Chapitre 23

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La lumière du soleil filtrant à travers les rideaux me tire de mon sommeil. Je me réveille dans mon lit, tranquillement je m'étire. Je me dirige vers la salle de bain quand je me rends compte que je ne porte qu'une simple nuisette.

La dernière chose dont je me souviens s'est de m'être endormie dans la voiture, ce qui veut dire que quelqu'un m'a changée.

Evidemment je n'ai plus aucun sous vêtement. Peu importe, je devrais m'y attendre. Je m'habille rapidement pour pouvoir aller manger.

Maria m'a déjà préparé mon petit déjeuné. Je suis étonnée de voir qu'il n'est que 11h, je mange en discutant avec Maria. Etonnement elle ne me pose aucune question sur la soirée d'hier.

Je soupire discrètement quand je vois Flavio arriver en face de moi. Je sais déjà qu'il a pour mission de m'amener à Giovanni. Je me disais bien que je ne m'en tirerais pas aussi facilement.

Docilement je me lève pour le suivre avant même qu'il ne commence à parler. Bien vite nous nous retrouvons face au boss.

J'écarquille les yeux quand je me rends compte que je ne me suis pas agenouillé devant lui. Je m'empresse de rectifier cette erreur.

- Encore quelques secondes et je te punissais Kelia. Maintenant veux-tu m'expliquer ce qu'il s'est passé hier soir ?

Il me regarde attentivement, j'ose lever les yeux vers lui avant de parler.

- Est-ce que je peux vous poser une question d'abord ?

Giovanni regarde Flavio avant de me répondre.

- Vas-y.

- Est-ce que l'homme qui m'a agressé est sous les ordres de celui à qui vous parliez ?

Flavio et Giovanni me regardent surpris. Ils ne devaient pas s'attendre à cette question.

- Disons qu'ils sont tous les deux sous mes ordres mais que l'homme avec qui je parlais est effectivement le supérieur de celui qui s'en est pris à toi.

Je soupire, merde, j'espérais vraiment m'être trompée. Voyant qu'ils attendent la suite je commence par le moment où je suis montée à l'étage.

Je leur explique que j'ai rencontré la petite fille qui voulait que je la borde. Que je me suis dit que je devais retourner vers eux pour leur montrer que je ne cherchais pas à m'enfuir mais que l'homme m'est tombé dessus à ce moment-là.

Je préfère passer sous silence l'insulte envers Giovanni. Je lui explique que Flavio est arrivé juste à temps et nous a emmenés dans le bureau.

- Cela ne m'explique pas pourquoi tu t'es soudainement tendue pendant que je parlais avec Karl.

Karl, c'est donc le nom de l'homme, le soi-disant ami de Giovanni. Je me tortille, hésitant à répondre mais sous leurs regards noirs je préfère m'exécuter d'une petite voix.

- Je réfléchissais à ce que m'avais dit l'homme et j'ai réalisé que c'était un des hommes de Karl et que nous étions chez lui, avec une bonne partie de ses hommes, monsieur.

Giovanni m'interrompt soudainement.

- Que t'avais t'il dit Kelia ?

Mal à l'aise je ne réponds pas.

- Parles, ne me mens pas. Tu es entourée de mes hommes tous les jours et ça ne t'inquiète pas plus que ça. Que s'est-il passé que tu ne me dis pas ?

Mes joues me chauffent, j'ai peur de sa réaction mais devant la froideur dont il fait preuve je préfère répondre.

- Il m'a dit... Il a dit qu'il prenait ses ordre ailleurs et que... que... vous étiez un minable, monsieur.

Je finis presque dans un chuchotement. La réaction de Giovanni ne se fait pas attendre, il se lève brutalement.

Dans un réflexe de protection, je mets mes bras devant mon visage. Je suis soulevée dans les airs. Flavio me met debout. Il me colle contre le mur et m'ordonne de continuer.

- Qu'as-tu appris d'autre Kelia ? Parle, maintenant.

Sa voix est dure, presque létale, du coin de l'œil je surveille Giovanni qui essaie probablement de se calmer. Il va être vraiment furax quand j'aurais fini de parler. Je me lance avant qu'il ne décide de venir près de Flavio.

- Il n'obéit qu'à Karl. Karl veut vous doubler. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi hypocrite. Il se moque de vous, il n'a fait que ça pendant votre réunion. Je pourrais presque parier qu'il va chercher à vous doubler sur la transaction dont vous parliez hier soir, monsieur.

- Depuis quand tu comprends l'espagnol Kelia ?

- Depuis toujours...

Je baisse les yeux, ne pouvant plus soutenir le regard de Flavio. De longues secondes passent, les mains de Flavio relâchent mes épaules.

- Pourquoi tu ne l'as pas dit ?

- Vous ne me l'avez pas demandé. J'hausse les épaules.

Giovanni s'approche de moi, plus menaçant que jamais. J'essaie de me faire toute petite, ne croisant pas son regard.

- Comment peux-tu en être aussi sûre ?

- Je ne fais que le supposer, mais vous pouvez le vérifier par vous-même, monsieur. Changer l'heure, dites-lui que l'heure a été avancée et que vous serez un peu en retard. Il verra un bon moyen de vous doubler. A votre arrivée il aura disparu, monsieur.

Plus furieux que jamais, Giovanni m'ordonne de retourner dans ma chambre et de ne plus en bouger. Peureuse, je m'exécute sans demander mon reste. Je m'en suis tirée sans une égratignure, c'est plutôt pas mal.

Kidnappée par erreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant