Chapitre 3 : visite et découverte

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Alors que je mange tranquillement un yoghourt, assis sur une des chaises hautes de notre nouvel appartement, mon père arrive en furie pour retourner une pile de papier puis ouvrir quelques tiroirs dans la foulé, je soupirai en m'emparant des clés posées à côté de moi, là où il les a lui-même oublié et les lui tendit. Il me remercia avec un petit rire puis m'adressa d'une voix surexcitée.  

- N'oublie pas ton rendez-vous ce soir, et la tête haute mon fils, t'es le plus beau ! Me cria mon père tout en mettant ses chaussures pour aller au boulot.
Il commence dès aujourd'hui et on aurait dit un gosse avant la rentrée d'école. Trépignant, surexcité mais aussi anxieux.
- T'inquiète dad ! Et toi t'es le plus fort ! Lui répondis-je en finissant la dernière cuillerée de mon yogourt pomme. Il sortit tout joyeux et referma la porte derrière lui avec un dernier petit geste de la main, un grand sourire illuminant son visage. Je lui répondis en agitant légèrement la main étant pour ma part encore ensommeillé. Une fois seule Sa première phrase me revint subitement. Merde mon rendez-vous. J'avais complément oublié. C'était à Londres la première fois que j'avais posé, à douze ans. Ce soir j'ai rendez-vous afin de faire une séance photos, s'ils sont contents et que je leur plaît, je serai officiellement accepté pour être mannequin dans le magazine « Vogue ».

Je stresse. Une boule me sert la poitrine, chaque instant, comme si quelqu'un s'amusait à faire un noeud de plus à mon estomac au file des minutes.

Nathan, inspire, expire, inspire,... voilà.

En attendant j'ai quartier libre, ce n'est qu'à 17 heure et il est à peine 10 heures. plongée dans l'ennui et le silence accaparent tout l'appartement je me décidai finalement à sortir un peu, je pris mon vélo et pédalai dans les rues un peu au hasard ne voyant pas un chat, puis je me rappelai la beauté du paysage que j'avais observé par la fenêtre de ma chambre et me décidai. Je passai devant une boulangerie et y fis un saut afin d'acheter de quoi manger pour ce midi avant de me diriger vers une vieille bâtisse au loin que j'avais aperçus la veille au soir.

Arrivé, essoufflé mais libéré du stress, je posai mon vélo pour admirer ce qui se tenait devant moi.
Une vieille usine, dont il ne restait pas grand chose. Je ne sais pas si c'est le fait qu'elle soit abandonnée qui me fascine ou ce qui l'entoure, la nature reprenant possession du lieu mais je trouve qu'elle a son charme. Je montai quatre à quatre des marches que je trouvai et après deux étages je débouchai sur le toit... waouh.

Je restai longtemps là. Face à la ville, face à l'infini, face à la grandeur, face à la vie. J'avais emporté un livre. À midi, je sortis le sandwich au beurre de cacahuètes acheté à la boulangerie au paravant et le mangeai avec appétit assis sur ce toit, sous une des cheminée à l'abris du soleil. Ce ne fut que vers trois heures que je rentrai faute d'avoir fini mon roman policier. 

Je passai sous la douche et c'est la serviette autour de la taille que je piochai dans un de mes innombrables cartons de vêtements pour en sortir ce que je cherchais.
Mon t-shirt bleu ciel, avec mon blouson en cuire marron style aviateur, un jeans foncé et une paire de basket marron ou, en blanc, s'affichait le logo de « nike ».
Dans le hall, je mis mes lunettes de vue qui traînaient sur le meuble de l'entrée, là où je les avaient laissés hier soir. Je n'en ai besoin que pour les cours, car je vois mal au tableau mais elles me donnent un certain charme, je me dis que cela ne pouvait être que positif pour un shooting.

Je ramassai le dossier complet sur ma vie de mannequin, le mît dans mon sac avec mon portable et mon porte-monnaie et repartis à vélo espérant ne pas arriver suant et puant.

Je m'attendais à un grand immeuble, comme le miens. Un peu vieux et pas à la dernière mode architecturale. Mais à ma grande surprise, lorsque je dépassai les derniers immeubles de mon quartier, je tombai sur un coin de paradis.
Des villas, les une des plus belles que les autres. Avec baie vitrée, piscine ou encore étang à la Japonaise, wooow.

Je pédalai plus vite, car même si c'était très beau, je ne m'y sentais pas à ma place avec mon vélo au milieu de toutes ses voitures de grandes marques dont je ne saurais même pas en citer une.
Au bout de l'allée interminable je me retrouvai devant trois immenses building, vitrés et très moderne. C'était très classe. Je cherchai l'adresse exacte sur mon portable pour finir par me mettre en quête du numéro 3-07.

Tout comme les immeubles chez moi, ils avaient la même signification. Le troisième immeuble au septième étage.

Je me rendis devant l'immeuble, cherchai la plaque indiquant « Vogue », puis à ma stupéfaction me rendis compte, que l'immeuble entier était pour le magazine Vogue.

Je cliquai sur un petit bouton et une voix cristalline sortit du haut parleur.
- C'est pourquoi ?
- Nathan Krecioch, je suis mannequin. Dis-je précipitamment.
Un silence résonna, j'eus peur qu'on m'ait bouclé au nez mais fus soulagé d'entendre la même voix retentir dans le haut parleur pour me prévenir que je pouvais entrer.
À l'intérieur, tout était magnifique, des lustres d'où pendaient semblait-il de petits cristaux me paraissant comme de la pluie, la moquette rouge ou encore les poignées en or.

- Bonsoir, pouvez-vous m'indiquer la raison de votre venue ? M'interrogea une jeune femme, pas beaucoup plus âgés que moi mais avec des courbes généreuses et des cheveux soyeux à en rendre jalouse Raiponce.
Je reconnus sa voix comme étant celle du haut-parleur.
- Je viens pour le shooting photo, je vous ai envoyé ma candidature il y a une semaine il me semble, peut-être deux semaines.

- Ha. Mannequin, je n'avais pas bien compris, excusez moi. C'est tout bon.
- Ha. Heum. Ce n'est rien. Heu, je veux dire excusez-moi... si je ne me suis pas bien exprimé, enfin... paniquai-je un peu.
Elle émit un petite rire qui me parut plus agaçant qu'agréable.
- ça va ne vous inquiétez pas, suivez-moi. Me dit-elle en lançant ses cheveux dans son dos tout en se retournant. Elle se déhancha devant moi, jusqu'à un ascenseur, cliqua sur le bouton afin de l'appeler et lorsque l'ascenseur arriva,  je m'y précipitai mais elle ne me suivait plus, elle n'entra pas avec moi mais cliqua sur le sept tout en me faisant un clin d'œil et me laissa monter, seul, dans cet ascenseur inconnu qui me menait dans mon monde, la photographie.

1130 mots.

Le reflet du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant