Bonus 3 : L'adoption

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Point de vue de Nathan

C'était Noël, nous le fêtions tous chez mon père et la mère de Chloé désormais, ils ont décidé de ne pas se marier... enfin pour l'instant ils n'ont pas encore cédé à Chloé qui veut absolument être fille d'honneur du fils et du père. Et oui, elle avait été mon témoin. Enfin bref, nous avions tout fait dans les règles de l'art, Chloé et sa mère avaient préparé le repas. Au menu marrons chaud et dinde pendant que moi et mon père faisions la déco. Louis nous avait aidé à aller chercher un sapin que nous avions dû monter par l'escalier l'ascenseur étant encore et toujours en panne. Nous l'avions décoré et avions installés la table et quelques guirlandes par ci par là. J'avais déposé mes cadeaux sous le sapin comme le reste de la famille. Enfin, vers dix-neuf heure, mes beaux-parents et mon beau-frère arrivèrent. Je leur ouvris et les saluai, les laissai aller vider leur sac de cadeaux sous le sapin également et nous pûmes passer à table.

- Et c'est quand que je pourrai avoir un petit enfant moi ? Demanda soudainement le père de Louis. C'est pas tout ça mais j'aimerais apprendre à un petit fils les règles de la boxe moi !
- Où à une petite fille. s'exclama sa femme fronçant les sourcils vers son mari.

Je crus m'étouffer. Quoi ?
Louis me jeta un regard qui me confirma qu'il ne savait rien de cette histoire.
- De qui parles tu papa ? Lui demanda mon mari en échangeant un regard à Marco, toujours célibataire.
- Bah de vous deux ! Qui d'autre ? Marco célibataire, ils vont pas nous faire des enfants tout seul ! Rit-il. Pendant que Chloé s'amusait de la situation en fredonnant les paroles "elle a fait un enfant toute seule..." je ne savais que dire.

- Je me suis toujours demandé si c'était possible. Si ça se trouve avec un assez bon mental je réussirai. Affirma Chloé pour combler le blanc surement. J'éclatai de rire puis je croisai son regard le plus sérieux du monde. Ha ok, elle rigole pas.

- Vous savez il faut vous y prendre tôt pour l'adoption. Dit la mère de Louis.
- Après y a aussi les mères porteuses mais c'est tout une histoire ça, trop compliqué. Continua son père.

Mon père, en attendant, ne disait rien. Il me jeta un regard que je lui retournai. Je ne savais pas qu'ils avaient comme projet de nous faire adopter un enfant. Surtout le père de Louis.

C'est trois jours plus tard que, assis dans notre canapé à l'appart tout en bossant sur un dossier que Louis me demanda subitement.
- En fait, des enfants, tu en veux ? On en a jamais vraiment parlé... il se gratta la nuque, gêné.
- Je n'y ai jamais réfléchis moi-même, et toi ? Lui retournai-je.
- Quand j'étais petit je voulais absolument avoir un garçon pour lui apprendre la boxe, ou une fille pour casser les stéréotypes mais après... si tu n'en veux pas...
- J'en voudrais avec toi. Lui souris-je.

Il monta sur mes genoux à califourchon, prit mon visage entre ses mains en coupoles et déposa ses lèvres sur les miennes en y mettant tout son cœur. C'était sensuel, romantique et fougueux à la fois.


C'était nous.

Après maintes et maintes vérifications, dossiers à remplir, visites, constatations, témoignages nous eûmes pour la première fois le droit de venir à l'orphelinat voir les enfants. Notre ville étant petite et les enfants orphelins nombreux, nous décidâmes de prendre un enfant orphelin plutôt que de bas âge. Une liste s'était faite et nous n'avions pus venir qu'un an plus tard après ce fameux Noël où le père de Louis avait tout enclenché.

Main dans la main, devant ce grand portail nous nous regardâmes. Il était stressé, tout comme moi, je lui caressai la main de mon pouce et il s'arrêta de se mordre la lèvre. Il me sourit et nous y allâmes.

- Bonjour, je suis Christine Payât, directrice du bâtiment. Suivez moi seulement messieurs.

Nous la suivîmes alors à travers les couloirs puis montâmes des escaliers à sa suite, enfin elle nous ouvrit une porte donnant sur un bureau et nous nous asseyâmes en face d'elle.

- Sur le dossier vous n'avez rien coché sur l'enfant que vous vouliez. Sa couleur de peau, son âge, ses origines,... vous n'avez pas de critères ?
- On veut un enfant. Juste un enfant. Celui qui nous semblera destiné. Lui répondit Louis. Je souris en lui prenant la main.

La directrice nous sourit également sûrement attendrit.

- Bien, suivez moi. Dit-elle d'une voix douce en se relevant.

Dans une sorte de salon, des enfants jouaient, certains lisaient ou d'autres discutaient.

- Je vous laisse avec eux messieurs, je reviens plus tard.
Nous hochâmes la tête avant de nous mélanger aux enfants, nous jouâmes avec eux et nous leur posâmes des questions du style.
« Tu aimerais avoir deux papa ? Une maison ? »
Ou encore « tu voudrais un animal comme un chien ? ». Nous finîmes par aller voir deux petits garçons qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, à part, ils jouaient avec des petites voitures.

- Comment vous vous appelez mes petits bonhommes ? Demanda Louis.
- On est pas petit ! On est grand ! S'exclama l'un des deux.
- Alors mes grands bonhommes ! Se reprit-il. En riant légèrement.
- Moi, je m'appelle Jeremy.
- Et moi c'est Harry !
- C'est des jolis prénoms ça ! Leur dis-je. Moi c'est Nathan et lui c'est Louis. Leur dis-je. Ils s'étaient désormais assis en tailleur et nous regardaient. Nous en fîmes de même.
- Vous savez, on est des amoureux nous et on voudrait avoir un... deux petits enfants nous. Ça vous plairait de venir avec nous ? Demanda Louis. Il prit ma main et me regarda. J'acquiesçai, j'étais tombé sous le charme de ses deux petites bouilles. Les questions inutiles que l'on avait posé aux autres ne semblaient même pas être utiles ici, c'était comme un coup de foudre si ce n'est un coup de foudre paternel.
- Oui ! Mais on voudrait un poisson ! S'exclama un des deux.
- Un poisson Chinois ! Blanc avec des tâches rouges ! Continua le deuxième.

J'éclatai de rire.

- Et bien on pourra en acheter deux même ! Et vous pourrez leur donner un nom !

- Dupont et Dupont ! S'exclamèrent les deux anges en même temps.
J'éclatai de rire, heureux et comblé. C'était eux, je le savais. Deux petites bouilles brunes avec de petites tâches de rousseur, une peau légèrement matte et pas plus grands que trois pommes, six ans à peu près.

Suite à ça nous dûmes encore remplir de la paperasse avant de pouvoir les ramener chez nous. Un contrôle serait fait d'ici un mois et une autre, surprise cette fois-ci, dans je ne sais combien de temps.
Nous avions déjà préparé une chambre. Nous amenâmes le lit que nous avions acheté chez les parents de Louis avant d'en racheté un superposé.

Jeremy et Harry avaient six ans comme je l'avais supposé, ils venaient de notre région où leur mère était morte à l'accouchement, leur père, quant à lui, était mort d'un cancer. En signe de respect nous amenâmes un bouquet sur leurs tombes, cotes à cotes. Comme voulant leur dire que nous nous occuperions de leurs enfants du mieux que nous pouvions et qu'ils pouvaient reposer en paix, c'était, en quelque sorte, une promesse.

Une semaine plus tard, nous fêtions Noël chez les parents de Louis, tout le monde était aux petits soin pour nos deux petits cœur et moi... j'étais comblé, c'est le seul mot qui semblait me convenir parfaitement à cet instant ; comblé.

Sourire aux lèvres, entouré de ceux que j'aimais, soudés et heureux, envahi par leurs rires et leurs joies de vivre c'était bien le mot... comblé. Simplement et purement.

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Le reflet du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant