Chapitre 16 : Quand il faut assumer

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La veille au soir 
Point de vu de Louis

Je... ne... le ... pouvais...  pas !

02 : 57

Je ne pouvais pas dormir, je me rappelle de la discussion de hier soir à table avec mes parents et frappai de toutes mes forces dans ce punching-ball qui me servait autant à me muscler certains jours qu'à extérioriser ma colère d'autres jours comme ce jour là... enfin ce matin là vu l'heure.

Voir la déception, le mal-être, la tristesse, la douleur,... dans les yeux de Nathan avait été horrible mais ce qui m'avait détruit avait été son dernier regard, il avait peur de moi. Peur... de moi.

Mon père avait vu la photo où l'on reconnaît très clairement Nathan mais où je suis dans l'ombre. Le soulagement m'avait envahit qu'on ne me reconnaisse pas mais j'étais si désolé pour lui...  je lui en voulais, c'était sa faute ! C'est de sa faute si je suis attiré par un mec. Non ? J'ai vraiment dit attiré !? Ho mon dieu. J'aime les garçons ? Non, non, non et non ! 

Donc, mon père avait vu la photo, il m'avait alors demandé si je le connaissais:

- Oui, il est dans mon collège on est... je regardai mon père et y vis toute sa répugnance alors je me repris. Je l'ai croisé qu'une fois dans le couloir !

- Ha. Tant mieux. Il ne faudrait pas qu'il ait de l'influence sur toi ! Bon, je ne veux pas que tu l'approches c'est clair hein ! Je ne veux pas que mon fils ait des ... relations... avec un... il jeta un coup d'œil vers mon petit frère de 8 ans qui attendait impatiemment la suite curieux comme il est. ...Avec un... un... un pédé ! Sous le regard grave de ma mère il continua. Quoi ?! Il faut lui expliquer quand même ! Marco... ce que je veux dire par pédé c'est qu'il n'est pas normal... c'est un garçon qui aime un autre garçon tu comprends hein ?!

Mon petit frère hocha la tête mais je ne suis pas sûr qu'il en ait vraiment conscience.

Je tapais encore dans mon punching-ball jusqu'à m'écrouler à terre et je crois même que je m'endormis là... à même le sol... mes gants de boxes aux poings.

~~~

Je ne veux pas le voir, normalement je devrais partir maintenant pour arriver en cours avec le bus de 8 heure et quart alors que les cours ne commencent qu'à et quarante cinq. Mais je décidai de partir à pieds afin de retarder le moment où je le verrais.

Je fis des détours et des détours pour être sûr de ne pas le croiser en vélo avec son « amie ». Elle m'énerve Chloé, elle est toujours dans ses pattes, toujours en train de discuter avec lui, de le faire sourire, rire. Il n'a jamais rit avec moi. J'aimerais qu'il rit avec moi...heu... je... je ne sais pas ce qu'il me prends je ne peux pas être... jaloux quand même ?

Pour mettre un terme à mes questions je m'arrêtai devant une bijouterie et achetai un bracelet pour Laura, ma petite amie.

Arrivé à l'école cela sonne, Laura accourt dans ma direction et me prend par la main pour me tirer vers la salle de cours. Elle me demande ce que j'ai foutu pour arriver si tard et je prétexte un réveil oubliant de sonner.

Je passe la porte en même temps que la prof. Je détourne le regard pour ne pas croiser le sien et vais m'assoir. En diagonal de lui, et sentant très clairement sa présence, j'écoute la prof et fus surpris de son état d'âme mais surtout de son histoire, était il possible qu'elle soit aussi homosexuelle ? Qu'est ce que je raconte moi ? Pas aussi... je ne le suis pas ! Lorsqu'elle parle du fait qu'assumer était un choix courageux je ne peux pas m'empêcher de tourner la tête vers Nathan. Lui il est courageux... moi pas. Je l'ai frappé m'en prenant à quelqu'un que j'apprécie au fond de moi, que j'apprécie énormément même, voir plus, beaucoup plus.

Une fois dans la cours, c'est le regard dans le vide que je regarde ceux qui m'entourent, je regarde la prof sortir et entrer dans sa voiture, une femme l'y attend et lorsqu'elles s'embrassent je ne peux empêcher un petit sourire de former sur mes lèvres mais je me dépêche de le camoufler lorsque j'entends les chuchotements, les jugements, le directeur vient même faire circuler les élèves avec un regard accablant vers Mme Bays comme s'il voulait lui dire que ce qu'elle fait n'est pas... normal.

C'est décidé il faut que je parle à Nathan.

Mais pas en face... je ne le peux pas c'est au dessus de mes forces, un coup de téléphone, juste pour entendre sa voix.

806 mots

Le reflet du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant