Chapitre 10

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Deux jours se sont écoulés depuis la visite de Flavio, je suis toujours sur mes gardes. La routine est revenue, je ne quitte toujours pas la chambre. Petit déj', repos, déj', sieste, repos, diner et nuit ! Rien de bien excitant mais au moins Flavio n'est pas revenu.

Je me demande ce que Bryan et Stacy ont bien pu lui raconter si il leur a vraiment parlé. Rien de bien intéressant car ils ne savent pas grand-chose sur moi. Je suis très secrète et je ne dévoile pas mes secrets facilement. Je ne sais pas ce qu'il a trouvé dans mon appartement, je n'ai pas beaucoup de choses auxquelles je tiens mais il y en a. Comme les photos de mes parents, de ma famille, de mes amis, les alliances de mes parents et autres souvenirs.

Je suis assise sur le bureau à me demander ce que je pourrais inventer quand j'entends la serrure de la porte. Je saute et me retrouve debout devant le bureau quand un homme ouvre la porte. Il a la même carrure que Flavio, peut-être un peu plus grand. Les cheveux bruns, coupés courts et les yeux marron clair. Il impose le respect sans parler. La domination à l'état pur. Voilà le chef de cette organisation.

Il me regarde un instant avant de m'ordonner de le suivre. C'est un homme qui a l'habitude d'être obéit. Je m'empresse de le suivre, trop heureuse de quitter enfin cette chambre.

Le couloir est sombre et nous montons un escalier, signe que j'étais dans la cave. Le rez de chaussé est moderne, peu coloré, beaucoup de gris, noir ou blanc. Seules quelques touches de couleur viennent égayer cette maison. Nous prenons un escalier pour monter, nous nous arrêtons au premier mais on aurait pu monter encore. Je ne sais pas quelle taille fait cette maison mais elle a l'air grande.

L'homme me jette un coup d'œil de temps en temps pour s'assurer que je le suive. Il s'arrête soudainement devant une porte et je manque de lui rentrer dedans. Il ouvre la porte et me fais rentrer. Son bureau, je viens de rentrer dans son bureau. Il est grand, épuré, aussi sombre que le reste, parfaitement rangé. Sa main sa place entre mes omoplates et me fais avancer jusqu'au milieu de la pièce.

Ses mains sur mes épaules exercent une petite pression.

- A genoux.

Je sens son souffle sur ma nuque, la pression de ses mains se fait plus forte et j'obéis. Une fois à genoux, il me lâche et va s'assoir sur son bureau face à moi. Je relève la tête pour le regarder. Il fronce les sourcils quand il s'aperçoit que je le regarde, je baisse aussitôt la tête.

- Je suis Giovanni, le maitre de cette demeure. Tu m'obéis et tu respectes les règles et tout se passera bien.

J'hoche la tête et répond un petit oui à peine audible.

- Je vais commencer par te donner les règles et ensuite nous verrons. Première règle : tu obéis et tu m'appelle monsieur. Deuxième règle : tu ne parles pas sans permission. Troisième règle : tu ne sors pas de cette maison. Quatrième règle : tu ne dois jamais t'enfermer seule dans une pièce. Cinquième règle : tu dois tout me rapporter, tout ce que tu vois ou entends. Sixième règle : tu ne dois jamais me mentir. Septième et dernière règle, la plus importante : tu me dois ta soumission totale, à moi et à moi seul. Flavio est le seul autre à pouvoir te donner des ordres, tu lui dois aussi obéissance et respect. Aucun de nous deux ne tolère le mensonge. Retiens aussi que personne d'autre que moi ou Flavio n'a le droit de te toucher.

J'en reste sans voix, ils vont faire de moi leur esclave ! Personne d'autre n'a le droit de me toucher, la bonne blague. Qu'est-ce qu'ils attendent vraiment de moi ?

Giovanni s'approche, constatant mon manque de réaction. Il va chercher quelque chose dans le meuble derrière moi. Je l'entends qui se rapproche de moi, toujours hors de mon champ de vision. Sa main se pose sur mon épaule et je sursaute sans le vouloir.

- Ne bouge pas Kelia.

Je sens une corde sur mes chevilles, Par réflexe je tente de me relever mais il m'en empêche. La corde est attachée sur mes chevilles et mes cuisses. Je ne peux plus me relever sans risquer de tomber. Impossible de tenir sur mes pieds.

Une autre corde vient s'enrouler autour de mes poignets. Mon poignet droit est attaché sur ma cuisse droite et pareille pour la gauche. La dernière corde est attachée à mon cou et relié à mes chevilles m'obligeant à pencher la tête vers l'arrière.

Giovanni se relève et vient devant moi, un objet pend dans sa main. Un petit sourire sur son visage il s'approche de moi. L'objet est forcé dans ma bouche, un bâillon je présume.

- Bien, Cette position c'est celle dans laquelle je m'attends à te trouver quand je te demande de venir ici. Cela servira à me montrer que tu connais ta place. Je te laisse méditer sur tout ça.

Et sur cette dernière phrase il me laisse seule dans son bureau.

***

Le temps passe, je me récite ses règles dans ma tête. Pour ma survie je pense qu'il vaut mieux que je m'en souvienne. La position est inconfortable et les cordes commencent à m'irriter.

Je vais prendre le temps de tout observer pour trouver un moyen de m'enfuir. Mais pour le moment il faut que je fasse profil bas. Je suis de nature à éviter les conflits, cela devrait m'aider un peu.

Je commence à avoir des crampes dans les jambes et des fourmis dans les doigts. Le bâillon dans ma bouche m'empêche d'avaler correctement ma salive et un filet de bave commence à couler le long de mon menton.

Je gigote pour essayer de chasser ses sensations mais je me stoppe bien vite quand je me rends compte que la corde m'irrite encore plus. J'essaie de bouger la tête et lâche un petit gémissement en sentant la corde s'enfoncer dans mon cou.

Par la fenêtre de son bureau je m'aperçois que la nuit arrive. Il est venu me chercher après le déjeuner. Ce qui veut dire que ça doit faire plusieurs heures que je suis ici.

Lasse et fatiguée d'essayer de me libérer je relâche tous mes muscles et laisse ma tête tomber en arrière. La porte s'ouvre à ce moment-là et Giovanni entre. Il se place devant moi et semble satisfait de ma totale soumission et ma docilité.

Doucement il s'approche et m'enlève le bâillon.

- Quelles sont les règles princessa ?

Encore ce surnom. Je dégluti faiblement, gênée pour respirer et commence à parler d'une petite voix.

- Vous obéir et vous appeler monsieur, je ne dois pas parler sans votre autorisation ni sortir de la maison. Je ne dois jamais être enfermée seule dans une pièce. Je reprends difficilement mon souffle avant de continuer. Je dois vous rapporter tout ce que je vois et entends et ne jamais vous mentir. Je dois vous être totalement soumise et je dois aussi obéissance et respect à Flavio, monsieur.

Il n'a rien à redire, en ce moment je suis trop fatiguée pour lutter, la parfaite petite soumise. Mes yeux commencent à se fermer seuls. Giovanni s'approche, me caresse les cheveux avant de descendre ses mains le long des cordes. Mes poignets sont rapidement détachés, mes cuisses et mes chevilles aussi. Je ne bouge pas, incapable du moindre mouvement.

La corde qui enserre mon cou est la dernière à tomber. Je suis soulevée et transportée dans des bras solides, trop faible pour réagir. Je ne fais même pas attention au chemin qu'il emprunte. Bien vite il m'allonge dans un lit, confortablement installée je ne mets pas longtemps à m'endormir.


Kidnappée par erreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant