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Me retourner ou courir jusqu'à chez moi et m'enfermer ? Tel était la question.

Me retourner et refuser était la meilleure solution.

- Jamais de la vie Aïden ne dormira chez moi, dis-je en me retournant.

- Ana, fais un petit effort, soufflait Alex.

      Aïden, lui, regardait la scène amusée. Je le maudissait presque. Il devait se douter qu'Alex allait me forcer à le faire dormir dans cette maison qui représentait paradis perdu. Soudain, une idée me traversa l'esprit.

- Ok, dehors dans une tente, lançais-je tout sourire, sûre qu'il n'accepterait pas.

       C'était sans compter l'intervention d'Alex.

- T'as même pas de tente Ana, soufflait celui-ci.

     Aïden explosa de rire.

- Ok, ok, c'est bon il peut. Mais je fermerais la chambre à double tour pour éviter qu'il ne fasse n'importe quoi chez moi, soufflais-je à mon tour.

- J'ai toujours su que ton rêve était de m'enfermer chez toi, ria Aïden en chuchotant et passant devant moi.

- Commence pas à faire le malin, rigolais-je à mon tour.

Il m'attendait désormais planté devant la maison, attendant que j'ouvre la porte. Il prenait cet air exaspéré et impatient, impatient que j'ouvre la porte. Il jouait aux cartes de la provocation, de l'insolence. Il n'allait pas gagner, j'eu une soudaine idée très intéressante, certes gamine, mais qui me procurait déjà plaisir.

Je me mis juste en face de lui, devant cette porte qui représentait un autre monde. Je croisa les bras, et décida de jouer à un jeu qu'il perdrait.

- Alors, pourquoi tu ne rentres pas ? Lançais-je à son encontre.

- J'attends les clés princesse, disait-il pour me provoquer.

- Quelle clé ? Pas besoin de clé c'est ouvert, dis-je dans un petit rire.

- Ana... J'te jure que si c'est pas ouvert...

Et c'est ainsi, que d'une manière plus que fatiguée, mais non plus joué cette fois, qu'il posa sa main sur la poignée et tenta de l'abaisser. Celle ci fut bloquée. Aïden me lança un regard mêlé de colère, frustration, et d'exaspération. A moi de poser mes cartes maintenant.

- Ah mince, Alex a dû fermer en sortant et prendre le double des clés, repris-je d'une manière niaise.

- Bah sort les tiennes patate, disait-il à moitié énervé par tant de débilité provenant de ma bouche et de mon ton.

- Tu m'appelles plus princesse maintenant ? Plaisantais-je pour l'énerver encore plus.

- Tais toi, et sort les.

Je touchais toutes les poches de mes vêtements, je fis mine de ne rien sortir et prit cet air affolé.

- Putain, putain... soufflais-je en accélérant un peu plus ces tapotements que je faisais sur mon corps.

- Quoi Ana ? Putain, me dis pas que...

Je jouais tellement bien la comédie que je me persuadais qu'à ce moment même les plus grandes actrices me jalousaient. Bon, j'extrapolais peut être un peu, mais était-ce vraiment un crime dans ce cas là ? Pas vraiment.

- J'ai pas pris mes clés, finis-je par souffler.

- Il y a personne chez toi ? Ton père ? Proposa-t-il.

That's why I love you, again.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant