Le reflet du miroir

Chapitre 13 : dure réalité (part.1)

Nathan

Je me levai comme le ferait un zombie. Même si j'ai dormi 11 heures d'affilées, j'ai l'impression de n'en avoir dormi qu'une.

Je me regarde dans le miroir après avoir enfilé un t-shirt beige et un jeans, je fais vraiment peur à voir. Je me met alors du fond de teint pour cacher mes cernes puis me donne un coup de peigne, un coup d'axe et me voilà prêt.

Je sors de ma salle de bain et vais à la cuisine pour me servir un bol de ces céréales délicieuses mais, j'en ai consciences, bourrées de sucre. Je remarque bien vite que mes céréales n'ont plus aucun goût, elles sont si fades que je finis par les jeter au fond de l'évier, tant pis pour le gaspillage alimentaire.

- Nathan... ? me demande mon père entrant dans la cuisine, ses yeux sont aussi cernés que les miens désormais cachés. En le regardant plus attentivement, je perçois de la déception au fond de ses iris d'habitudes emplit de joie de vivre. il n'a quand même pas vu la photo...?!

- J'ai découvert quelque chose que j'aurais aimé que tu me parles... continue-t-il. Plus de doutes possibles : il a vu la photo.

- Papa... je suis désolé... je ne savais pas comment te le dire et puis... je ne savais pas comment tu allais réagir... si tu m'avais chassé de la maison j'aurais pas su où aller... après tu aurais été déçu ou dégoûté ou... ou... je voulais juste pas te perdre moi et... les larmes dévalent mes joues désormais, n'ai jamais su les retenir quand on parle de mon père, des hoquets me prennent bien vite.

- Nathan, calme toi ! Me crie mon père encadrant mon visage entre ses deux mains, s'accroupissant devant moi et me forçant à le regarder dans les yeux. Je t'aime parce que tu es mon fils et ça ne changera rien entre nous. Tu es mon fils et tu le resteras quoi qu'il arrive. mais même s'il me disait cela je sentais un trou entre nous comme si j'y avais moi-même creusé un fossé.

Nous mangeâmes dans le silence puis je pris mon sac et dis adieu à mon père, je me saisis de la poignée de la porte et attendis mais le silence me répondit, je soupirai et ouvris la porte mais juste avant de la refermer, je ne saurais dire si ce n'était que mon imagination qui se jouait de moi ou si c'était bien réel, mais je crus l'entendre me répondre un petit au revoir.

Chloé me serra dans ses bras en me voyant sortir en même temps qu'elle, nous prîmes l'ascenseur dans le silence et comme si elle l'avait toujours fait, monta facilement d'un petit saut à l'avant de mon vélo.

Enfin arrivé dans la cour, elle descendit de mon vélo pour aller rapidement saluer des amies comme elle le fait habituellement, j'attachai alors mon vélo rapidement et me dirigeai vers elle, contre le mur avec ses amies, lorsque je parvins à elles, ses amies me saluèrent avec un sourire crispé avant de saluer une autre fille et de partir avec elle.

Chloé me sourit doucement puis me prit dans ses bras, elle me demanda comment j'allais en chuchotant à mon oreille.

- Ça pourrait aller mieux... Lâchai-je sans tenter de lui mentir. Mon père le sait... il dit qu'il le prend bien mais je n'en suis pas sûr... 

Elle me fit un bisou claquant sur la joue avant de m'entraîner vers la salle de cours en me tenant la main.

Nous arrivâmes en même temps que la deuxième sonnerie et ce fut là que je compris. Je compris en voyant leurs regards à mon passage pour rejoindre ma place dans le fond.

Les gens me considéraient comme une personne contre nature, une personne qui n'avait rien à faire là, une erreur, une différence. Je voyais leurs dégoûts envers moi.

Chloé fit comme si rien ne se passait et s'assit. J'en fis de même les yeux baissés me retenant de le regarder. Quand j'osai enfin relever les yeux, c'est comme si nous étions connectés ; il me regardait. Si beau comme d'habitude mais ses yeux étaient cernés et ses paupières lourdes.

Il me regarda, droit dans les yeux comme voulant me transmettre un message, mais je baissai les miens sur mon cahier et ne les relevai pas de toute la journée même sentant les regards insistants des autres élèves. 

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