Chapitre 21 : Rêve éveillé

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Point de vue de Louis

Le père de Nathan se parqua en bas de leur immeuble et nous descendîmes tous. Nous montâmes par les escaliers car un écriteau placardé sur l'ascenseur affichant « en panne » et ayant fait soupirer le père de Nathan nous avait obligé à l'emprunter... foutus escaliers. Enfin arrivé en haut Nathan prit ma veste et la déposa sur un pendoir, je retirai mes chaussures sur le tapis de l'entrée tout comme eux et les suivis dans la cuisine.

- Nathan tu veux bien faire à manger ? Je vais téléphoner à tes parents les prévenir... que tu dors ici ce soir. Continua-t-il en me regardant pour sa seconde phrase.

J'hochai la tête. Il allait leur dire. Il allait leur dire que j'avais tenté de me suicider. Je ravalai mes sanglots. J'avais honte. J'étais faible.

- Il ne reste que des œufs, ça vous va un œuf à la coque ? Nous demanda Nathan devant le frigidaire ouvert.

Je lui souris en acquiesçant et son père lui cria un « vas-y fais gaffe de rien faire brûler ! » tout en riant. Nathan soupira un : « c'est toi qui brûle tout... »

- Heu... Nathan est-ce que je pourrais aller aux toilettes ?

- Vas-y Lou' elles sont à droite au bout du couloir.

Je souris à ce surnom affectif qui avait fait naître un frisson en moi et sortis, en longeant le couloir j'entendis deux voix. Le père de Nathan et une voix robotisé sortant du combiné. J'écoutai plus attentivement me penchant vers la porte entrouverte.

- Oui, je suis le père de Nathan. Je vous appelle a propos de votre fils...
- Qu'est-ce qu'il a encore fait ?! S'écria mon père. Et pourquoi est-il avec votre pédé de fils ?!

J'avais honte de mon père à cet instant.

- Monsieur, je vous appelle par rapport à votre fils, je vous prierai de garder vos propos inappropriés pour vous et de bien vouloir m'écouter ! Défendit le père de Nathan.

- Vous n'allez pas me dire que vous acceptez le fait qu'il aime les hommes ?! Je vous repose le question, que fait mon fils avec votre fils contre nature ?! s'écria encore la voix tonitruante de mon père.

- Vous savez que je pourrais porter plainte pour vos insultes homophobes ?! Pédéraste est punit par la loi, je pourrais très facilement lancer un procès contre vous, vos insultes et votre dévouement inexistant à l'encontre de votre fils !

J'entendis un bref soupir dans le haut parleur. Bien sûr mon père ne dirait plus rien, il tenait bien trop à son image pour encore l'ouvrir et risquer de passer devant les juges.

- Est-ce que mon fils va bien ?! S'écria une voix plus féminine... ma mère. Ma gorge se serra j'avais tant besoin d'elle... mais mon père m'en privait.

- Oui. Il va bien madame mais cet après-midi il a tenté de sauter du haut d'un toit prétextant des problèmes familiaux. Après cet incident il ne voulait plus rentrer chez lui... chez vous et je souhaitais savoir si quelque chose de grave ce serait passé chez vous au point qu'il veuille mettre fin à sa propre vie. Mais après la discussion que je viens d'avoir avec votre mari, je pense comprendre sa situation et sachez que je ne veux pas donner mon avis en tant que policier mais en tant que père. J'accepte mon fils gay ou non parce que je l'aime et si vous l'aimez vous devriez en faire autant, acceptez le. Sachez que les homosexuels ne sont plus brûlés sur des bûchers depuis le 18ème siècle et être homo n'est plus interdit en France depuis 1987, évoluez un peu bon sang.

- Ho mon dieu ! C'est ma faute ! Tout est ma faute ! Pleura ma mère.

- Non, chérie. Ce n'est pas de ta faute... mon père mît sa phrase en suspens allait-il regretter de m'en vouloir pour ce que je suis ? Mes espoirs s'envolèrent entendant la fin de sa phrase. ...  notre fils tente juste de se rendre intéressant. Je passe le chercher chez vous tout de suite.

Le reflet du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant