Je m'approchai un peu plus de chez moi, marchant sur la pelouse qui envahissait le devant cette maison. Une femme se tenait devant la porte prête à frapper. Entendant mes pas, elle se retourna. La peste était de retour. La fouineuse. La fouteuse de merde. La directrice de l'école de mon frère.
- Bonjour, puis-je vous demander ce que vous faites ici ? Dis-je en essayant de me canaliser, et de paraître la plus aimable possible.
Je lui souriais alors que pourtant elle me dégoûtait. Je ne voulais plus m'attirer de futiles problèmes, et elle en représentait un, alors j'essayais de prendre sur moi et de ne pas m'emporter.
- Vous êtes aimable maintenant ? Votre mère ne vous a pas si mal éduqué que cela en fait, dit-elle sur un ton hautain qui me donnait envie de lui arracher les yeux.
Non calme toi Ana, calme toi. Une voix intérieure me parlait, me disant de me calmer, elle était presque nouvelle. Une voix qui pour une fois m'inspirait réconfort et amour, presque une voix qui aurait pu me faire penser à celle de ma défunte mère.
- Les gens changent voyez vous, je m'excuse d'ailleurs pour mon comportement de la dernière fois, j'étais un peu à fleur de peau.
Ces paroles me coûtaient, autant à mon égo, qu'au simple fait que je pensais rien de ce que je disais et que cette vieille folle m'énervait plus qu'autre chose.
- Bien, trouva-t-elle seulement à me répondre.
- Bon maintenant que tout est arrangé, je suppose que vous pouvez partir, non ? Tentais-je sentant ma colère prendre le dessus.
- Ma chère petite sotte je vous rappelle que vous m'avez frappé, je ne compte pas en rester là.
- Je sais, et je m'en excuse, je n'étais pas bien mais c'est fini maintenant. Et puis, je vous rappelle que vous n'aviez rien à faire chez moi, et que dès lors je pourrais dire que je vous ai prise pour un cambrioleur.
Elle souriait. Je ne comprenais pas, elle devrait plutôt être en colère ou furieuse après moi, au lieu de cela un éclair de jouissance semblait traverser son regard.
- Oh mais vous savez je ne cherche pas dédommagement, non pas du tout. Ce que je cherche en revanche c'est la réponse à l'affront que vous m'avez fait en essayant d'attenter à mon physique...
- Je vous ai dit que je ne voulais pas le fai... La coupais-je avant qu'elle ne me coupe à son tour.
- Chut. Je disais donc que la réponse a tout cela était de vous faire payer, et j'ai longuement réfléchis à la manière de rendre justice. Je me suis donc dis que la meilleure des punitions était de vous exposer aux autres, je me trompe ?
- Hein, comment ça ?
Un sourire malsain et maléfique trônait un peu plus sur son visage.
- Et bien, pour vous répondre, je me suis dis qu'un procès serait la pire chose pour vous, et ce, même si je ne le gagne pas. Car je pense que l'assistante sociale n'aimerait pas laisser Noam dans cette situation familiale d'autant plus si elle est rendue publique, et puis pour vous, cela ne serait que pire : tout le monde au courant de la mort de votre mère et de vos mensonges. Que demandez de mieux pour que justice soit faite ?
Cette fois s'en était trop, la colère et la douleur qu'elle réveillait en moi faisait trembler mon corps et mes poings qui se serraient si forts à présent. Mes ongles, pourtant rongés, se plantaient dans la paume de ma main.
- Pourquoi venir jusqu'ici pour me dire ca ? Quelle sorte de folle êtes vous ? Criais-je à présent.
- Je viens juste savourer ma victoire, et je ne suis pas folle, c'est quand même vous qui m'avez frappé.

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That's why I love you, again.
Ficção Adolescente« Allô c'est moi, tu te souviens ? » C'était juste un vulgaire message sur un vulgaire répondeur. Et pourtant, il peut déclencher ce magnifique et terrible tourbillon, ce tourbillon de souvenirs aussi douloureux qu'enivrants. Ana nous ramène avec e...