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        Devant le miroir, j'observais mon affreuse mine. Hier, était devenue journée épuisante et compliquée. Au matin, j'avais été saisis de violents vomissements me contraignant de louper les cours. Pourtant, j'aurais voulu pouvoir y aller et trouver en moi un peu de force, mais mon corps, lui, n'était pas fort. J'avais pourtant tenté de lutter, mais mes jambes me lâchaient à chaque pas que je tentais de faire. D'ailleurs, je ne comprenais pas d'où cette faiblesse me venait, d'où cette violence intérieure pouvait se déclarer si foudroiement. Peut-être était-ce une simple gastro après tout, qui pouvait le savoir ? Le docteur Ana, m'indiqua une des mes innombrables voix intérieures. Elle n'avait pas tord après tout cette petite voix, mais je ne voulais l'écouter. Appeler le docteur était, déjà impossible pour moi car je n'avais plus de téléphone, et puis trop dangereux. Il verrait les marques sur mon corps et pourrait aller jusqu'à supposer n'importe quoi, ou même vouloir me faire hospitaliser, ce dont je n'avais vraiment pas besoin. Au lieu de ça, j'avais fouillé l'ancienne armoire à médicament. Dedans, j'avais trouvé des choses que je n'aurais jamais suspectées. Il y avait dans ce placard toutes sortes d'anti-dépresseurs et autres choses qui alarme d'une dépression, était-ils destinés à ma mère ? Sûrement, mais je n'arrivais pas à me faire à l'idée que nous n'avions pas pu le remarqué mon père et moi. Je ne voulais pas y penser, je ne voulais pas me faire culpabiliser encore plus, c'était peut-être égoïste mais je n'avais pas la force de supporter cela encore plus. Alors, j'ai simplement prit ce qui me paraissait être la solution à mes problèmes de vomissements et avait refermé cette armoire qui, en moi, faisait ressurgir des émotions beaucoup trop douloureuse. Après avoir pris ce médicament, mes vomissements avaient cessé, et j'en étais la première ravie car je devais toujours assuré mon travail. Louper les cours c'était une chose, mais louper ce qui permettait à moi et mon frère de vivre ça, il n'en était pas question. Alors, malgré les forces qui me manquaient encore terriblement, je m'étais rendue dans cet hôtel, et avait, comme d'habitude, nettoyé toutes ces magnifiques chambres à la luxure flamboyante. Et c'était plus épuisée que jamais que je m'étais endormie ce vendredi soir passé. Aujourd'hui, nous étions samedi, et c'était maintenant ma tête qui subissait les attaques des vomissements d'hier. En effet, j'avais la peau légèrement plus pâle, et mes cernes étaient à faire trembler n'importe quel maquilleur ou anti-cernes de cette planète.

- Ana !!! Viens jouer avec moi au foot !

C'était la voix de mon frère qui me tirait de ma minable contemplation. Il n'avait pas foot cette après-midi, et restait donc à la maison avec moi. Je ne savais toujours pas où il irait ce soir lorsqu'Aïden viendrait me chercher, et je ne savais toujours pas si j'allais y aller au final. Il était 18h déjà, et il ne me restait plus que 3 heures avant son arrivée et annuler m'était impossible puisque je ne pouvais le joindre, j'étais coupée du monde qui dépassait les limites de mon quartier. Mais, peut-être aussi, ne voulais-je pas annuler cette soirée que nous allions passer ensemble ? Était-ce le simple fait de sortir que j'aimais ? Ou était-ce sa présence ? Tel était la question auquel je n'arrivais pas à répondre tant je pensais ne jamais me la poser. Je ne pensais pas qu'un inconnu, tel qu'il était il y a à peine 2 mois, pouvait soudainement m'imposer et me faire apprécier sa présence de la sorte. C'était étrange, presque agréable finalement.

Je rejoignis mon frère qui jouait dehors sur la pelouse. Bien sûr, je le retrouvais une balle au pied. Le froid commençait peu à peu à gagner nos contrées, alors, je m'étais habillée d'un pull ce matin. Pour l'instant, j'étais satisfaite de mon choix, mais quelque chose me disait que j'allais bientôt regretter mon choix. Chacun dans nos buts, constitués en réalité de vieilles chaussures qui traînaient dans l'entrée, nous tirions de loin. Parfois, je me mettais à courir après lui, il rigolait et son rire embaumait mon coeur, me faisant alors rire à mon tour. Pendant que je lui courais après, il glissa et s'écroula par terre, décidément c'était une histoire de famille chez nous. Je lui sauta alors dessus et le chatouilla. Je savais qu'il était très sensible à cela, et le voir se tordre de rire ainsi se débattre dans le même temps, me procurait, à moi, un très grand fou rire.

That's why I love you, again.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant