Chapitre 18 : à terre

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Point de vu de Louis

- Louis ! Retentit la voix de mon père depuis le niveau supérieur. J'esquissai une grimace redoutant ce pourquoi j'allais me faire enguirlander, avaient-ils découverts que je mangeais en secret dans ma chambre ? Où alors ils ont découverts les restes du vase que j'ai cassé avant hier dans ma poubelle.

Je remis rapidement mon t-shirt et remontai l'escaliers en sautant des marches, lorsque je découvris mon père et ma mère sur la terrasse, la boule dans mon ventre grandit encore plus, c'était pas bon, c'était même très mauvais. 

- Oui ? Leur demandai-je en tentant de contenir la crainte dans ma voix tout en passant la baie vitrée.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?! Me demanda mon père vraiment en colère tout en me montrant mon historique d'appels.

- Bah... un historique d'appels. Fais comme si tu ne te doutes de rien, fais comme si tu ne te doutes de rien,... m'encourageai-je moralement.

- Louis ne te fous pas de notre gueule. Ce...  Nathan...  Cracha-t-il. n'est qu'un putain de pédé ! Et toi ? Tu l'as appelé au moins trente fois aujourd'hui ! T'es aussi pédé c'est ça !? Il t'a contaminé ?!

- Paul ! S'écria ma mère sans que mon père ne lui adresse ne serait-ce un regard.

- Ce n'est pas une maladie... voulus-je lui faire remarquer mais des fois il vaut mieux se taire.

- J'en étais sûr ! Je le savais ! Monte dans ta chambre et n'en sors plus ! Ce soir tu dîneras après tout le monde comme tous les autres jours jusqu'à ce que tu sois... guéri ! Je ne veux pas de pédé dans ma famille et il est hors de question que tu contamines ton frère ! Il ferma brusquement mon ordinateur avant de me montrer du doigts la baie vitrée d'où j'étais arrivé. J'avalai durement ma salive en continuant à fixer mon père, espérant qu'il change d'avis, puis je fixai ma mère qui baissa les yeux, cela a toujours été comme ça, ma mère était l'ombre de ma mère.

Je montai alors dans ma chambre, les larmes inondant mon visage, j'entendis la clé tourner dans ma serrure à ma suite et je devinai que mon père m'avait enfermé.

Je n'avais ni portable, ni ordinateur, rien. Les secondes défilaient, les minutes s'écoulaient et les heures ne disaient même plus bonjour pendant que je m'ennuyais autant qu'un rat mort. Quand enfin la porte s'ouvrit ma mère entra, posa une assiette sur mon bureau et tête baissée se retourna.

- Maman ? Maman ! Maman... Mes larmes coulèrent à nouveau. Une fois la porte refermée je l'entendis dire à quelqu'un qu'elle ne tiendrait pas. Puis une voix plus grave, celle de mon père rétorqua.

- Tu dois tenir ! Pour ton fils ! Tu verras il redeviendra normal en peu de temps sans contacts !

- Mais... et l'école ? Demanda ma mère.

- Il ira demain. Récupérera toutes ses affaires et on préviendra le directeur qu'il est malade, il fera son travail dans sa chambre, il pourra vite retourner à l'école, ne t'en fais pas, j'en suis convaincu.

Puis, au son des escaliers qui craquent, je compris qu'ils repartaient.

Je mangeai en silence, après tout, à qui pouvais-je bien parler ? je vous le demande.

Les mots de mon pères résonnaient dans ma tête.

Pédé... pas normal... malade... contaminé...

Était-ce vrai ? C'est vraiment ce que les homosexuels comme Nathan et... moi sommes ? Si on aime les garçons c'est vrai qu'il y a sûrement eut un beug quelque part non ? Une... malformation ? Une mutation ? Je n'en savais trop rien, mais je savais qu'avec Nathan tout était plus simple, tout était mieux quand il était près de moi. Il rendait à ma vie ses couleurs, il me rendait heureux, me faisait rire, sourire,... et surtout ressentir des choses que je n'avais jamais connu avec Laura.

Demain sera le dernier jour où je peux espérer pouvoir lui parler, il faudra que je lui parle, je n'aurai qu'une chance et il faut que je la saisisse. 

685 mots

Le reflet du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant