuls à m'entourer étaient trois personnes que je n'aurais jamais soupçonné. Une voix intérieur me disait que c'était logique, il n'y avait qu'eux au courant pour ma mère, enfin presque, pardon Aïden. Je m'isolait de moi-même. Avant, j'aurais détesté être seule, aujourd'hui je me dis que les autres ne sont pas importants, du moins pas ceux de cette ville, à part peut-être Alex et Olivia, voir Aïden et Antoine. Je ne veux pas m'attacher à cette ville apocalyptique, même si elle représente pour moi mes plus beaux souvenirs, mais aussi les pires. C'est fou, rien ne peut-être tout beau ou tout mauvais, chaque partie de joie semble être gâchée par la noirceur qui reste en moi depuis cette nuit là. Comme si toute la colère qu'elle exprimait ce soir de sa mort, m'avait été transmise, j'aime me dire qu'au moins elle est partie en étant plus sereine et plus apaisée. Tout ce que je ressentais aujourd'hui était ma punition, c'était comme ça, je devais assumer.
- Je pense que tu en as assez profité comme ça, dis-je en me relevant
- Dis plutôt que c'est toi qu'en as profité, dit-il en riant
- C'était une punition oui !
Cette fois c'est lui qui me frappa, gentiment cette fois, mais cela suffisait à raviver en moi la douleur de mes hématomes, pas les siens, ceux que je m'étais infligée moi même en essayant de jouer à la sauveuse. Je réprimanda un petit cri, et une grimace, que j'espère il n'aura pas vu.
- On fait quoi maintenant ? demandais-je
- Je sais pas, il est quelle heure ?
- Regarde toi même sur ta montre à 5 000 euros, dis-je, faut bien la rentabiliser.
- Euh, 6 000 euros s'il te plait, et il est minuit et quart, dit-il fier de lui.
- Pour un mec plein aux as, tu compte bien les sous.
- Techniquement c'est mon père qui est riche, mais après, il parait que les mecs fortunés ou chef d'affaire ça attire, ça marche bien avec mon père, si ça peut marcher pour moi c'est cool, non ?! rétorqua-t-il en me lançant un regard rieur.
Je lui lança un regard désespéré, et lui décocha un petit coup dans l'épaule.
- Je rigole, je sais que les mecs qui t'attire, c'est plutôt les drogués ou ce genre de chose...
- Déjà, si tu fais référence à Antoine, il ne m'attire pas du tout, et puis je m'en fous des mecs, je m'en fous de tout d'ailleurs.
- C'est fou comment tu sais bien le faire, j'ai failli y croire, dit-il en riant nerveusement
- Je sais bien faire quoi ? demandais-je interloquée
- Mentir, ria-t-il
- Au moins, je sais faire un truc comme ça, riais-je aussi
- C'est pas la meilleure chose pour construire des relations avec les autres, enfin je pense, après peut-être que le monde aime les menteurs, mais à en croire par le nombre de menteurs qu'il y a en prison, je pense pas.
- Qui te dit que je veux des relations avec les autres, qui te dit que je ne veux juste pas être seule dans mon monde ?
- Bah peut-être le fait que tu accepte Alex maintenant, le fait que tu accepte d'aller en réunion ou je ne sais quoi avec Antoine...
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That's why I love you, again.
Novela Juvenil« Allô c'est moi, tu te souviens ? » C'était juste un vulgaire message sur un vulgaire répondeur. Et pourtant, il peut déclencher ce magnifique et terrible tourbillon, ce tourbillon de souvenirs aussi douloureux qu'enivrants. Ana nous ramène avec e...