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Il rigola avant de s'enfoncer dans sa chambre, tandis que moi je m'allongeais directement dans son canapé, sans même chercher à me déshabiller ou prendre une couette. J'étais toujours en body et en jean, mais grâce au noir de la nuit il n'avait rien vu.

Les lumières du soleil chauffaient mon visage, et éveillaient mes paupières. Malgré ça, le froid me saisit. Je n'avais pas de couette et m'était contentée de m'allonger sur le canapé et de dormir ainsi. Je me releva, et me dirigea vers ces grandes baies vitrées suspendues à des hauteurs insaisissables. Je collais mon front à cette vitre, me laissant tomber dans ce vide, me laissant lâcher prise, me laissant sombrer dans un vide si profond mais apaisant. Mais il m'interrompis de ce suicide imaginaire. Aïden venait de sortir de sa chambre, habillé et déterminé à manger de ce que je pouvais imaginer. Je ne savais pas s'il m'avait vu comme ça, là, visage collé au vide. Mais je sentais son regard descendre sur ma tenue dont j'avais oubliée la prestance. J'attrapais un coussin pour le placer devant mon body.

- Pas besoin de te cacher, j'te rappelle que j'ai déjà tout vu hier, tout comme tous les mecs du casino d'ailleurs, dit-il en riant se dirigeant vers sa cuisine.

Les flash de la soirée d'hier soir me revenaient. Aussi brutale que drôle. J'enlevais alors le coussin.

- Ah oui c'est vrai, rigolais-je. J'ai vraiment fais ça ? Demandais-je en me remémorant les images d'hier.

- Oui vraiment, d'ailleurs le look fille provocante ça te vas pas, dit-il.

- Je jouais pas à la meuf provocante, parce que déjà faudrait que j'puisse le faire, ce qui avec mon corps de crevette n'est pas trop possible, et ensuite, j'voulais juste te rendre la pareil.

- Rendre la pareil de quoi ? Disait-il en se retournant vers moi toujours collée à la vitre.

- T'as voulu me provoquer avec tes putes là, j'ai juste montré que moi aussi j'pouvais jouer, rigolais-je.

- Parce que ça t'as fais quelque chose que j'te parle d'elle ? Disait il rieur.

- Change pas de sujet, et puis c'est pas dans un casino que tu m'à amener hein, plutôt dans un bar à jeux et à prostituées à deux balles...

- C'est toi qui change de sujet là, et puis c'était l'endroit parfait pour toi du coup...

- Quoi... Commençais-je intriguée.

Soudain je comprenais, il parlait de moi comme prostituée, je savais qu'il faisait ça pour m'énerver mais comme le pitbull que je suis je fonçais dans son piège.

- J'te permets pas, espèce de gros connard que tu es, dis-je en rigolant et lui lançant un coussin dessus.

Je le loupa et le coussin atterri dans son bol de céréales qu'il venait de se servir. Il y en avait partout, finalement, à en voir sa tête, cette cible était la meilleure.

- J'vais te tuer Ana, rigola-t-il sans vraiment rigoler en réalité.

- Bah viens, et montre moi tes talents de tueur, continuais-je.

- Non tu serais trop heureuse si j'le faisais, ça serait te donner trop d'importance.

- De toutes les morts, celle qui serait causée par tes mains serait la pire sûrement.

- C'est pas vrai Ana, je sais que tu rêverais de mourir dans mes bras d'apollon

- Déjà, il y a une différence entre mourir de tes et dans tes bras, rectifiais-je

- Donc j'en conclus que mourir de mes bras c'est pas trop ton kiff mais être dans mes bras, à ça tu ne dis pas non, rigola-t-il

- Tais toi, j'te ferais dire que notre discussion est trop sordide là. Quelle genre de personnes normales ont cette discussion ?

That's why I love you, again.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant