Chapitre 2 : arrivée

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Nathan
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Et voilà, ça recommence. Encore et encore. Toujours.
Dans la voiture, entouré de cartons et de sacs, je regarde le paysage, la tête appuyée contre la vitre froide.
Je m'identifie aux gouttes d'eau qui tombent sur la vitre, coulent pendant quelques secondes puis repartent. Moi aussi, à peine arrivé, à peine me suis-je fait des amis, habitué au lieu, que je me vois arraché à mon cocon.

Mon père, policier volant comme il dit, doit toujours voyager et moi...ben il me traine avec lui.
Je me vois souvent comme un fardeau, un boulet et même si mon père me répète tout le temps qu'il m'aime et que je ne suis rien de tout cela je sais que je suis un rappel permanent de ma mère, j'ai ses yeux, son style, ses cheveux, sa manière de vivre et cela le fait souffrir. Ma mère a été son premier et seul amour qui nous a abandonné.

Moi, Nathan Krecioch, fils de Stéphane et Nicole qui sont divorcés. 17 ans, en troisième année de lycée.
Voilà ce que j'aimerais dire aux gens, ce que je dis. Pourtant je suis tellement plus qu'un enfant de divorcé, ce n'est qu'une partie de moi comme mon homosexualité. Je suis guitariste, je suis créatif, je suis rêveur, je suis ambitieux, j'aime lire comme écrire et faire de la photographie comme de nombreuses personnes, mais trop de gens s'arrêtent à si peu. certains s'arrêteront à « enfant de divorcé » et me regarderont avec de la peine. D'autres à « homosexuel » et me regarderont différemment alors que rien n'a changé, que je suis toujours le même qui jouait à la PlayStation ce matin à ses côtés...

-On est arrivé ! Me cria mon père ne sortant ainsi de mes pensées. Je ne le vois pas, un sac de sport nous séparant.

Il se parque et sort, je fais de même de mon côté pour me retrouver face à un immeuble assez classe dans le fond.

-Tiens, à toi l'honneur ! Me dit-il en me lançant les clés d'un des studios.

J'analyse la clé pour y découvrir les chiffres 16.4.2  l'immeuble numéro 16, étage 4 et appartement 2.
Je monte les marches quatre à quatre, même si j'ai l'habitude de changer souvent de maisons, j'adore toujours découvrir où je vivrai même si c'est pour peu à chaque fois.

J'ouvre la porte de droite au quatrième étage. La porte qui affiche le numéro « deux ».

J'adore.

Voyageant tout le temps on ne peut se permettre de se trimballer des meubles avec nous, mon père fait alors en sorte de chercher des locations avec meubles.

Toute la maisonnée se compose de trois chambres, un salon, une cuisine et deux salles de bain.

Tout a un style américain country que j'aime beaucoup. Je passe de salles en salles.
Un magnifique salon, assez vaste se dresse devant moi. Son mur en brique est charmant, ses deux canapés en velours marron me font penser à ses gilets de cow-boy que je mettais pour carnaval étant petit, la télé est immense et le tapis semble doux, les fenêtres sont vastes et éclairent bien la salle, j'adore.
Son mur en brique et ses fauteuils me transportent dans le temps, j'avais neuf ans lorsque cela se passait:
Ma mère me souriait assise sur l'un des poufs, la vieille horloge sonnait minuit et alors tous me chantèrent « joyeux anniversaire » et voilà, j'avais dix ans. Ma mère m'avait offert mon premier cadeau de grand comme je disais, un pendentif en or où s'accrochait une croix. Je le portais toujours jusqu'à ce que ma mère parte, laissant seulement le contrat de divorce sur la table basse où il était bien précisé que ma garde était pour mon père. J'avais jeté ma chaîne avec rage du haut d'un pont, je l'avais regardé s'enfoncer dans l'eau avant de rentrer et de passer des jours et des jours dans ma chambre refusant d'en sortir. Elle m'avait abandonné ! Il m'avait fallu un moment avant de me rendre compte que je n'étais pas le seul touché dans ce drame, mon père en souffrait aussi. 

Je secouai la tête pour me sortir tous ses vieux souvenirs parasites de la tête et passai la prochaine porte, une cuisine contrasté entre le vieux et le moderne me fait face : j'aime également cette pièce pour le style vintage, ses murs en ardoise, les meubles en vieux bois et ses chaises en aciers parsemés de coussins. Sans oublier le bar collé à la cuisinière, moderne et raffinée. 

Un couloir avec cinq portes s'étend devant moi désormais.
La première était une chambre tout comme les deux suivantes. Dans la première le lit était centré, tout était basique, une grande commode prenant tout un mur, une baie vitré et un mur en bois où des tableaux étaient affichés. Elle me faisait penser à des chambres dans les films qui sont présents surtout dans les phares, j'avoue que les deux rames fixées au mur y étaient pour quelques choses et la peinture murale représentant la mer surveillée par un grand phare rouge et blanc aussi.


La deuxième affichait à nouveau ce mur en brique si emblématique pour moi, représentant ma maison, celle où j'ai habité jusqu'à mes dix ans. J'aimais la disposition du lit au milieu de la chambre, en face de la fenêtre, à côté du bureau aussi au centre laissant quatre bibliothèque surplomber les quatre murs.

Mais ce fut la dernière que je préférai choisir pour m'éviter toute nostalgie et je balançai mon sac de sport sur le lit. Sur un style plus forestier, des murs d'un vert très pâle, un grand lit double surmontés de plantes en pots suspendus au plafond, une bibliothèque encore vide mais j'avais assez de livre pour bien la remplir, le tapis d'un vert sapin semblait doux et un petit bureau dans le coin près d'une grande fenêtre, on se croirait vraiment dans une clairière et j'adorais cette ambiance, je pouvais presque sentir l'odeur de pin à mes narines.
Une salle de bain reliait la chambre numéro deux (celle qui allait être une chambre d'ami puisque j'étais sur que mon père préférerait la deuxième) et la mienne.

Et donc, mon père aurait sa propre salle de bain.

J'ouvris la fenêtre et criai à mon père :
- J'ai choisi ma chambre !
- C'est pas trop tôt j'ai cru que je passerais ma journée dehors ! Viens donc m'aider à décharger !
Je ris et lui dis que j'arrivais.
Puis, relevant la tête de mon père en bas, je restai sans voix devant le paysage.
Il y avait des maisons à perte de vue mais ce que je regardais moi, c'était le soleil qui se couchait au dessus faisant naître une ligne d'horizon orange tirant vers le rouge.

Mon père et moi décidâmes finalement de décharger le tout le lendemain ou le jour encore après... bref, un de ses jours. Lorsque nous n'aurons pas la flemme. nous mangeâmes chacun un sandwich préparé avant le départ et partîmes nous coucher.
Mais avant de m'endormir je me murmurai à moi même, d'une voix emprunte de sommeil :
« Bonne nuit Nathan, demain commence une nouvelle vie. Encore. »

1250 mots

Il est vrai que je passe énormément de temps à écrire mes chapitres, entre recherche de nouveau vocabulaire et tentatives d'améliorations de mes écrits, cela me prend du temps avant d'enfin sortir un nouveau chapitre dont je suis fière. Bref, j'espère que cela vous plait et vais me dépêcher de sortir le prochain chapitre !

Le reflet du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant