Chapitre 9 : observation et apprentissage

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Point de vue Nathan

On avait bien finit la soirée, enchaînant quelques bières jusqu'à la fin du service de Samuel et Arno puis nous avons été souper dans une pizzeria pas loin. Nous étions rentrés aux alentours de onze heure avec Chloé et celle-ci m'avait alors avoué apprécier Marco et son côté mystérieux. Je vous assure que j'ai eu mal au coeur pour Loïc et Noah... non en faites j'ai éclaté de rire pendant au moins une trentaine de minutes sans pouvoir m'arrêter, j'avais si mal aux côtes que même étreindre Chloé devant sa porte avait été difficile.

Le lendemain, après un compte rendu de ma journée et fin de journée à mon père, j'allai sonner chez Chloé... qui n'était pas prête, je l'ai pressé mais nous avons finalement loupé le bus et puisque je n'avais pas mon vélo, nous avons été forcé d'attendre le prochain qui arrivait... quinze minutes plus tard. En sprintant, nous avons tout de même réussi à passer le seuil de la classe de Monsieur Clément juste à l'heure et c'est mort de rire de notre aventure mais suant et rougis par l'effort que nous avons enfin pus poser notre cul sur les chaises du fond.

Point de vue de Louis

Je l'avais attendu à mon casier, faisant semblant de fouiller ce dernier jusqu'à entendre le casier d'à côté s'ouvrir ce qui m'aurait averti de son arrivée mais... il n'est pas venu et je me suis donc rendu en classe où je l'avais finalement vu arriver en courant avec Chloé, au vu de leur état physique et surtout de leurs respirations saccadées je déduis qu'ils n'étaient pas venus en voiture donc pas de traces de ses fameux beaux gosses avec qui je les ai vu partir hier soir.

En cours, je le regarde, je l'observe, comme si j'étais en plein examen de travail pratique en sciences, j'analyse tout ; ce qui m'habite, ce que je ressens, les effets,... Ce sentiment qui m'a envahit, je ne l'avais jamais ressenti, je réussis enfin à mettre un mot dessus ; jalousie.

Mais est-ce possible ? Moi jaloux ? Mais jaloux pourquoi ? Parce que Chloé l'aime bien ? Parce qu'il est tombé sous le charme de la jolie blonde et pas du mien ? Mais après tout, pourquoi tomberait-il sous mon charme ? Et pourquoi voudrais-je qu'il tombe sous mon charme ? Si ça se trouve je suis juste égocentrique et je souhaite simplement attirer l'attention de tout le monde ! Mais ce qui m'intrigue le plus c'est que je n'ai jamais ressenti cela avec Laura. Je n'ai jamais été jaloux parce qu'un autre gars discutait avec ma petite amie ou parce qu'elle portait plus d'attention à quelqu'un d'autre qu'à moi, alors pourquoi je serais jaloux que ce mec soit attiré par Chloé alors que je ne ressens absolument rien pour Chloé ? On a déjà discuté deux trois fois mais sans rien de plus comme je l'ai déjà dit.

Sans oublier ce regard qui m'a incendié de l'intérieur, je suis jaloux à ce point de ce mec sans rien en savoir où est-ce autre chose ? Ou alors est-ce la promesse d'une profonde amitié fusionnel ? Ce qu'il s'est passé en classe, je suis sûr qu'il l'a aussi sentit comme ce qu'il s'est passé dans les toilettes !

En proie à mes sentiment débordants, je fini par m'emparer d'un crayon et à déchirer un bout de mon cahier, j'écrivis les mains tremblotantes « faut qu'on parle... 072 484 64 4* » et c'est en quittant la salle que je déposai le bout de papier sur son bureau tout en lui glissant un regard afin qu'il sache de qui cela venait.

En rentrant, je me défoulai. Je fais de la boxe. Mon père est mon entraîneur et il est très sévère mais aujourd'hui  je décidai de m'entraîner seul, je passai ainsi discrètement dans le salon pour pas qu'il ne me voit rentrer et me glissai dans les escaliers pour descendre à la cave, alias la salle de sport. Je dois évacuer mes émotions. Je soufflait fortement avant de frapper le sac de toutes mes forces de mon poings. Et je recommençai. Encre et encore alternant poings et pieds. La chaleur arriva bien rapidement et je retirai mon t-shirt avant de continuer encore et encore, inlassablement, tentant de me vider de l'intérieur de ces... trucs qui m'habitent et me possèdent, qui m'envahissent et me hantent. Je ne m'arrêtai qu'une fois que je vis le sang sur mes jointures. Je m'assis contre la fenêtre, elle est froide contre mon dos mais s'en est presque calmant, comme un rappel de la réalité, froide et dure. 

Je ne remontai que pour le souper, deux heures plus tard, mais je ne participai pas à la discussion qui concernai le prochain match de foot de mon petit frère qui pourtant, compte énormément pour moi, mon frère a dix ans de moins que moi. Mes parents ne m'ont eut qu'à 19 ans pour ma mère et 21 pour mon père. J'ai été élevé par ma grand mère de ce jour décédé et à la naissance de mon frère j'ai eu cette impression que c'était à moi d'être présent pour lui pour ne pas qu'il n'ait à vivre ce que j'ai vécu. Depuis, mon frère est mon petit rayon de soleil.

Je remontai rapidement dans ma chambre déposant au passage mon assiette dans l'évier. Je me couchai ensuite dans mon lit avant d'observer le plafond qui est pourtant lisse, blanc et sans imperfection ; d'une banalité sans nom quoi. Je ne sentis même pas mes paupières se fermer avant que je ne plonge dans les brumes du sommeil... 

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Le reflet du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant