Chapitre 12 : la vérité

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NDA de l'auteur : Ce chapitre ressemble énormément au tout premier, c'est normal, mais il y a quelques modifications et plus de précisions alors ne passez pas.

Nathan

Je reste sans voix face à cette photo. Je tombais des nues. Mon visage restait interdit pendant qu'une tempête se déchaînait en moi. Comment ? Qui ? Pourquoi ? Je n'ai aucune réponse. Ni aucun mot pour expliquer ce qui se passe dans mon corps ; colère ? tristesse ? je ne savais différencier l'un de l'autre.


Je l'aimais, j'étais tombé amoureux dès le premier jour, puis mon amour s'était accrut de jour en jour jusqu'à ce que je ne puisse plus retenir mon cœur. Dans ces moments-là, vous ne contrôlez plus rien, ni vos joues qui rougissent à son regard sur vous, ni votre cœur qui s'emballe à sa vue et encore moins les papillons qui se déchaînent dans votre ventre au moindre de ses mots.

Je ne l'ai vu que ce matin en me levant. Arrivé à la cuisine la première chose j'avais faites après m'être servit un café avait été d'ouvrir mon ordinateur portable.

La photo m'avait assailli de partout ; Snapchat, Instagram, Twitter,... les critiques, les commentaires qu'ils soient négatifs ou pleins de confusion. Des commentaires positifs ? Non, bien sûr que non, notre monde est bien trop borné pour accepter une quelconque « infraction » aux règles de la société. Et moi, je m'étais détourné de l'une d'elles. Ici encore plus qu'ailleurs, on reniait toute sortie des cases de notre très chère société.
Les gens l'avaient mise sur leur story certains m'envoyaient même des messages pour me demander si c'était vrai...

Si j'étais gay.

Moi et Lui. Lui et Moi. Nous. Voilà ce qu'il y avait sur cette putain de photo. Mais ce qui faisait toute la différence était nos lèvres scellées dans un baiser... dans un baiser magique, oui. Enfin... pour moi en tout cas. Maintenant une seule question restait pendue à mes lèvres. Était-ce réciproque ? Oui ! Bien sûr que oui ! Il m'avait répondu, nos corps et nos âmes s'étaient complétés. C'était même lui qui m'avait demandé de le rejoindre puis il m'avait embrassé, si ça ce n'était pas une preuve de son... peut-être pas amour mais attachement au moins. La question est plutôt, était-ce réel ? La photo en témoignait en tout cas.

Heureusement on ne reconnaissait que moi. Lui, il était dans l'ombre, impossible à identifier. Cela me soulagea presque en sachant dans quel monde cruel mois vivons, car oui, je ne pouvais m'empêcher de le protéger, de vouloir son bien, je ne pouvais empêcher mon cœur de chavirer lorsqu'il me frôlait ou de battre plus rapidement lorsque je le voyais. Je sais aussi que dans un si petit village les rumeurs vont vites et sont si rares que lorsqu'il y en a une, on en a pour longtemps.

Je soupirai laissant ma tête tomber dans le creux de ma tête, putain... Je ne trouvai même pas la force de bouger et je n'avais pas la tête à avaler quelque chose. J'ignorai tous les messages sur mon téléphone et fermai toutes les applications susceptibles de me remettre sous le nez la dure réalité.

J'ignorai même le message de Noah qui nous proposait un verre pour la sortie du prochain magasine de Vogue qui sera en vente dès demain. Puis la sonnerie de mon téléphone sonna ; l'éventualité que ce soit mon père me fit jeter un coup d'oeil à l'écran mais ce n'était pas lui, c'était Chloé. Je contemplai les deux options qui s'offraient à moi mais finis par cliquer sur le bouton rouge en abandonnant une nouvelle fois mon téléphone sur la table haute.

Les minutes passèrent encore avant que ce ne soit directement dans ma maison que résonne une sonnerie, qui appuie sur la sonnette ? Je me levai donc et c'est avec lenteur dû à mon coup de blues que je me dirigeai vers l'entrée avant que la porte ne s'ouvre en coup de vent en face de moi ; je ne l'avais pas fermée. Chloé est là devant moi, les bras ballants, elle m'observe avec compassion puis se jette sur moi, entourant mes épaules de ses bras protecteurs. Même si avant j'avais refusé son appel, cela me fit du bien de la voir. Je la serrai contre moi en retour en tentant d'oublier ce qui m'arrivait et de plutôt me concentrer sur son odeur rassurante.

- Bon, j'ai appelé du secours, tu m'en voudras pas j'espère. Sourit-elle doucement en s'écartant légèrement de moi. Je fronçai les sourcils et regardai derrière elle mais Chloé reprit en m'expliquant. Les gars arrivent, ils étaient décidés à faire une course en passant par les escaliers. Juste ces quelques mots me firent sourire, mes lèvres remontèrent même encore un peu plus à la vue de Chloé qui embrassait chastement Marco en lui glissant un "t'es le meilleur" sous les airs jaloux de Noah et Loïc. 

Ce fut cependant Samuel qui m'accosta le premier. 

- je suis désolé mec, vraiment. J'ai eut la chance d'avoir pu faire mon coming out une fois que je me suis sentis prêt et je n'ose imaginer ce que tu ressens mais saches qu'on est là pour toi okay ? Je lui souris en le remerciant dans un chuchotement et le roux me fit une accolade. Ha et Arno s'excuse de ne pouvoir être là mais il compatit s'étant lui-même fait outé par un cousin. 

- On est aussi là pour toi nous si jamais ! S'écria Noah derrière mais Loïc renchérit. 

- Enfin... on est là pour le soutient pas parce que on est pas gay nous hein. 

- On avait compris je crois. Rit Samuel. On peut entrer ? J'acquiesçai et passai juste derrière Samuel. 

- Ha et j'ai commandé des pizzas si jamais, par contre quelqu'un doit redescendre les chercher ! Die Chloé en lisant un message sur son portable, sûrement le pizzaiolo qui expliquait que se taper sept étages à pieds n'était pas comprit dans son service. 

Noah finit par perdre à feuille-papier-caillou contre Loïc qui fêta sa victoire d'un cri strident. 

Après avoir mangé une pizza devant la télé, bu un verre de coca et écouté toute l'équipe parler, je remerciai Chloé et les garçons pour leurs présences. Au final, je n'avais presque rien dit de l'après-midi et je leur étais reconnaissant d'avoir respecté mon équipe.

Ils finirent par s'en aller seulement en fin d'après-midi, Chloé les pressant un peu, elle avait compris que j'avais besoin d'un peu de solitude et je lui adressai un petit sourire en guise de remerciement. J'allai ensuite enfiler un pyjama pour partir me coucher après que Chloé m'ait embrassée la joue. 

Dans mon lit, dans le noir, dans la solitude, les questions revinrent, toujours les mêmes. Pourquoi ? Qui ? Dans quel but ? Et quelles seraient les conséquences ? Mais une me faisait plus de mal qu'autre chose, tout ceci pourquoi ? Avais-je embrassé le garçon que j'aimais pour ensuite me faire harceler par message alors que lui ne prenait même pas de mes nouvelles ? S'en fichait-il ? Se fichait-il de moi ? Je pris mon téléphone en main, un appel ne ferait pas de mal à ma conscience qui se torturait... et puis je le reposai sur ma table de chevet, non, ce n'était pas à moi de faire le premier pas,  pas encore.
En me retournant une énième fois dans mon lit j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et des pas traverser le couloir. Mon père venait de rentrer, j'étais cependant tellement crevé et surtout au bout du rouleau que je ne me levai même pas pour aller le saluer, tant pis.

Avant de fermer les yeux je pensai au lendemain. Lundi. Le collège était un champs de mines, au moindre faux pas tu peux voir tout exploser, ton groupe d'amis, ta réputation, les regards sur toi, tu peux passer de harceleur à harcelé ou de populaire à loser. Et moi ? Qu'en serait-il ?


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Le reflet du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant