Chapitre 6 : oeuf au plat

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J'ouvre les yeux lentement, je vois trouble. Je referme les yeux pour tenter de clarifier ma vue mais rien n'y fait, tout à coup une toux me prend, ce doit être la faute à cette brume grisâtre qui flotte tout autour de moi. Attendez, quoi ?! De la brume grisâtre ?! Je me lève d'un coup, en panique. J'ouvre grand la fenêtre et respire. Je cours à travers toute la maison pour trouver la source de cette fumée, salles après salles je m'imagine les pires scénarios possibles tout en m'écriant :

- Papa ? Papa ?!

Tout à coup l'alarme incendie s'enclenche. Merde. Il manquait plus que ça. La dernière fois qu'une alarme incendie a résonné à mes oreilles c'est quand mon père a tenté de faire une dinde à Noël... la cuisine, mais bien sûr ! Je m'y précipitai alors abandonnant le bureau.

J'arrive dans la cuisine. Là ! J'ouvre grand les fenêtres juste après avoir éteint les plaques, j'enclenchai la ventilation puis finit par désactiver l'alarme, il ne manquerait plus que les pompiers pour mon entrée discrète à l'école. Le son de l'alarme résonne encore mais l'appel aux pompiers a été désactivé, il me faudrait une chaise pour grimper jusqu'à l'alarme sonore, au plafond. Tout de même plus soulagé, je regarde méfiant ce qui se trouve dans la poêle. Ou ce qu'il en reste. Des œufs au plat alias les coupables, ou les victimes allez savoir !

Mon père a réussit à faire cramer deux œufs au plat, deux putain d'œufs au plat. Et lui ? Je ne sais strictement pas où il est. Super, merci beaucoup papa.

- Qu'est ce qui y a ?! Qu'est ce qu'il y a ?! Intervint une voix paniquée. Patricia. Apparemment on a oublié de fermer la porte d'entrée hier soir... 

- Ho, salut Patricia, salut Chloé. La saluai-je en la voyant derrière sa mère, pyjama au corps, pieds nus, cheveux décoiffés et bouche grande ouverte, elle baille.

Puis je me rappelle la situation.

Je prends une chaise du bar pour la placer sous l'alarme accrochée au plafond et  tente de l'éteindre en pianotant sur les boutons que je trouve. Tant pis, ça m'énerve de plus en plus et j'ai mal au bras à force qu'il soit levé au dessus de ma tête. J'arrache tout. Et enfin la douceur du silence m'envahit, enfin, le calme.

Je fais le tour de la maison afin d'ouvrir toutes les fenêtres, en plus de celles de la cuisine et de ma chambre, déjà ouvertes. Les filles m'aident, Chloé d'un pas traînant.

Lorsque j'entre dans la chambre de mon père pour en ouvrir aussi la fenêtre, j'en reste bouche bée.

- C'est une blague. Dis je tout haut sûrement pour me persuader moi même. Mon père dort tranquillement, la bouche entrebâillée et un filet de bave sur le menton.

Je me rend dans sa salle de bain, remplis un verre d'eau sous l'oeil attentif des deux intruses dans notre appartement et retourne dans la chambre de mon géniteur afin de lui verser le verre d'eau glacial que j'ai en main. 

- Quoi ? Qui ? ... quoi ?! Se redresse-t-il apeuré sous les rires des filles, tiens, Chloé s'est réveillée. Il regarde son pyjama trempé d'un regard perdu et s'essuie le visage.

- Ça va pas la tête ? Me sermonne-t-il.

- Dis celui qui a faillit cramer l'appart en préparant des œufs au plat. Papa ! Des œufs au plat putain ! En me retournant je vis que Chloé et Sa mère s'étaient éclipsées. 

- Ha oui merde je les avais oubliés ceux-là. Mais bon le verre d'eau glacé n'était pas obligatoire hein ! Il me fit les gros yeux.

- Écoute, si tu veux qu'on te borde et qu'on te réveille avec des bisous paies toi une nounou quoi ! Je n'étais pas vraiment énervé contre lui mais j'avais vraiment eus peur et avais besoin de me lâcher un bon coup.

Le reflet du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant